La Presse Pontissalienne 258 - Juillet 2021
A g e n d a 42
La Presse Pontissalienne n°258 - Juillet 2021
PATRIMOINE
Une thèse en archéologie du bâti
L’homme qui fait parler les murs du château de Joux Après un master axé sur le bourg médiéval de Jougne, Valen- tin Metral poursuit assez logiquement son cursus universitaire avec une thèse consacrée à l’évolution du château de Joux à travers l’étude des sources archivistes et l’analyse du bâti.
Valentin Metral devant le petit fortin du pla- teau du Gérot qui vient d’être fouillé.
A vec plus de 1 000 ans d’histoire comme le dit la réclame, le fort de Joux est encore loin d’avoir livré tous ses secrets d’autant plus que l’ouvrage s’apparente aussi à un chantier perpétuel. Un fantastique terrain d’exploration pour Valentin Metral qui s’intéresse à l’archéologie depuis sa plus tendre enfance. “À quatre ans, j’annonçais déjà à mes parents que j’en ferais mon métier” , explique celui qui est aujourd’hui engagé sur de mul- tiples programmes de recherche liés à la connaissance de l’anthropisation sur le secteur. Il étudie par exemple tous les sites où l’on trouve des roches gravées dans le Haut-Doubs et le Haut-Jura. Bac en poche, il continue son parcours à l’uni- versité en préparant d’abord une licence en histoire et de l’art et archéologie. “Avec une spécialité en archéologie du
jeune thésard qui engage la phase ter- rain en ciblant les secteurs qui feront l’objet de relevés. L’occasion d’exploiter tous les outils aujourd’hui à disposition de l’archéologue : des relevés manuels à l’utilisation de nouvelles technologies comme le scanner 3 D ou la photogram- métrie. L’objectif étant de faire coïncider les éléments mentionnés dans les archives avec les indices observés dans la construction. Illustration avec l’explosion de la tour qui abritait une poudrière en 1516. Sur le terrain, toute la partie basse est restée dans son état originel alors que le haut est beaucoup plus incohérent. “Au final, on arrive à reconstituer l’évo- lution morphologique du château.” Valentin Metral ne limite pas ses recherches au seul château, pierre angu- laire d’un système défensif plus large orienté sur la protection du passage
de la cluse. Un petit fortin a récemment été mis à jour sur le plateau du Gérot situé à l’arrière du château côté vallée du Doubs. “On a engagé une seconde fouille sur un éperon barré de la fin du VII ème siècle, situé à l’aplomb de la cluse proprement dite. Pour bien comprendre les enjeux défensifs du site, rappelons que le château a longtemps été à la jonc- tion de trois territoires : la Suisse, le comté de Bourgogne et le Saint-Empire romain germanique. Il faut imaginer alors le pouvoir conféré à celui qui contrôle ce fort !” Après les archives et le terrain, il restera encore une année à Valentin Metral pour synthétiser les informations recueillies et écrire sa thèse. Il espère pouvoir travailler dans la recherche archéologique et, si possible, en en Franche-Comté. n F.C.
bâti” , spécifie l’étudiant originaire des Fins. Pour son master, il se focalise sur les fortifications du bourg de Jougne. Une mise en bouche avant de s’inté- resser au prochain point de contrôle de cette route transjurane et non des moindres, à savoir le château de Joux. “C’est très complémentaire. Je vais étu- dier l’évolution du château à partir des éléments de maçonnerie et en effectuant également un travail d’archive. Le but étant aussi de replacer le château dans un contexte sociétal, militaire.” Jusque-là assez méconnue, l’organisa- tion de la construction avec des murs qui ont parfois été repris 20 ou 30 fois peut réserver de belles surprises. De quoi éveiller la curiosité de la C.C.G.P. et de la Région Bourgogne-Franche- Comté qui subventionnent chacun pour moitié la thèse de Valentin Metral. “Je travaille sous la direction de Paul Del-
salle, professeur d’histoire moderne et de Morana Causevic-Bully qui s’occupe dumaster en archéologie de la construc- tion.” La méthodologie de travail s’appuie sur l’inventaire de toutes les archives du château mentionnant des phases de construction, démolition, extension. Un travail de fourmi avec des docu- ments dispersés un peu partout en Europe, en Côte d’Or, à Vincennes
sachant quandmême que le plus gros cor- pus se trouve aux archives départemen- tales. “J’ai débuté cette thèse en octobre der- nier.Aujourd’hui, j’ar- rive à la fin de cet état des lieux. Il reste à lire, interpréter, déchiffrer les textes” , note le
Reconstituer l’évolution morphologique du château.
s ce ifications en cour ce ification
Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online