La Presse Pontissalienne 255 - Mars 2021

18 Pontarlier et environs ÉCONOMIE L’anti-bitcoin !

La Presse Pontissalienne n°255 - Mars 2021

La Pive, monnaie complémentaire comtoise Initiée depuis 2014 par un groupe de citoyens ayant la volonté d’agir sur le développement territorial, La Pive est une monnaie du quotidien au service de chacun qui circule au côté de l’euro dans l’ensemble de la Franche-Comté depuis 2017 sous forme de billets de 1, 2, 5, 10 et 20 pives (1 pive = 1 euro).

Les monnaies locales complémen- taires étant une solution à cette nécessaire relocalisation, elles suscitent toujours un regain d’intérêt en temps de crise.

S a création a vu le jour dans l’objectif de défendre le commerce de proxi- mité, la solidarité et relo- caliser l’économie. La Pive per- met en effet de créer un réseau vertueux de professionnels enga- gés socialement et environne- mentalement, de renforcer l’em- ploi local et le lien social en Franche-Comté et de permettre à tout un chacun de se réappro- prier la monnaie et l’économie. “Concrètement, la Pive est un Chiffres clés l Pives utilisées par 1 500 adhé- rents particuliers l 350 entreprises et associa- tions l’acceptent en paiement fin 2019 l Début 2021, 125 000 pives en circulation sur les 4 dépar- tements francs-comtois

répertoriés dans un annuaire sur le site www.lapive.fr. Le macaron “Ici nous acceptons les pives” est apposé sur leur devan- ture. “Cette démarche ne com- porte aucun risque car chaque euro converti en pive est placé sur un compte bloqué, appelé “fonds de garantie” qui se trouve sur un livret ou un compte de la Nef, du Crédit coopératif ou du Crédit Agricole pour être investi dans l’économie locale.

moyen de paiement légal, qui n’a de valeur que sur un territoire donné (les 4 départements francs-comtois) et au sein d’un réseau de partenaires adhérents agréés par l’association La Pive : entreprises, associations, collec- tivités locales et autres struc- tures” , définit Marion, chargée de communication. Pour pouvoir utiliser la Pive, il faut donc adhé- rer à l’association par un mon- tant libre, conscient et solidaire. Pour obtenir des Pives, il suffit de se présenter dans un Comp- toir d’Échange (27 sur le terri- toire franc-comtois), afin de changer des euros (en espèces ou en chèques) en pives, parmi lesquels figurent localement le salon de thé et boutique d’arti- sanat leVert Clair aux Hôpitaux Neufs et l’atelier de sérigraphie Rohlavache à Boujeons. Ensuite, il est possible de payer avec ces pives chez les commer- çants et les pros partenaires

Actuellement, il existe un groupe local dans le Haut-Doubs : Saine Risoux Mont d’Or avec 24 pro- fessionnels qui acceptent la Pive, toujours à retrouver dans l’an- nuaire des commerçants en ligne. Cela va de la maraîchère, en passant par un salon de coif- fure, un apiculteur, un dépan- neur informatique, une ostéo- pathe ou un atelier de sérigraphie. “Nous sommes éga- lement à la recherche de béné- voles pour monter un autre groupe local, dans le secteur de Morteau par exemple” , annonce la chargée de communication, qui ne manque pas de projets : une cartographie interactive

des commerçants et profession- nels qui acceptent les Pives, la dématérialisation de lamonnaie, pour faciliter les virements en pives, les échanges entre pro- fessionnels et l’accès aux pives aux utilisateurs parfois réticents à revenir à une utilisation régu- lière de monnaie en espèces, et la favorisation des échanges entre professionnels à l’intérieur des filières et entre acteurs des circuits courts. “À cela s’ajoute notre volonté d’impliquer davan- tage les collectivités et les autres acteurs de l’E.S.S., condition sine qua non au développement de nos monnaies” , conclut-elle. n M.T.

en construire un nouveau. En bref, ce n’est pas une démarche personnelle où l’on cherche un intérêt pour soi et pour son argent mais une démarche citoyenne” , explique Marion. Si la crise que nous traversons a permis à certaines personnes de prendre conscience de l’im- portance de relocaliser l’écono- mie et qu’il est dangereux de dépendre d’importations pour des besoins qui peuvent être vitaux (alimentation, santé…), “il ne faut toutefois pas tomber dans le piège de faire des mon- naies locales une solution anti- crise. Leur utilité va bien au- delà” , souligne Marion.

À la Pive, nous dirions que le problème n’est pas tant de savoir quel risque je prends mais plutôt ce que j’apporte à la société en utili- sant la monnaie. On n’utilise pas la Pive pour se protéger du sys- tème mais pour

“On utilise la Pive pour construire un nouveau système.”

Le groupe patrimoine Frasne-Drugeon recherche tout type de documents liés à la vie hivernale dans les villages de la C.F.D. (photo hiver à Frasne - Collection Joël Vuillemin).

BONNEVAUX

Appel à documents

Souvenirs enneigés de la vallée du Drugeon Le groupe patrimoine Frasne-Drugeon et le quatuor d’auteurs composé de François Nicod, Joël Guiraud, Éric Delacroix et Jean-Claude Uzzeni qui vient de sortir un livre sur le peintre Robert Bouroult sont à l’initiative de deux projets sur les hivers d’antan dans la vallée du Drugeon et le téléski de Bonnevaux.

L e Haut-Doubs a connu des hivers particulièrement enneigés dans les années 70-80. Au point d’en- courager la création de petites stations alpines à des altitudes rela- tivement basses comme à Bolandoz ou sur des pentes exposées plein sud comme ce fut le cas sur la côte de Bon-

prospectus de l’époque vantaient ces sites comme les stations les plus proches de Paris. Ils ont aussi permis à des générations de gamins de goûter aux joies des sports d’hiver à des tarifs défiants toute concurrence. “Le téléski de Bonnevaux a fonctionné de 1970 à 1986. Il a même donné naissance au

cident qui avait eu lieu en 1883 sur l’étang de Bouverans avec les deux tireurs de glace qui avaient péri en se noyant. On n’a pas d’autre limite tem- porelle. On préfère élargir la collecte dès le début, quitte à prévoir d’autres expositions si on a trop de matière.” Tous les détails de la collaboration entre les deux groupes ne sont pas encore finalisés. Ils évolueront au fil de l’avancée des recherches. Il est fort possible pour ne pas dire certains que l’histoire des téléskis figure aussi au menu de l’exposition. Une randonnée sur le site est aussi envisageable. n F.C. l Personnes référentes à contacter Téléskis de Bonnevaux Éric Delacroix : 06 72 31 70 36 mail : erdelacroix@laposte.net l Les hivers d’antan Danielle Grillon : 03 81 89 70 76 ou 06 76 07 47 71 jean-paul.gruillon@orange.fr

documents en sachant que les deux pro- jets restent indépendants l’un de l’au- tre.” Le groupe patrimoine Frasne-Drugeon s’était beaucoup mobilisé sur des actions en lien le centenaire 14-18. Pas question de casser la dynamique col- lective. “Après ce travail de mémoire, on a évoqué plusieurs pistes de travail pour retenir la thématique des hivers

ski-club Frasne-Drugeon qui sera asso- cié au projet. En cherchant un peu, on a même appris que les remontées ont ensuite été installées aux Fourgs sur le site alpin des Granges-Berrard” , explique Éric Delacroix. Originaire de Frasne comme son com- père François Nicod, ils ont eu envie de travailler sur cette page d’histoire locale en embarquant dans leurs projets Joël Guiraud et Jean-Claude Uzzeni avec qui ils ont œuvré à la création du livre “Robert Bouroult (1894-1975) iti- néraire d’un peintre”. L’occasion aussi d’associer au projet Jean-Paul Long- champt qui a participé à cette glorieuse épopée écourtée faute d’enneigement. “On va réaliser une petite publication sur l’histoire de ce téléski. On souhaite diffuser cette plaquette dans les villages autour de Bonnevaux qui ont profité de ces installations. En prenant contact avec la communauté de communes Frasne-Drugeon, on nous a appris qu’un groupe travaillait sur les hivers d’antan. D’où l’idée de s’inscrire dans une démarche commune de recherche de

d’antan dans les 10 villages de la communauté de com- munes Frasne-Drugeon sachant qu’on a presque un référent dans chaque loca- lité” , explique Danielle Grillon. L’appel à documents englobe toutes les activités hivernales : déneigement, exploitation de la glace, dis- tillation, les veillées, abat- tage du cochon et toutes les scènes, faits d’hiver et tra- ditions de la vie villageoise en hiver. “On s’est fixé comme point de départ l’ac-

Les stations les plus proches de Paris.

nevaux. Les Le téléski de Bonnevaux a fonctionné de 1976 à 1986.

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