La Presse Pontissalienne 258 - Juillet 2021

4 L’interview du mois

La Presse Pontissalienne n°258 - Juillet 2021

POLITIQUE

Bilan touristique

“J’ai fait le choix de me recentrer

sur ma carrière professionnelle”

À 41 ans, Pierre Simon a décidé de ne pas repartir aux élections départementales.

Il quitte ainsi la scène politique locale pour se consacrer de nouveau à 100 % à son poste de

L a Presse Pontissalienne : Comment ana- lysez-vous les résultats des élections régionales et départementales ? Pierre Simon : J’ai été surpris comme tout le monde par le niveau du taux d’abs- tention. Cela illustre à mon sens la méconnaissance de ces deux collectivités et montre à quel point elles ne sont pas ancrées dans le quotidien des Fran- çais. C’est aussi le signe d’un rejet natio- nal du système politique. Il faut surtout veiller à ne pas creuser le fossé entre les citoyens et les élus. Sur Pontarlier, le binôme composé de Florence Rogeboz et Romuald Vivot l’emporte avec 59 % des voix. Ce résultat est assez conforme à ce que l’on pouvait attendre. Cela valide la politique menée au mandat précédent en garantissant une conti- nuité dans les actions. Le taux de votes blancs, 5 % sur le canton de Pontarlier, est assez élevé.Une partie des électeurs n’est donc pas satisfaite des actions proposées. Les résultats confirment une majorité stable dans le Doubs où l’on voit arriver 18 nouveaux conseillers départementaux sur les 19 binômes élus. L.P.P. : Pourquoi n’avoir pas renouvelé votre candidature sur le canton de Pontarlier ? P.S. : Pour des raisons personnelles et professionnelles. C’est difficile pour moi de conjuguer le travail et les fonc- tions politiques. J’ai fait le choix de me recentrer sur l’activité professionnelle. Je vais reprendre à 100 % mon poste de conseiller au Sénat attaché au groupe de L’Union Centriste.À 41 ans, j’arrive à un virage dans ma carrière profes- sionnelle. L.P.P. : Pontarlier, le Doubs, c’est fini ? P.S. : Non pas du tout, je reste profon- conseiller du groupe l’Union centriste au Sénat. Entretien.

Jusque-là vice-président en charge de l’insertion et du tourisme au Département, Pierre Simon présidait à ce titre le Comité départemental du Tourisme.

dans le Doubs est un peu vieillissant, d’où l’importance d’impul- ser une nouvelle poli- tique. Des études sont en cours dans ce sens. Le Département s’in- vestit aussi dans les autres activités out- door. Il a financé un nouveau topo d’esca- lade, le rééquipement d’un site près de Baume-les-Dames.On peut aussi parler des espaces trail. L.P.P. : Comment décrire l’articulation entre le Conseil départemental et le C.D.T..du Doubs ? P.S. : : Pour faire simple, le C.D.T. met en œuvre les actions votées par le Département. L.P.P. : On a beaucoup parlé du tourisme à Métabief au cours de ce mandat départemen- tal. P.S. : Oui, le Département a accompagné la station dans son virage 4 saisons en misant sur la concertation avec les col- lectivités locales. Pour le Département, cela représente 11millions d’euros pour accompagner la transition. On peut ajouter un autre million sur la valori- sation et la protection de l’Espace natu- rel sensible duMont d’Or. Sur ce dossier, on peut parler d’une politique ambi- tieuse, volontariste, souvent citée en exemple dans les autres massifs. Ce qui est fait surMétabief est aussi impor- tant que les actions portées à la saline d’Arc-et-Senans ou au musée Courbet à Ornans. L.P.P. : D’autres actions à mentionner dans les actions touristiques portées par le Départe- ment ? P.S. : On a essuyé par mal de critiques quand on a versé 500 000 euros à l’A.P.R.R. pour le renouvellement des “Je reste profondément attaché à Pontarlier.”

le même budget d’entretien. On va impliquer davantage les communes dans la gestion de ce réseau. On peut signaler les expérimentations menées à Baume-les-Dames et dans la vallée du Drugeon où l’on expérimente le bali- sage “nœuds”. Importé d’Europe du nord, ce concept s’appuie sur les inter- sections existantes qui ont toutes un numéro. Cela permet de composer un parcours à la carte. L.P.P. : Et l’itinérance ? P.S. : On va renforcer les efforts sur la G.T.J. et donner un coup de pouce à la Via Francigena. Doubs Tourisme a tra- vaillé sur l’offre d’hébergement ratta- chée à ces deux grands axes. Cette étude permet à la région d’inscrire dans son schéma d’itinérance de nouveaux services et modes d’hébergement comme le bivouac. N’oublions pas, quand on parle d’itinérance, d’évoquer l’EuroVélo 6 qui va de laVendée jusqu’enRouma- nie en passant par le Doubs où 80 % de l’itinéraire se fait en voie douce. L.P.P. : Les aménagements cyclistes sont toujours d’actualité ? P.S. : Plus que jamais, on a doublé le budget consacré au Schéma départe- mental Cyclable, ce qui représente 32 millions d’euros supplémentaires jusqu’en 2026. Plusieurs projets vont voir le jour : le prolongement de la voie du train en direction de la gare de Pon- tarlier, la liaison douce entre Orchamps- Vennes et Valdahon… Comme pour l’itinérance, il ne s’agit pas seulement de faire des routes, on doit aussi tra- vailler sur l’hébergement, la restaura- tion, les zones d’accueil, de stockage, y compris pour les vélos adaptés. On doit penser vélo à chaque rénovation d’une route départementale. Le développe- ment du cyclable inclut aussi le V.T.T. qui ne se limite pas à la seule station deMétabief. Le réseau de circuitsV.T.T.

36 panneaux autoroutiers sur l’A 36. Ces panneaux ont été installés en 2019. Ils assurent la promotion des éléments phares du patrimoine comme la saucisse de Morteau, le comté, l’horlogerie, l’au- tomobile. Aujourd’hui, l’objectif serait de décliner ce concept sur le réseau routier communal. L.P.P. : Comment le Département a contribué à la promotion de son territoire ? P.S. : On s’inscrit dans le dispositif des “Montagnes du Jura”. On est parvenu au cours de ce mandat à faire en sorte que Besançon soit “porte d’entrée” des Montagnes du Jura. En termes de noto- riété, le Département a financé deux émissions phares à savoir la Carte au trésor et Secrets d'histoire consacré à Toussaint Louverture. En contrepartie, on a le droit d’utiliser les images des tournages. L.P.P. : Quelles avancées significatives peut- on également retenir ? P.S. : On peut évoquer l’accompagnement des collectivités locales à la perception de la taxe de séjour. le C.D.T. a développé une plateforme à des communes et des com’com. En 2018, cet outil fonctionnait seulement sur le Haut-Doubs et Besan- çon. Aujourd’hui, 91 % des communes sont couvertes. Cela permet de recueillir 1,1 million d’euros qui sont réinvestis dans le tourisme. Pour finir, difficile de ne pas parler du plan d’urgence aux territoires déployé par le Département auprès des acteurs du tourisme touchés par la crise sanitaire. Cela représente un budget d’1,55million d’euros répartis autour de trois actions principales : la diffusion de 172 000 Billets Doubs, la production et la vente de 424 Doubs Séjours et le dispositif Doubs en groupe à destination des professionnels. Ces trois dispositifs sont toujours d’actualité en 2021. n Propos recueillis par F.C.

dément attaché à Pontarlier et à mon département. Je continuerai à vivre en équilibre entre Paris et le Haut- Doubs. L.P.P. : Comment définiriez-vous le dévelop- pement touristique ? Et le rôle du Département dans ce secteur d’activité ? P.S. : Comme une compétence partagée par toutes les collectivités et où le Conseil départemental du Doubs a un rôle d’aménageur en privilégiant les activités de pleine nature comme la randonnée, le vélo, le V.T.T. ou encore l’escalade, le canoë-kayak. L.P.P. : Quoi de neuf pour la randonnée pédes- tre ? P.S. : On s’oriente vers un changement complet dumode d’entretien et de bali- sage. On a travaillé avec toutes les com’com du Doubs pour prioriser les chemins les plus intéressants. Il y a 3 500 km de circuits balisés dans le Doubs. On en conservera 2 800 kmavec

Au cours de ce mandat, le Département a participé à l’émergence de nouveaux concepts d’éco-mobilité comme pour les circuits Vélo et Fromages (photo L. Cheviet).

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