La Presse Pontissalienne 256 - Avril 2021

12 Pontarlier

La Presse Pontissalienne n°256 - Avril 2021

ENSEIGNEMENT Un projet scientifique La future caméra spatiale à l’étude au lycée Xavier-Marmier C’est le projet développé en spécialité Sciences de l’Ingénieur par quatre lycéens en classe de 1ère. Qualifiés pour la finale nationale du 9 avril, ils espèrent être sélectionnés au concours européen. Zoom.

secondaire. “Nous avons décidé d’in- troduire une caméraminiature qui cap- turera toutes les secondes des images lors de la chute de la canette. Elles seront gravées sur une carte S.D.” , complète Mattis. Cette technique a été utilisée récemment lors de lamissionMars 2020 avec l’engin d’exploration Persévérance qui embarquait l’instrument SuperCam mis au point par le C.N.R.S. “La canette sera larguée entre 150 et 100 m du sol. Ce qui déclenche le déploiement du parachute et l’exécution des missions principales et secondaires. Le vol durera entre 15 et 20 secondes, soit le temps d’effectuer entre 7 et 10 images” , ajoute Aymen. L’équipe pontissalienne a même prévu après l’atterrissage de faire émettre une note par un buzzer pour mieux repérer le CanSat et attirer éventuel- lement l’attention d’une éventuelle forme de vie extraterrestre qui pourrait répondre au signal. On ne sait jamais… Pour mener à bien leur mission, Erwann, Younès, Aymen et Mattis ont consigné toutes les étapes de conception et d’avancement dans un document avec des schémas, des photos… Rien n’est laissé au hasard : nature des com- posants, besoins énergétiques, pro- grammation de la carte, système de récupération, budget. “On a déterminé par exemple la forme et la taille du parachute en fonction de la masse du CanSat, de la vitesse de descente, du coefficient de traînée…Des tests ont été effectués dans la cour du lycée. Le plus compliqué pour nous fut la program- mation. On a dû demander de l’aide aux professeurs” , précise Mattis. n F.C.

D e la Lune à l’exploration de la planète Mars, le domaine spa- tial exerce toujours le même pouvoir de fascination. C’est l’objet même du concours CanSat Lycéens organisé par l’Agence Spatiale Européenne. L’objectif consiste à créer un satellite de la taille d’une canette capable de réaliser des expériences scientifiques et techniques décrites dans un cahier des charges. “Avec l’aide de notre professeur Pierre-Marie Laloy, nous avons décidé de participer à l’aven- ture CanSat” , explique Erwann Van Buuren qui travaille sur ce projet avec trois autres lycéens :Younès Kherbach, Aymen Ben Allal et Mattis Witschi. Tout se passe dans le cadre de la spé- cialité Sciences de l’ingénieur qui mobi- lise les élèves 4 heures par semaine en classe de Première. La canette a été fabriquée par les professeurs à l’aide d’une imprimante 3 D. “Le cahier des charges impose à tous les participants des missions primaires. Chaque canette doit être équipée de façon à pouvoir mesurer la température et la pression atmosphérique” , précise Younès. Les équipes choisissent ensuite unemission

Aymen, Younès, Mattis et Erwann présentent leur CanSat. Le projet est qualifié

par la finale

nationale du 9 avril.

Plus d’info : https://kherbachyounes84.wixsite.com/website

ENSEIGNEMENT

Bac Pro services à la personne Le lycée Jeanne d’Arc capitalise sur la langue des signes L’établissement propose depuis six ans l’enseignement de la langue des signes en option à tous les élèves

Q uand Aurélie Dumont, ensei- gnante sourde et muette, dia- logue en utilisant la langue des signes, le cours prend une tout autre dimension. Les élèves portent une attention particulière à cette chan- son de gestes dont ils acquièrent les rudiments en imitant Aurélie Dumont. Le silence règne dans la salle de classe. L’exercice d’aujourd’hui consiste à s’inspirer de l’emploi du temps pour traduire les matières en signes. Quand tous les gestes n’y suffisent plus, alors un autre mode d’expression vient au secours des élèves : l’écriture. Quatre groupes de 12 élèves de la seconde à la terminale Bac Pro suivent cette for- mation actuellement. “Ils ont droit à 20 cours d’1 h 30 avec Aurélie Dumont en première et seconde année. Ils suivent aussi des entraînements à la langue des signes, encadrés par un groupe de cinq professeurs et éducateurs. Ces ate- liers de soutien ont été mis en place depuis quatre ans car il y avait trop de décrochages entre les cours de Madame Dumont. Au final, cela repré- sente 100 heures de cours sur le cycle complet Bac pro S.A.P.A.T.” , explique Hervé Floch, le directeur du lycée Jeanne d’Arc. Partant du constat que 80 % des élèves qui s’inscrivent en Bac pro Services aux personnes et aux territoires envi-

suivant un Bac professionnel Services aux personnes et aux territoires. Immersion Quatre filles contre la leucodystrophie Quatre élèves du lycée Jeanne-d’Arc à Pontarlier ont lancé le projet de récol- ter des fonds pour l’association Élea, du nom d’une jeune femme atteinte de Leucodystrophie, grâce à plusieurs actions solidaires : vente de biscuits Billiotte, emballages cadeaux au Joué club de Pontarlier et vente de pâtisserie au marché de Pontarlier notamment. Élea a besoin d’aide pour financer sa rééducation à l’étranger. Ellyana, Laurie, Fiona et Perrine remettront à Élea et à sa famille dès que les conditions le permettront, un chèque de 1 142,92 euros, fruit de leurs efforts. Bravo à elles. n

Une complicité

gestuelle s’instaure entre l’enseignante et la classe.

Cette formation constitue donc un dou- ble tremplin : il est un atout pour tous ceux qui se destinent aux métiers de la petite enfance tout en démontrant la capacité des jeunes diplômés à s’adapter à des situations de handicap. “On a mis en place depuis deux ans un partenariat avec les microcrèches de Pontarlier, des Granges-Narboz et de Doubs. Ces structures accueillent des élèves de Bac pro en mini-stages pour approfondir leurs connaissances en pédiatrie et mettre en pratique la langue des signes. On est sur des métiers

sagent de travailler au sein d’une struc- ture de la petite enfance, l’établisse- ment pontissalien a développé son enseignement autour de la langue des signes simplifiée. “On savait qu’il exis- tait une langue des signes pour les enfants autistes. On a découvert qu’elle était aussi utilisée dans les crèches.” Cette langue permet notamment de communiquer et de mieux connaître les besoins des tout-petits et peut être également adaptée aux personnes atteintes de troubles autistiques ou porteuses de trisomie.

à concours. L’option langue de signes est un atout supplémentaire” , poursuit Hervé Floch. Le lycée Jeanne d’Arc est aujourd’hui le seul établissement franc-comtois à proposer cette option. “On se rend compte qu’il y a un décalage complet entre les résultats scolaires et lamaîtrise de ce langage. Les “mauvais” élèves sont très à l’aise dans ce type d’exercice. Ils peuvent reprendre confiance en eux et même aider les autres. On rebat com- plètement les cartes et cela crée une dynamique” termine le directeur. n

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