La Presse Pontissalienne 256 - Avril 2021
14 Pontarlier et environs
La Presse Pontissalienne n°256 - Avril 2021
HOUTAUD
Agriculture C’est la saison des fromages à la chèvrerie de Valérie Depuis toute petite, elle rêvait d’élever des chèvres. Il y a un an, à 45 ans passés, Valérie Vuillet a exaucé son rêve en créant “La Ferme de Valérie”, à Houtaud. Épanouie parmi sa trentaine de chèvres, elle fabrique des fromages, dont sa tomme s’exporte jusqu’à Marseille, des yaourts, des savons, et même du saucisson et propose pour la fin du mois de la viande de cabri
A près un Bac pro en admi- nistration et comptabi- lité, sa vie l’a conduite à Annecy, oùValérieVuillet a suivi le père de ses enfants. Ensemble, ils ont tenu unmaga- sin d’optique. De retour dans la région, elle travaille 25 ans en horlogerie, dans la vallée de Joux. Jusqu’au jour où son corps lui dit stop ! Après des problèmes de santé pour lesquels elle se traite encore, elle a décidé de réaliser son rêve, à Houtaud, où elle a pu créer sa chèvrerie, avec la construction de trois hangars pour les animaux et un labora- toire pour la fromagerie. L’éleveuse est allée se former d’elle-même auprès d’une consœur vers Louhans, puis c’est en Ardèche qu’elle a racheté le
matériel nécessaire à une fer- mière qui vendait toute son exploitation. Bien que quelques appréhensions l’aient tiraillée au début, un travail 7 jours sur 7, une charge importante de missions différentes, évoluer au
le commercial, les livraisons, la comptabilité et le mois dernier, j’étais sage-femme” ! apprécie- t-elle. Côté animaux, près de 40 petits ont vu le jour le mois dernier. “Je respecte le cycle de la chèvre, je ne désaisonne pas !” , souligne la passionnée, qui apporte beau- coup d’attention au bien-être et à la saisonnalité naturelle de son troupeau, ce qui signifie qu’elle n’utilise pas d’hormones ou de programmes lumineux. Côté fromagerie, c’est la saison des fromages qui commence. Les chèvres sont traites deux fois par jour quand elles mettent bas, une fois le matin le reste du temps. Le lait de chèvre est transformé cru afin de préserver toute sa flore et ses précieuses
Valérie Vuillet réalise son rêve d’enfant et rayonne parmi ses chèvres, “les filles” comme elle les appelle.
qualités. La fermentation natu- relle et les méthodes tradition- nelles apportent aux fromages un goût authentique et nuancé selon les saisons. Ses produits, allant des fromages classiques et aromatisés, en passant par le lait, la faisselle, les yaourts, les savons et même le saucisson, sont distribués chez des com- merçants locaux, et en direct au marché de Pontarlier et à la ferme située 1, rue du Stade. Sa
tomme est même expédiée jusqu’à Marseille ! La ferme deValérie propose éga- lement de la viande de cabri, pour fin avril début mai, vendue sous vide, prête à mettre au congélateur. Dernièrement,Valé- rie s’est réjouie d’avoir partagé sa passion avec une classe maternelle des Granges-Narboz et sera ravie de recevoir d’autres scolaires ou groupes. n M.T.
contact des ani- maux est pour elle un accomplisse- ment ! “Je travaille pour moi, m’ar- range comme je veux, et travailler avec les animaux, c'est le bonheur ! Les chèvres sont si affectueuses ! J’exerce un métier complet : il y a l’éle- vage, la fabrica- tion, le relationnel,
Des produits frais et locaux.
Dans son laboratoire, elle fabrique des fromages de chèvres frais nature, aromatisés, ou affinés, des yaourts, de la faisselle…
Pour en savoir plus : www.lafermedevalerie.fr
SOLIDARITÉ
À l’échelle du Haut-Doubs Le programme Croix Rouge Mobilités se déploie
L’unité locale de Pontarlier s’engage dans ce programme national visant à mettre en place des solutions de mobilité partagées et solidaires au service d’un public privé d’autonomie dans ses déplacements.
çon mais il peut être utile de les ache- miner au point de ramassage. On tient d’ailleurs à travailler en partenariat avec les gestionnaires de transports col- lectifs.” Avec trois véhicules à l’échelle de l’Unité locale de Pontarlier, Yves Leclerc sait qu’il n’ira pas loin seul. “Il faut abso- lument co-construire avec les com’com. On attend des collectivités des moyens financiers,matériels et organisationnels. On demande d’ailleurs leur soutien pour lancer un appel à projet qui nous permettra de financer n d’autopartage et de covoiturage soli- daire à Labergement-Sainte-Marie. Une plateforme de covoiturage Les conducteurs pourront s’appuyer sur la Croix Rouge pour communiquer les trajets lors des permanences Croix Rouge sur roues ou pendant les actions réalisées par l’unité locale. Conducteurs et passagers pourront proposer ou cher- cher des trajets en exprimant leur demande sur le site Internet Croix Rouge Mobilités. Une plateforme est mise en production pour mettre en relation les conducteurs et les passagers. n L’unité locale de la Croix Rouge de Pontarlier lance les solutions
E n France, le nombre de voitures particulières en circulation a bondi de 40 % entre 1990 et 2017 et le nombre de poids lourds de 6%. La part du transport dans les émis- sions de CO2 atteint 38 % dans notre pays contre 24 % à l’échelle mondiale. La croissance du parc automobile s’est souvent faite au détriment des modes de transports collectifs : bus, train, en accentuant ainsi les inégalités sociales autour de la mobilité notamment en zone rurale. C’est tout l’enjeu du programme natio- nal Croix Rouge mobilités. “En 2019, j’ai proposé ce dispositif pour les éta- blissements professionnels type E.H.P.A.D. et pour les unités locales de la Croix Rouge, explique Cyprien Noble, chargé de mettre en œuvre ce pro- gramme.” On dénombre près de 1 500 structures Croix Rouge réparties sur tout l’Hexagone. Ce réseau dispose éga- lement d’une flotte de véhicules qui pourraient être mobilisés en dehors des missions inhérentes à la Croix Rouge : poste de secourisme, distribution d’aide alimentaire… La raison d’être du programme : s’ap- puyer sur le réseau de la Croix Rouge française pour développer des solutions de mobilités partagées et solidaires. “On a testé le concept en 2019 avec des résultats suffisamment encourageants
pour le développer à l’échelle nationale. L’unité locale de Pontarlier est l’une des premières à entrer dans cette expéri- mentation” , poursuit Cyprien Noble avant de détailler les trois solutions. L’autopartage propose des véhicules à des personnes rencontrant des diffi- cultés de mobilité. Seule condition pour le bénéficiaire : être titulaire du permis de conduire. Le covoiturage solidaire ou le partage de trajets locaux effectués par les acteurs de la Croix Rouge avec des véhicules Croix Rouge ou leurs pro- pres véhicules. La troisième solution consiste à transporter et accompagner des personnes dépourvues de solutions de mobilité et ne pouvant pas conduire. “On est en train de constituer un groupe de bénévoles au sein de l’unité locale de Pontarlier pour développer ces dif- férentes offres. On a déjà reçu l’appel d’une personne d’Arçon qui était prête
Les bénévoles de la Croix Rouge sur roues qui interviennent déjà dans le cadre de la distribution alimentaire en point de collecte ou chez l’habitant constatent au quotidien l’intérêt de la mobilité partagée. “J’ai eu l’occasion de transporter vers Levier une dame de 98 ans qui n’était pas sortie de chez elle depuis deux ans. Elle était enchantée de redécouvrir son pays.” La Croix Rouge mobilités a aussi ses limites dans le sens où elle n’est pas là pour se subs- tituer à l’existant. “Hors de question d’accompagner les gens jusqu’à Besan-
de l’autopartage et du covoiturage soli- daire. “À terme, on espère mobiliser une communauté d’habitants du territoire pour qu’ils mettent en commun leurs ressources de mobilité dans une logique de solidarité locale. J’imagine par exem- ple une équipe de 4 à 5 bénévoles qui gère un véhicule partagé par village. Il n’est pas question non plus de se trans- former en loueur de voitures. Notre rôle s’inscrit avant tout dans le développe- ment de l’accompagnement social par la mobilité” , rappelle Yves Leclerc qui voit aussi dans ces actions le moyen de promouvoir la Croix Rouge et d’at- tirer de nouveaux profils.
à faire du transport soli- daire” , annonce Yves Leclerc, le responsable de l’unité locale de Pontar- lier. Laquelle s’étend sur 70 communes du Haut- Doubs forestier et compte 110 bénévoles et trois véhicules. Deux actions sont égale- ment menées à Laberge- ment-Sainte-Marie avec
4 à 5 bénévoles qui gèrent un véhicule partagé par village.
https://haut-doubs.covoiturage.croix-rouge.fr
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