La Presse Pontissalienne 256 - Avril 2021

L’interview du mois 5

La Presse Pontissalienne n°256 - Avril 2021

qui ne se sou- cient guère de la façon dont ces éoliennes vont être exploitées. Je m’oppose actuellement au projet d’éo- liennes à Bel Coster du côté de Jougne. Au Sénat, je souhai- terais avoir éga- lement un débat sur les éoliennes en mer car je ne suis pas per- suadé non plus que ces équipe- ments ne boule- versent pas l’éco- système marin.

milieux médicaux et scienti- fiques ! Difficile dès lors d’avoir un avis tranché sur la question. Ceci dit, il va tout de même être nécessaire de tirer les consé- quences de la lourdeur adminis- trative sur ce dossier. Il est néces- saire de laisser plus de souplesse et d’autonomie aux acteurs de la santé et surtout qu’on remette en avant un mot que l’on semble avoir oublié : la confiance, aux gens de terrain notamment. L.P.P. : Toujours sur le thème de l’amé- nagement du territoire, que faut-il faire pour la R.N. 57 : l’arrêter au nom de l’écologie ou terminer les travaux ? J.-F.L. : Il est nécessaire de traiter cette question dans son ensemble, et pas que sous l’angle bisontin ou du Haut-Doubs. Si on prend un peu de hauteur et qu’on mesure déjà ce qu’a coûté la voie des Mercureaux à Besançon et ce qu’ont coûté les études, alors oui, il faut terminer cette portion entre Beure et Micropolis. Récla- mer à nouveau des études, c’est vouloir enterrer le projet. Si la maire de Besançon veut l’enterrer, il vaut mieux qu’elle le dise et elle doit l’assumer. Mon avis est qu’il faut terminer ce projet et avancer également dans le Haut- Doubs. Si notre secteur manque parfois d’attractivité, c’est aussi parce qu’il manque d’infrastruc- tures. Si on veut avoir du déve- loppement économique, il nous faut aussi des axes routiers. Tout

ne peut pas passer par le train.

recettes forestières, la commune des Hôpitaux-Vieux est par exem- ple passée de 250 000 de recettes à 90 000 euros à cause des sco- lytes. On se doit d’avoir en France une ambitieuse politique pour la filière bois-forêt. Il y a un énorme potentiel sachant que le déficit commercial de la filière atteint 7 milliards d’euros par an en France alors qu’avec 16 millions d’hectares, la forêt française est le deuxième plus grand puits de carbone après les océans. La France est une très bonne expor- tatrice de bois brut mais elle importe énormément de bois transformé et l’usage du bois reste minoritaire dans les construc- tions. Si j’ai écrit cette lettre ouverte, c’est aussi pour qu’on arrive à considérer cette filière comme essentielle et c’est un sujet qu’on doit traiter en priorité dans le cadre de la loi Climat et rési- lience dont l’examen a débuté. L.P.P. :Autre sujet qui divise régulièrement nos campagnes : les éoliennes. Quelle est votre position sur la question ? J.-F.L. : Je pensais il y a quelques années que ce mode de production énergétique aurait pu avoir de nombreux avantages. Je serais beaucoup plus nuancé sur cette question aujourd’hui. Ce qui me gêne notamment, c’est qu’à part quelques sociétés françaises sur le marché, l’éolien est souvent entre les mains de capitaux étran- gers voire de fonds de pension

L.P.P. : Terminons par un sujet revenu sur le devant de l’actualité avec le suicide assisté de Paulette Guinchard, l’ancienne élue du Doubs, le mois dernier. Quelle est votre position sur cette question sensible ? J.-F.L. : Paulette Guinchard avait recours au suicide assisté le 4 mars et le 11 mars on a débattu de ce sujet au Sénat suite au dépôt d’une proposition par une de nos collègues. Hélas, un amen- dement a été voté pour supprimer l’article 1, vidant le texte de sa substance. Je le regrette. Je pense que ce droit de mourir mérite un vrai débat, la loi actuelle devrait à mon sens aller plus loin. Je suis relativement favorable à ce droit de mourir assisté. Ce débat, on doit absolument l’ouvrir, serei- nement et sans tabou. L.P.P. : Revenons enfin aux toutes pro- chaines élections départementales et régionales. Qui soutiendrez-vous ? J.-F.L. : Je prendrai position en temps voulu sur les régionales quand on en saura plus sur les intentions des uns et des autres. Pour les départementales, je sou- tiens pour l’instant Béatrix Loizon sur le canton d’Ornans et Annick Jacquemet à Saint-Vit, et plus globalement j’approuve totale- ment la démarche d’ouverture de Christine Bouquin. n Propos recueillis par J.-F.H.

“Je pense que ce droit de mourir mérite un vrai débat.”

L.P.P. : Quel est votre avis sur la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement et le président de la République ? J.-F.L. : Je suis récemment monté au créneau au Sénat pour deman- der où pouvait aller la 11 ème dose des flacons de vaccin Moderna et comment elle pouvait être administrée au mieux sans être gâchée. Cette gestion est évidem- ment très complexe et je ne suis pas de ceux qui disent qu’ils feraient forcément mieux à la place du gouvernement. Il fau- drait voir aussi quel niveau atteint la guerre à la tête des

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