La Presse Pontissalienne 256 - Avril 2021
Le mensuel d'informations sur Pontarlier et le Haut-Doubs
2,
80 €
AVRIL 2021
Mensuel d’information du Haut-Doubs
www.presse-pontissalienne.fr
SA CROISADE CONTRE LE SYSTÈME AGRICOLE ÉTABLI SEULE CONTRE TOUS Claire Guyon, agricultrice
à Vaux-et-Chantegrue, ne peut pas récupérer
la moindre parcelle de terre pour faire paître ses bêtes.
4 G, 5 G, fibre… Le raccordement chaotique du Haut-Doubs p. 6 à 8
Elles entreprennent ou innovent Femmes actives Made in Haut-Doubs p. 16 à 21
2 Retour sur info
La Presse Pontissalienne n°256 - Avril 2021
L’Amicale des Frontaliers défend ses missions
L’engrenage couvre la Saison 2 dans son nouveau local
L’ article que nous avons consacré le mois dernier au cabinet C.A.L.M., spé- cialisé dans l’accompagnement administratif des travailleurs frontaliers, n’a pas été du goût du président de l’Amicale des Frontaliers Michel Rivière dont “l’amour-propre a été heurté” dit-il. “Je ne peux pas entendre dire que les associations de frontaliers apportent des éclai- rages mais n’ont pas le temps de faire du suivi individuel, alors que c’est le cœur même de nos missions et ce, à des tarifs beau- coup plus abordables que ce genre de cabinet privé. Notre Amicale met tout en place pour
A près avoir créé l’événement l’été dernier en accueillant une dizaine de groupes et d’artistes pour des shoo- tings photo et des vidéos tournées à l’espace Rives du Doubs, L’engre- nage poursuit son aventure. “Cela a très bien fonctionné avec plus de 60 000 vues des vidéos mises en ligne. On prévoyait de renouveler l’expérience en se déplaçant dans d’autres régions mais avec le Covid on a préféré trouver un local et faire venir les artistes” , résume Remy Can- deiller parti dans cette aventure avec Élie Salvi, Vincent Facchini et Lina André. Le quatuor s’est renforcé avec l’ar- rivée d’Anastasia et d’Alexine, toutes deux formées en communication. L’engrenage dispose maintenant d’un espace de 100 m 2 situé près
assurer ce suivi, à l’aide de nos juristes et de nos partenariats avec les différentes administra- tions. Il me semble que pour une cotisation annuelle de 50 euros, nos adhérents obtien- nent tout renseignement néces- saire et accompagnement pour l’ensemble de leurs démarches administratives. En plus de ce service, nos juristes assistent gratuitement nos adhérents dans quelque juridiction que ce soit, et ceci jusqu’à la Cour euro- péenne si besoin. Est-ce le cas pour un cabinet privé qui ne doit sûrement pas se contenter de 50 euros par prestation !” argu- mente Michel Rivière, président
de Pontarlier. “On a aménagé une mezzanine, des bureaux, un décor modulable et un studio cyclorama conçu sans angle droit, ce qui permet d’éliminer les ombres dans les coins. Cette structure est unique dans le secteur. On souhaite développer la location du décor et du studio.” Avec son local, l’association a pu réaliser la Saison 2. “C’est toujours le même principe : accueillir 10 artistes photographiés, filmés dans un décor. On est parti dans une ambiance d’atelier” , rappelle Vincent Facchini. Les clips de la saison 2 seront diffusés à partir du 7 avril et jusqu’au 9 juin. Les démarches sont déjà engagées pour la troisième sai- son. “On espère en faire d’autres en 2021.” Tous les renseignements sur le site : https://www.lengrenage-pro- duction.com/. n
Le Jougnard Michel Rivière est président de l’Amicale des Frontaliers depuis octobre dernier.
dans l’adhésion, nous propo- sons une nouvelle plate-forme qui accompagne nos adhérents pour toute question de la vie courante en offrant un vrai suivi personnalisé” ajoute M. Rivière. L’Amicale des Frontaliers dis- pose par ailleurs de deux juristes à plein temps pour répondre aux questions diverses de ses membres. n
de l’Amicale depuis octobre dernier. Ce dernier défend l’organisation associative de cette Amicale qui compte plus de 10 000 adhérents sur la bande fronta- lière. “La période des déclara- tions d’impôts va démarrer. Pour faire la déclaration d’un de nos adhérents, on demande 15 euros. En plus, comprise
L’espace Pourny transformé en vaccinodrome local à partir du 12 avril
L e transfert du centre de vaccination des Capucins à l’Espace Pourny est vécu comme un soulagement mêlé d’impatience par Laure Jagiello, l’une des deux coordinatrices du centre pontissalien. “C’est une bonne nouvelle. On a attendu d’être sûr d’avoir des doses supplémen- taires avant d’engager ce déménagement. Jusqu’à présent, on recevait 800 doses par semaine. À partir du 12 avril, la dotation devrait passer à 2 500 doses hebdoma- daires” , justifie la coordinatrice en pointant du doigt le problème récurrent des livrai- sons. L’installation à l’Espace Pourny marque une montée en puissance du dis- positif avec trois lignes vaccinales opé- rationnelles contre deux actuellement et
qui prenaient des rendez-vous alors qu’elles n’étaient pas encore concernées. Elles ont été refusées à l’accueil mais cela perturbe toute l’organisation.” Une partie des doses reçues au centre de Pontarlier est ensuite répartie entre les maisons de santé du Haut-Doubs pour aller vacciner à domicile des personnes ayant de grosses difficultés de déplacement. Cela repré- sente environ 300 doses par semaine. Laure Jagiello ne cache pas une certaine lassitude et fatigue qui s’installe au sein du personnel mobilisé pour animer le cen- tre. “Il y a un besoin de renouvellement y compris au niveau des coordinatrices qui doivent aussi reprendre leurs activités professionnelles.” n Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Rédaction : Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. A collaboré à ce numéro : Magalie Troutet. Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Mise en page et conception pubs : Alexandra Tattu, Pierre Coulon. est éditée par la société “Publipresse Médias” Rédaction et publicité : 03 81 67 90 80 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645
une plage horaire supplémentaire de 16 heures à 20 heures Une disposition appréciée des personnes retenues par leurs activités professionnelles. Autre évolution positive, la diversification des vaccinateurs et des prescripteurs élargie depuis le 28 mars aux infirmiers, étudiants en santé, pharmaciens, sages-femmes, chirurgiens-dentistes, vétérinaires… “C’est important de pouvoir mobiliser davantage pour essayer de rattraper le retard. Pour vacciner tout le monde, on sait que l’on est parti jusqu’à la fin de l’année” , poursuit Laure Jagiello en signalant qu’il n’y a eu aucune perte de vaccin Astrazeneca, ni désistement lié à ce vaccin sur Pontarlier. “On a eu plus de souci avec des personnes
Entre Vincent Facchini et Rémy Candeiller, Lina, Anastasia et Alexine qui apportent leurs savoir-faire en communication à l’association l’Engrenage. Il manque Élie Salvi.
A vec un léger rictus,mi-empathique, mi-détaché, le président de laRépu- blique a replongé les Français dans les affres d’un confinement qui ne dit pas son nom. Au pied du mur, il n’avait d’autre choix.Aveuglé par ses propres convic- tions qu’il avait pourtant su faire partager à une partie de l’opinion, y compris nous, le chef de l’État a fini par être contraint de reverrouiller le pays et perdu par là même son coupde poker dudébut d’année.Prenant des décisions politiques, louables certes car elles permettaient de maintenir à flot le moral des Français, il a négligé les décisions sanitaires.Ces tergiversations des dernières semaines lui coûteront sans doute de pré- cieux points de popularité, peut-êtremême sa crédibilité à long terme. Mais ce n’est pas tant sa situationpersonnelle qui devrait le préoccuper,mais bien celle de l’économie Édito Et de trois…
milliards d’euros injectés pour soutenir les secteurs sinistrés de l’économie ne provo- queront pas le retour immédiat de la crois- sance forte et durable, dans un pays qui était déjà avant la crise ankylosé par une dette publique gigantesque.Dans ce contexte à nouveau anxiogène, il n’est pas sûr non plus que notre pays soit à l’abri de dérapages sociétaux d’une partie de la population qui cumulent les conséquences d’une perte de repères sur le plandu travail,d’un sentiment d’étouffement lié aux restrictions de circu- lation, et parfois d’un vrai sentiment de déclassement. Si la deuxième partie de l’an- née risqued’être rude sur leplanéconomique, elle peut aussi s’avérer violente sur le plan sociétal. En tentant de jongler pendant des mois entre des décisions souvent contra- dictoires, le fameux “en même temps” si cher au président risque de finir par lui éclater à la figure. Cette explosion n’est pas pour autant ce qu’on doit souhaiter pour notre pays. n Par le directeur de la rédaction Jean-François Hauser
française et du moral de ses concitoyens. Cenouveau confinement peut-être inévitable risque pourtant d’être celui de trop. Bien que soutenue àunniveau sans doute inégalé dans tous les autres pays du monde, l’éco- nomie sous perfusionne sortira évidemment pas indemne d’une année entière de sou- bresauts. Ce troisième confinement empê- chera sans doute une reprise réelle de l’éco- nomie alors qu’on aurait pu espérer, pour peu que la vaccination ait suffisamment avancé d’ici l’été,miser sur un rebond assez rapide. Mais c’était sans compter sur cette troisième paralysie de la France qui met, encore plus que l’activité, la confiance des acteurs économiques à l’épreuve. Allons demander à un chef d’entreprise, aussi entreprenant, optimiste ou visionnaire soit- il, d’investir actuellement lourdement pour son développement alors que pend encore au-dessus de sa tête la lourde épée deDamo- clès des prêts garantis par l’État à rem- bourser. Autre élément : les centaines de
Équipe commerciale : Anne Familiari, Aurélie Robbe, Anthony Gloriod.
Crédits photos : La Presse Pontissalienne, Archives municipales, C.C.G.P., R.D.-B., O.S.T.A.J.
Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1298-0609 Dépôt légal : Avril 2021 Commission paritaire : 0222 D 79291
4 L’interview du mois
La Presse Pontissalienne n°256 - Avril 2021
POLITIQUE
Jean-François Longeot
“Avec la crise, je crains la baisse
des échanges, la montée des
incompréhensions” Le sénateur du Doubs prépare une “charte rurale” dont l’objectif est de “recréer un vivre ensemble” rural. Il compte en faire une proposition de loi et inviter le président du Sénat à rencontrer les acteurs ruraux cet automne dans le Haut-Doubs.
L a Presse Pontissalienne : Qu’est-ce qui vous a donné envie de préparer cette “charte de la ruralité” ? (voir notre encart page suivante) Jean-François Longeot : Il y a un bon moment que je me dis qu’il faut arrêter d’opposer systématique- ment les choses dans notre pays : les agriculteurs aux défenseurs de l’environnement, les urbains aux ruraux, les chasseurs aux non-chasseurs, etc. Quand on sou- haite vivre en milieu rural, et cette tendance est d’autant plus vraie depuis la crise sanitaire, il faut bien accepter certaines contraintes. C’est la même chose pour les ruraux qui accueillent des gens venus d’ailleurs. Cette réflexion m’a été suggérée par Charles Piquard, le président de l’association des maires ruraux
d’église, ça sonne et un chien ça aboie ! On voit très bien que les attentes des administrés évoluent au fil du temps. Quand j’étais maire d’Ornans en 1995, on me demandait s’il y avait une école pour ses enfants, et 15 ans après, on me demandait s’il y avait le haut débit dans ma commune. J’aimerais donc que cette charte éclaire ce genre de questions, et apaise le climat. J’ai également intégré dans ma démarche le maire de Pontarlier qui est pré- sident des communes du Doubs afin de partager le plus largement possible ces préoccupations. L.P.P. : Cette charte sera finalisée cette année ? J.-F.L. : Oui, j’espère bien la pré- senter lors de la prochaine assem- blée générale des maires ruraux du Doubs qui doit se tenir cet automne et à laquelle j’ai prévu d’inviter Gérard Larcher le pré- sident du Sénat. L.P.P. : Vous qui êtes un adepte des rela- tions directes sur le terrain, comment la crise sanitaire a-t-elle changé vos relations avec les élus locaux et avec les administrés ? J.-F.L. : Cette crise est en train de bouleverser les habitudes des Français. Et tout cela me fait craindre une chose, qui n’est pas sans lien avec ce bien vivre ensem- ble que je mets en avant dans la charte de la ruralité, c’est la baisse considérable des échanges directs, donc la montée des incompréhen- sions. Les gens prennent d’autres habitudes que de se retrouver ensemble et j’ai peur que cette période laisse des traces sur ce plan-là. Je crains évidemment aussi les dégâts que causera cette crise sur le petit commerce et sur le retour des gens au travail après des mois d’activité. Comment convaincre un salarié de la res- tauration qui ne travaille plus
du Doubs, et maire d’Osse. Cette charte de la ruralité qui en est encore à la phase préparatoire, je souhaite d’ailleurs qu’elle soit portée par l’association des maires ruraux et qu’elle puisse faire l’ob- jet, au final, d’une proposition de loi. Mon idée est de voir certains articles de cette charte affichés dans les mairies rurales afin d’améliorer les notions de respect mutuel. L.P.P. : Vous estimez que le problème de vivre ensemble s’aggrave ? J.-F.L. : Oui, je pense qu’il s’est amplifié ces dernières années. Il n’est pas normal qu’on ait eu à adopter, nous les parlementaires, une loi qui autorise à un coq à pouvoir chanter le matin ! C’est une aberration d’avoir à répéter qu’un coq, ça chante, une cloche
Jean-François Longeot a été largement réélu sénateur du Doubs en septembre dernier pour un deuxième mandat de six ans.
pour monter un dossier d’aide.
depuis plusieurs mois de repren- dre le travail le week-end comme avant ? Certains professionnels craignent à juste titre la reprise. Quant aux élus locaux, ils sont parfois un peu perdus. L.P.P. : En parlant d’élections, les régio- nales et les départementales devaient se tenir en juin, après avoir été repous- sées une première fois. Juin est la bonne date au regard de la situation sanitaire ? J.-F.L. : Je suis de ceux qui soute- naient un report de ces deux élec- tions après la présidentielle de 2022. Pensez-vous qu’actuelle- ment la préoccupation des citoyens soit de savoir si Marie- Guite Dufay sera reconduite à la tête de la Région Bourgogne- Franche-Comté ? Rappelons-nous ce qui s’est passé avec les muni- cipales l’an dernier. On fait les élections en mars, les conseils municipaux n’ont pas pu être ins- tallés avant mai et les commu- nautés de communes avant juillet. Résultat pendant quatre mois, aucune décision n’a pu être prise, aucun investissement engagé. Le monde économique a énormément souffert de cette période. Et par- tant du principe qu’une année électorale n’est pas très propice aux commandes publiques en général, l’idée d’un report me paraissait plus logique. Sans par- ler du risque d’abstention pour cause sanitaire qui risque d’être toujours aussi fort en juin. Ima- ginons enfin que sur 13 régions, une soit encore dans une situation sanitaire délicate : on organise
les élections dans 12 régions et pas dans la 13 ème ? L.P.P. : On vous dit également très attaché au patrimoine rural que vous aviez l’ha- bitude de soutenir à travers vos réserves parlementaires. Celles-ci ont été sup- primées par le législateur. Est-ce une bonne chose ? J.-F.L. : Non, je regrette qu’on n’ait pas maintenu cette enveloppe mais en l’intégrant dans la demande globale faite par les élus locaux auprès de la préfecture. Le parlementaire pouvait ainsi
L.P.P. : Toujours sur le thème du déve- loppement durable et de l’aménagement du territoire dont vous présidez la com- mission au Sénat, que pensez-vous de l’orientation prise par Métabief pour l’avenir de la station ? J.-F.L. : L’avenir est clairement au tourisme 4 saisons et dans ce sens, Métabief a pris une bonne décision. Pas sûr que les derniers investissements sur la neige de culture étaient par conséquent indispensables. Pour faire de la neige, il faut de l’eau et du froid. L’eau, on le sait, est aujourd’hui une denrée rare et le froid n’est plus assuré. Notre département a des atouts extraordinaires pour se positionner sur un tourisme familial et raisonné. On a beau être fort et imaginatif, un élément restera toujours plus fort que nous, c’est la nature. L.P.P. : Au Sénat, vous êtes également membre du groupe d’études Forêt et filière bois. L’état de nos forêts vous inquiète-t-il ? J.-F.L. : À ce sujet, j’ai écrit une let- tre ouverte au président de la République pour l’alerter sur l’af- faiblissement des communes forestières françaises, qui sont au nombre de 13 000. Cet affai- blissement est notamment dû à l’épidémie de scolytes qui rava- gent nos forêts et au manque de débouchés liés à la crise sanitaire. Il suffit de se promener par exem- ple dans le Val d’Usiers pour constater les dégâts. Sur les
Zoom La charte rurale selon Jean-François Longeot L e principal objectif de cette charte et de concilier ruralité et néoruraux. Pour la majorité que l’accessibilité à Internet, tout comme travailler sur le niveau d’éducation à la campagne, l’accès aux soins et à la culture.”
continuer à accompagner les projets. Notre rôle n’est sûre- ment pas d’être des dis- tributeurs de billets ou de subventions, mais le sys- tème que je prônais pour remplacer les réserves par- lementaires - qui il est vrai pouvaient conduire à un certain clien- télisme - nous aurait permis de continuer à travailler en étroite colla- boration avec les services préfectoraux
“Pas sûr que les derniers investissements sur la neige à Métabief étaient indispensables.”
des ruraux, la campagne repré- sente leur lieu de travail et de vie quotidienne. Du côté des néoru- raux, la campagne est davantage un lieu de loisir en plein air. Le citadin doit être conscient des règles qu’impose le monde rural et le monde rural doit être conscient de l’arrivée du citadin en lui permettant de s’intégrer aisément. L’idée de cette charte est donc de “recréer un “vivre-ensemble” rural, de sauvegarder la ruralité, d’amé- liorer la desserte en transport ainsi
Parmi les propositions à travailler selon le sénateur Longeot, il y a “la création de points multiservices, d’aires de covoiturage, la valori- sation des transports à la demande, la création de petits commerces de proximité, déve- lopper le système de distributeurs de denrées automatiques, réha- biliter les fêtes de villages et créer une vie associative ou encore faire des territoires ruraux des espaces pionniers en matière de transition énergétique.” n
L’interview du mois 5
La Presse Pontissalienne n°256 - Avril 2021
qui ne se sou- cient guère de la façon dont ces éoliennes vont être exploitées. Je m’oppose actuellement au projet d’éo- liennes à Bel Coster du côté de Jougne. Au Sénat, je souhai- terais avoir éga- lement un débat sur les éoliennes en mer car je ne suis pas per- suadé non plus que ces équipe- ments ne boule- versent pas l’éco- système marin.
milieux médicaux et scienti- fiques ! Difficile dès lors d’avoir un avis tranché sur la question. Ceci dit, il va tout de même être nécessaire de tirer les consé- quences de la lourdeur adminis- trative sur ce dossier. Il est néces- saire de laisser plus de souplesse et d’autonomie aux acteurs de la santé et surtout qu’on remette en avant un mot que l’on semble avoir oublié : la confiance, aux gens de terrain notamment. L.P.P. : Toujours sur le thème de l’amé- nagement du territoire, que faut-il faire pour la R.N. 57 : l’arrêter au nom de l’écologie ou terminer les travaux ? J.-F.L. : Il est nécessaire de traiter cette question dans son ensemble, et pas que sous l’angle bisontin ou du Haut-Doubs. Si on prend un peu de hauteur et qu’on mesure déjà ce qu’a coûté la voie des Mercureaux à Besançon et ce qu’ont coûté les études, alors oui, il faut terminer cette portion entre Beure et Micropolis. Récla- mer à nouveau des études, c’est vouloir enterrer le projet. Si la maire de Besançon veut l’enterrer, il vaut mieux qu’elle le dise et elle doit l’assumer. Mon avis est qu’il faut terminer ce projet et avancer également dans le Haut- Doubs. Si notre secteur manque parfois d’attractivité, c’est aussi parce qu’il manque d’infrastruc- tures. Si on veut avoir du déve- loppement économique, il nous faut aussi des axes routiers. Tout
ne peut pas passer par le train.
recettes forestières, la commune des Hôpitaux-Vieux est par exem- ple passée de 250 000 de recettes à 90 000 euros à cause des sco- lytes. On se doit d’avoir en France une ambitieuse politique pour la filière bois-forêt. Il y a un énorme potentiel sachant que le déficit commercial de la filière atteint 7 milliards d’euros par an en France alors qu’avec 16 millions d’hectares, la forêt française est le deuxième plus grand puits de carbone après les océans. La France est une très bonne expor- tatrice de bois brut mais elle importe énormément de bois transformé et l’usage du bois reste minoritaire dans les construc- tions. Si j’ai écrit cette lettre ouverte, c’est aussi pour qu’on arrive à considérer cette filière comme essentielle et c’est un sujet qu’on doit traiter en priorité dans le cadre de la loi Climat et rési- lience dont l’examen a débuté. L.P.P. :Autre sujet qui divise régulièrement nos campagnes : les éoliennes. Quelle est votre position sur la question ? J.-F.L. : Je pensais il y a quelques années que ce mode de production énergétique aurait pu avoir de nombreux avantages. Je serais beaucoup plus nuancé sur cette question aujourd’hui. Ce qui me gêne notamment, c’est qu’à part quelques sociétés françaises sur le marché, l’éolien est souvent entre les mains de capitaux étran- gers voire de fonds de pension
L.P.P. : Terminons par un sujet revenu sur le devant de l’actualité avec le suicide assisté de Paulette Guinchard, l’ancienne élue du Doubs, le mois dernier. Quelle est votre position sur cette question sensible ? J.-F.L. : Paulette Guinchard avait recours au suicide assisté le 4 mars et le 11 mars on a débattu de ce sujet au Sénat suite au dépôt d’une proposition par une de nos collègues. Hélas, un amen- dement a été voté pour supprimer l’article 1, vidant le texte de sa substance. Je le regrette. Je pense que ce droit de mourir mérite un vrai débat, la loi actuelle devrait à mon sens aller plus loin. Je suis relativement favorable à ce droit de mourir assisté. Ce débat, on doit absolument l’ouvrir, serei- nement et sans tabou. L.P.P. : Revenons enfin aux toutes pro- chaines élections départementales et régionales. Qui soutiendrez-vous ? J.-F.L. : Je prendrai position en temps voulu sur les régionales quand on en saura plus sur les intentions des uns et des autres. Pour les départementales, je sou- tiens pour l’instant Béatrix Loizon sur le canton d’Ornans et Annick Jacquemet à Saint-Vit, et plus globalement j’approuve totale- ment la démarche d’ouverture de Christine Bouquin. n Propos recueillis par J.-F.H.
“Je pense que ce droit de mourir mérite un vrai débat.”
L.P.P. : Quel est votre avis sur la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement et le président de la République ? J.-F.L. : Je suis récemment monté au créneau au Sénat pour deman- der où pouvait aller la 11 ème dose des flacons de vaccin Moderna et comment elle pouvait être administrée au mieux sans être gâchée. Cette gestion est évidem- ment très complexe et je ne suis pas de ceux qui disent qu’ils feraient forcément mieux à la place du gouvernement. Il fau- drait voir aussi quel niveau atteint la guerre à la tête des
6 L’ÉVÉNEMENT
La Presse Pontissalienne n°256 - Avril 2021
4 G : La chasse aux zones bLanches …en attendant La 5 G
l Couverture mobile Doubs “Il reste encore 27 zones blanches 4 G à couvrir dans le Doubs” Dans la perspective des objectifs d’un New Deal 4 G imposant aux opérateurs de couvrir l’essentiel du territoire d’ici 2022, les projets d’antennes-relais se multiplient sur le Haut-Doubs. Un progrès pour cer- tains, des craintes voire une régression pour ceux qui s’interrogent sur le bien-fondé de la 5 G. Enquête.
nue essentielle à lamaison ou au bureau, la 4 G est plutôt destinée à la mobilité. Le Conseil départemental du Doubs est très dynamique. La fibre se déploie rapidement sur la zone frontalière. Il reste encore à équiper toute une zone centrale de plateau. L.P.P. : Qu’en est-il de la 5 G ? M.C. : Cette technologie représente clai- rement l’avenir et nous nous y préparons dès aujourd’hui. La 5 G répond princi- palement à deux utilisations. Elle assu- rera le relais dans les endroits où la 4 G sera saturée, je pense par exemple aux villes comme Besançon, Montbé- liard, dans les grandes gares. Cette saturation pourrait survenir d’ici 18 mois. La 5 G sera utile aux entreprises, aux collectivités où qu’elles soient. La 5 G sera donc déployée là où il y a du sens, une demande, un besoin. Ce déploiement se fera de façon progressive en concertation avec la société, les usa- gers. L.P.P. : On parle aussi d’une pédagogie à mettre en place. M.C. : Tout à fait, l’enjeu est aussi d’ex-
Comment se déploie la 4 G dans le département ? Combien les opérateurs vont-ils investir pour couvrir les zones blanches ? Qu’en est-il de l’arrivée de la 5 G. Éléments de réponse avec Michel Combot, directeur général de la Fédération française des Télécoms.
“Le New Deal 4 G est déjà une réussite dans le Doubs”, estime
L a Presse Pontissalienne : Quel est le rôle de la Fédération Française des Télé- coms ? Michel Combot : Cette association des opé- rateurs a été mise en place pour com- muniquer, être à l’écoute des demandes des élus locaux, associations et des citoyens. Nous dialoguons beaucoup avec les élus sur le terrain. L.P.P. : Pouvez-vous nous rappeler les enjeux du New Deal Mobile ? M.C. : En 2018, les opérateurs ont conclu un accord avec l’État pour mettre la 4 G à disposition de tous les Français en trans- formant les réseaux existants en 4 G et en apportant d’ici 2022 la 4 G là où il n’y avait aucun signal.On a pu consta- ter lors de la crise sanitaire à quel point la 4 G s’avérait indispensable au quo- tidien des Français. On se félicite de l’effort de l’État de ne pas avoir enchéri sur les fréquences qui arrivaient à expi-
Michel Combot, directeur général de la Fédération française des Télécoms.
ration.Cela va nous permettre d’investir davantage dans les territoires.À l’échelle duDoubs, cela représente une enveloppe de 30millions d’euros jusqu’en 2027 au titre du New Deal Mobile. L.P.P. : Quelle est la situation actuelle dans le Doubs ? M.C. : LeDoubs compte aujourd’hui 1 001 sites tous opérateurs confondus, dont 925 sont équipés en 4 G, soit un taux de 92 %, ce qui représente une forte densité par rapport à la moyenne fran- çaise. Il reste donc 76 sites à équiper d’ici 2022. Ces derniers se situent sur 19 pylônes desservant 28 communes. L.P.P. : Le respect du New deal Mobile implique- t-il la construction de nouveaux pylônes ? M.C. : Dans le Doubs, il restait 49 sites 4 G à construire par les opérateurs entre fin 2019 et début 2023 au titre du dispositif de couverture ciblée. Entre- temps, un effort important de rattrapage
a été réalisé puisque 22 sites sont d’ores et déjà construits et actifs.On peut donc en déduire qu’il reste encore 27 zones blanches en 4 G dans le département. Il s’agit parfois de zones blanches par- tielles. D’ici la fin du NewDeal Mobile, l’essentiel sera couvert. On s’inscrit dans une démarche d’accompagnateur dans l’aménagement du territoire. À nous d’être réactif quand une demande apparaît et d’engager un travail d’iden- tification avec les élus. Quand une zone blanche est clairement circonscrite par les élus, il reste alors deux ans aux opé- rateurs pour construire et activer le pylône. L.P.P. :Vos actions sont-elles coordonnées avec le déploiement de la fibre ? M.C. : Les deux technologies sont rela- tivement complémentaires. Dans une zone sans fibre, la 4 G peut servir de palliatif provisoire. On est très attentif au déploiement de la fibre qui est deve-
pliquer ce que va permettre cette nou- velle technologie avec les nouveaux usages.On doit beaucoup communiquer sur les avantages de la 5 G avec les réponses qu’elle permettra de donner face aux défis environnementaux et sociétaux. La F.F.Télécoms a d’ailleurs réalisé une série de vidéos pédagogiques “Tout capter sur la 5 G”, en accès libre sur notre site Internet. L.P.P. : La 5 G dans le Doubs est déjà une réa- lité ? M.C. : Nous sommes au tout début du déploiement avec seulement quelques implantations sur Besançon et Mont- béliard. Notre priorité actuelle, c’est vraiment la 4 G en préparant l’avenir avec la 5 G. n Propos recueillis par F.C.
L’événement 7
DOMINER VOTRE VIE AU LIEU DE LA SUBIR Professeur Sidya, grand médium Marabout,
La Presse Pontissalienne n°256 - Avril 2021
l Arçon D’autres propositions Le collectif du Feu au Follet toujours opposé au projet d’antenne-relais
Travail sérieux et garanti, discrétion assurée, déplacement possible et résultat sur le bout du l. Résultats sous 3 jours.
Le choix d’un nouvel emplacement retenu par l’opérateur Free Mobile, certes moins visible, ne règle pas, selon ce collectif, les principales objections émises à l’encontre d’un projet qui ne répond pas selon lui aux besoins de la population.
seule mini-zone blanche identifiée au hameau de la Mare d’Arçon. Mais la topographie des lieux rendrait inopé- rante cette nouvelle antenne. Pour résorber le problème, le collectif suggère d’installer une petite antenne sur le pylône déjà existant qui domine la R.N. 57 à Vuillecin. “D’autres sites moins impactants que le Feu au Follet avaient été envisagés pour améliorer la couver- ture 3 G-4 G sur Arçon mais ils ont été évacués par l’opérateur pour des raisons non révélées. On a compris pourquoi en février dernier avec le dossier de la nouvelle antenne qui, en plus de la 3 G- 4 G revendique la couverture 5 G dans une bande de 3 500MHz…Une antenne plus éloignée du centre du village n’au- rait pas été appropriée pour la 5 G.” Le collectif estime que le projet n’est pas la réponse aux difficultés de connexion à Internet qui seront résolues avec l’arrivée de la fibre dans les mois à venir. Sans oublier les risques d’ex- position pour la population et la faune. “Ce projet fera d’Arçon la tête de pont du déploiement commercial de la 5 G à très haut débit dans le Haut-Doubs, à l’insu de la population et sans tenir compte de ses attentes” , décrypte le membre du collectif. Il y a urgence à semobiliser, car l’opérateur a désormais toutes les autorisations pour implanter l’antenne sur le site de son choix et les
Une antenne pour répondre aux besoins de la population Jean-Michel Pujol le maire d’Arçon tient à rappeler que Free avait pris contact avec la commune car de nombreuses coupures étaient signalées à l’opérateur par des abonnés habitant dans les hameaux et certains quartiers du village. D’où cette volonté de renforcer le réseau qui s’inscrit d’ailleurs dans les objectifs du New Deal et auxquels les collectivités ne peuvent s’opposer. La municipalité précédente avait retoqué un premier emplacement vers le cimetière en suggérant deux autres sites dont celui du Feu au Follet qui s’avérait finalement le mieux placé vis-à-vis des relais environnants à Doubs, Maisons- du-Bois, et celui de la Grange-Dessus à Vuillecin. “Comme le collectif dénonçait l’aspect visuel, on a renégocié avec Free pour déplacer le pylône d’une soixantaine de mètres dans la forêt. On doit recevoir sous peu la Déclaration Préalable validée par la D.D.T. et qui autorise l’opérateur à effectuer les travaux” , explique le maire en annonçant aussi les travaux pour la fibre qui débuteront cet automne pour une mise en service avant la fin de l’année. n
C onstitué en juillet 2020, le col- lectif Feu au Follet s’oppose à ce projet d’antenne-relais Free- Orange pour plusieurs rai- sons : intérêt limité avec l’arrivée de la fibre prévue cette année, impact visuel, exposition à des ondes de forte puissance quand la 5 G sera opération- nelle, dégradation du cadre de vie et dépréciation du foncier. Le collectif a ensuite lancé une pétition, sollicité les médias, des élus comme la députéeAnnie Genevard. Il a aussi été entendu par l’opérateur Free et la com-
mune. Suite à cette mobilisation, les élus d’Arçon ont demandé à l’opérateur de revoir l’emplacement et de trouver une alternative qui s’avère plus discrète même si c’est compliqué de cacher une antenne de 42 mètres de hauteur. “On ne peut que saluer les efforts de lamuni- cipalité pour réduire l’impact visuel. Pour autant, ce nouvel emplacement ne change pas grand-chose aux pro- blèmes de fond à l’origine de notre mobi- lisation” , explique l’un des membres du collectif. Cette antenne était censée résorber la
Si les sapins masquent le pied du pylône sur son nouvel emplacement, la simulation montre ce qui sera encore visible.
travaux pourraient commencer rapi- dement et rendre le projet irréversible si rien ne vient contrarier le processus. Sauf à déposer des recours dans les délais impartis. Une issue rejetée pour l’instant par le Collectif qui préférerait que l’opérateur téléphonique porteur du projet parvienne à entendre la voix
de la population et de ses représentants. “En territoire rural avec une topographie vallonnée, la mutualisation et l’opti- misation des sites disponibles devrait être la priorité au lieu de laisser la logique du marché opérer des choix dévastateurs.” n F.C.
l Gilley Le problème des sous-traitants Il coince deux sous-traitants en passe de saboter le réseau fibre La vigilance et le courage de Frédéric Leduc ont permis d’éviter un sabotage avéré à Gilley.
CHAPELLE-D’HUIN Les écarts toujours à l’écart “Bourdin du Souillot” injoignable sur son portable Chapelle-d’Huin est l’exemple typique de ces communes rurales où le centre-bourg est couvert par la 4 G alors que le hameau du Souillot est en zone blanche.
C e jour-là, rendez-vous est pris avec Frédéric Leduc devant le cen- tral de fibre optique de Gilley, situé devant la caserne des pompiers. Pratique : il réside à 50 mètres de là. Hasard du calendrier, notre rencontre pré- vue pour qu’il livre son témoi- gnage (croustillant) après une coupure Internet survenue le vendredi 5 mars est partagée avec un opérateur Orange, en intervention ce jour-là. Ce que ce dernier a entendu l’a sidéré mais ne l’a pas choqué tant l’anarchie règne sur le réseau fibre. En cause ? Des sous-traitants peu scrupuleux qui interviennent pour raccorder le réseau déployé par Doubs Très Haut débit jusqu’à l’habi- tation. La suite, c’est Frédéric qui la raconte : “Voilà deux fois que je tombe en panne de fibre à mon domicile. La première fois, le 7 décembre dernier. Orange est intervenu dans les 24 heures et m’a déclaré que mon câble avait
été débranché dans la centrale téléphonique. La seconde fois, c’était ce fameux vendredi 5 mars. Devant mon P.C., j’ai vu tout de suite la panne réseau. Depuis ma fenêtre, j’aperçois le central téléphonique de ma com- mune et constate que deux véhi- cules utilitaires de prestataire du réseau sont garés. Je prends la décision d’aller à leur ren- contre en prenant soin de garer mon véhicule pour les immobi- liser, raconte l’homme. Dès que je suis entré en contact avec eux, ces derniers m’ont déclaré qu’ils travaillaient pour Free et non pour Orange. Je leur ai expliqué mon problème et leur ai demandé s’ils avaient fait une erreur de manipulation. Ils m’ont garanti que non. Ils ne voulaient pas regarder mon pro- blème. Après une certaine insis- tance de ma part et refusant de déplacer mon véhicule, l’un des deux m’a invité à entrer dans le local et m’a expliqué qu’il avait débranché quatre ou cinq câbles délibérément sur le “routeur”
S i vous essayez de joindre Bruno Descourvières, l’un des élus de Chapelle- d’Huin qui réside au Souillot, privilégiez le téléphone fixe sinon il faudra attendre qu’il sorte de la zone blanche pour être informé de votre appel. “On a appris à faire sans portable, heureusement qu’on a la fibre depuis 4 ou 5 ans. Chapelle- d’Huin est la seconde commune du Haut-Doubs à bénéficier de cette technologie après Vaux- et-Chantegrue. Avant, il fallait plus de cinq minutes pour envoyer un mail” , témoigne l’élu en signalant que les appels d’ur- gence passent quand même. Depuis chez lui, il voit également le relais de Septfontaine et ima-
gine qu’une solution est possible en orientant différemment les antennes ou en en rajoutant une. Au village de Chapelle- d’Huin, les communications mobiles passent bien. “Quand on part sur Boujailles, on a un relais Orange pour couvrir le centre du village en 4 G. En juillet dernier, j’ai signé une autorisation d’installation d’an- tenne pour Bouygues. Il n’y a toujours rien de fait” , explique Béatrice Pritzy, maire de Cha- pelle-d’Huin. Le cas du Souillot n’est pas unique, il reste encore d’autres écarts en zone blanche. Les causes sont connues : le relief, la couverture forestière isolent ces hameaux. n
Frédéric Leduc devant le central déployant la fibre optique à Gilley.
fibre. Quel intérêt ont les sous- traitants à effectuer ce genre de manipulation ? Est-ce une façon de provoquer des pannes chez le concurrent pour ensuite mieux appâter le client ? Est- ce une façon pour les sous-trai- tants, payés au nombre de bran- chements par jour, de provoquer des pannes pour mieux les répa- rer ensuite ? Il y a de cela. Les clients,Altitude Infra, et Doubs Très Haut Débit le propriétaire du réseau, sont les grands per- dants. n
Orange qui est à l’opposé du leur, soi-disant car les câbles étaient mal passés dans les four- reaux. Des excuses bidon selon moi. Acculé par ma requête, il a rebranché devant moi les contacteurs… et Internet a de nouveau fonctionné chez moi !” raconte-t-il. Ce témoignage n’est pas pris à la légère par le salarié d’Orange présent. Il a recueilli les coor- données de Frédéric pour qu’il témoigne. “J’avais déjà alerté l’opérateur” souligne le client
8 L’événement
La Presse Pontissalienne n°256 - Avril 2021
l Pontarlier
Plus de zone blanche 4 G d’ici l’été La 5 G bientôt en service dans la capitale du Haut-Doubs
D ans le dossier d’information déposé en mairie, Free Mobile indique avoir procédé en février dernier à une modification substantielle de l’antenne-relais située avenue du stade. “Le projet consiste à installer trois antennes émettant sur la technologie 5 G sur un pylône de 30 m de haut” , peut-on lire dans ce document rendu obligatoire par la loi Abeille. Rien n’est encore visible à l’emplacement Les opérateurs commencent à se positionner sur la 5 G dans la cité pontissalienne tout en continuant à déployer la 4 G, aux Étraches notamment.
chez Free Mobile. L’opérateur ciblait initialement un autre emplacement mais laVille s’y est opposée pour des raisons visuelles. “On a trouvé un arrangement à l’amiable. Il faut savoir qu’une collectivité ne peut pas s’opposer à l’installation d’antennes pour des raisons sanitaires comme le stipule l’arrêté du Conseil d’État du 26 octobre 2011” , sou- ligne Patrick Genre en précisant qu’Orange devrait bientôt suivre l’exem- ple de Free mobile. Le maire ne semble pas inquiet de l’im- pact de la 5 G : “C’est une évolution atten- due. Il y a des préconisations d’utilisation à respecter mais la 5 G ouvre de nouvelles perspectives en termes d’utilisation.” Il se réjouit aussi du désenclavement numé- rique tant attendu du côté des Étraches. Un pylône 4 G vient d’être installé aux Alliés. Un autre le sera prochainement aux Étraches. “D’ici la fin juin” , estime Patrick Genre. Soit pratiquement au début de la commercialisation de la fibre dans ce hameau qui n’en demandait pas tant. Tout ou rien. Après ces chantiers, il ne restera a priori plus de zone blanche 4 G sur Pontarlier. n
Réaction L’association Haut-Doubs Citoyen, Écologique et Solidaire pas convaincue par la 5 G C ette association qui vient en appui des élus de l’opposition
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indiqué, si ce n’est la plateforme et le pan- neau des travaux. Reste à savoir quand ces antennes seront opéra- tionnelles une fois le pylône installé ? “Elles ne peuvent pas être acti- vées tant qu’elles ne sont pas raccordées à la fibre. On attend donc ce rac- cordement qui ne dépend pas de nous. Cela devrait être finalisé dans les mois à venir” , explique Marine Millot, négociatrice Télécom
“Cela devrait être finalisé dans les mois à venir.”
Les opérateurs assurent déjà la couverture 4 G comme ici avec le pylône Orange de la rue Maurice Laffly.
État civil de mars 2021
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