La Presse Pontissalienne 254 - Février 2021

A g e n d a

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La Presse Pontissalienne n°254 - Février 2021

CINÉMA

LE CHEVAL COMTOIS À L’HONNEUR

LIVRE

UN AUTEUR DU HAUT-DOUBS

Nicolas Leclerc récidive Après un premier thriller très remarqué, le Seuil édite le second

Jack Varlet met en avant les artisans dans un court-métrage

Ce film met en lumière le savoir-faire de Marie-Jo Monnet, une sculptrice passionnée de chevaux comtois. Il va proposer le même travail à d’autres…

en valeur le travail de Marie- Jo Monnet, sculptrice spécia- liste du travail de la terre ou du bois. “Je veux mettre en avant ces artistes ou ces arti- sans, poursuit Jack Varlet. Ce genre de réalisation nécessite du travail. Les artisans doivent être volontaires car cela leur demande du temps et de l’en- gagement pour tourner certains plans. Il faut cette envie pour que cela fonctionne.” Quelle suite à ces films ? “C’est déjà un usage pour les artistes qui peuvent montrer leur savoir- faire. J’aimerais également par- ticiper à des festivals pour gagner en lisibilité” répond le vidéaste. Des professionnels qui souhaient être filmés peu- vent se faire connaître. La condition : se rendre disponi- ble. n Pour visionner les films de Jack Varlet, dont celui qui met à l’honneur le cheval comtois et l’artiste Marie-Jo Monnet : se rendre sur le Facebook de Jack Varlet

S amuel, éleveur laitier du Jura, accu- mule les dettes. Seule échappatoire : s’associer avec son oncle et son cousin qui font passer de la drogue de la uisse à la France pour le compte d’un réseau de trafiquants kosovars. Mais le soir d’une importante livraison, rien ne se passe comme prévu : le cousin n’arrivera jamais jusqu’à la ferme de Samuel. Lancés à sa recherche dans la montagne enneigée, l’agriculteur et son oncle le décou- vrent mort au volant de sa voiture précipitée dans un ravin. Et le chargement de drogue s’est volatilisé… Quelqu’un a mis la main sur le pactole. Il va falloir rendre des comptes. Et retrouver le coupable de ce vol improbable. La paisible vallée engourdie par le froid polaire va bientôt s’embraser. Né en 1981 à Pontarlier, Nicolas Leclerc a quitté les montagnes du Haut- Doubs pour étudier l’audiovisuel et le cinéma. Il travaille aujourd’hui pour la télévision. Après Le Manteau de Neige, premier roman très remarqué, il revient avec ce thriller très différent, mais toujours situé dans le Jura. n polar du Pontissalien d’origine Nicolas Leclerc, La bête en cage, qui a pour toile de fond les pay- sages de la montagne jurassienne. Captivant, comme le premier.

J ackVarlet, un nom connu dans le milieu de la pho- tographie. L’an dernier, son livre sur le cheval comtois illustré de magnifiques images a reçu le prix Lucien Febvre. Une reconnaissance. En ce début d’année, il vient de publier un court-métrage consultable gratuitement sur

les réseaux sociaux (le lien ci- dessous). “La vidéo, j’en fais depuis cinq ans. Ce qui me plaît, c’est la narration, raconter une histoire et le second intérêt est de travailler sur le son” indique- t-il. Dans ce court-métrage de dix minutes, le quatrième d’une série dédiée aux artistes, il met

LA BÊTE EN CAGE de Nicolas Leclerc En librairie - 288 pages - Éditions du Seuil Originaire de Pontarlier, Nicolas Leclerc travaille pour la télévision à Paris (photo J. Panconi).

Marie-Jo Monnet, sculptrice, dévoile son travail.

“Les Bourbakis” ou l’envie de rétablir la vérité historique Publié aux éditions Cabédita, ce livre écrit par Gérard Tissot-Robbe et Paul-André Joseph se pose en référence historique des événements qui se sont déroulés il y a de cela 150 ans autour de la retraite de l’Armée de l’Est en Suisse et du combat de La Cluse. OUVRAGE MÉTHODOLOGIE

L es faits, rien que les faits, en allant au plus loin des sources historiques disponibles, des recoupements laissant le moins de place aux approximations, des véri- fications sur le terrain… C’est tout le sens de cet ouvrage lancé dans le cadre du 150 ème anniversaire de la guerre de 1870-1871 marqué localement par la retraite des 85 000 soldats de l’Armée de l’Est. Une écriture à quatre mains associant GérardTissot-Robbe et Paul- André Joseph.

Le premier, agriculteur aux Fourgs, a déjà écrit plusieurs livres historiques autour du Premier Empire sa spécialité. “Au départ, je ne connaissais pas grand- chose aux Bourbakis. Je me suis inté- ressé au sujet. J’ai effectué des recherches pour constater qu’il y avait beaucoup d’incohérences, de contradictions dans les livres et documents traitant du sujet.” Il n’en fallait pas plus pour le motiver à débroussailler le vrai du faux. Mais pas question d’y aller seul. “J’aime

beaucoup travailler à deux. Sur ce type de sujet, cela évite de s’égarer. L’autre vous ramène vite sur le droit chemin… de l’histoire.” Par relations interposées, il trouve de l’autre côté de la frontière un passionné des Bourbakis, Paul- André Joseph à qui il propose une col- laboration d’écriture. “La rencontre avec Gérard m’a convaincu qu’une recherche sur les événements liés à notre région commune, le plateau de L’Au- berson et Les Fourgs, pouvait être pas- sionnante et inédite. J’avais aussi envie d’approfondir un thème que je connais- sais surtout par la collection mais peu par les faits historiques.” Tope-là ! Nais- sance d’une nouvelle coopération franco- suisse pour réécrire dans le menu détail une autre page d’histoire franco-suisse. L’ouvrage se concentre notamment sur le déroulé du combat de La Cluse avec des recherches dans des archives peu ou jamais exploitées. Une question de méthodologie dans laquelle excelle Gérard Tissot-Robbe qui s’intéresse depuis des lustres aux grandes batailles napoléoniennes. Pas de langue de bois ni de faux-semblants. Les pseudo-héros

Extrait du tableau montrant le colonel Achilli blessé mortellement, peint en 1888 par le soldat E. Brunet du 44 ème de ligne. Ce dernier avait participé aux événements (collection privée).

l’attention des historiens” déplore Paul- André Joseph. L’ouvrage n’a rien d’un roman. Bien au contraire s’en félicite Gérard Tis- sot-Robbe. “Ce n’est pas “Heidi à la montagne” mais bien un ouvrage de référence historique sur le combat de La Cluse et le passage de cette armée en Suisse. Je pense qu’il sera difficile d’aller plus loin dans la précision des sources.” n

locaux sont remis à leur juste rang alors que les chefs les plus méritants comme le colonel Achilli tué à La Cluse ou le commandant Ploton qui avait le commandement du château de Joux retrouvent la place qui leur est due. Les deux auteurs démontrent que les Prussiens au plus fort des combats n’ont jamais été en mesure de franchir le tournant de La Cluse. Ils rétablissent aussi un bilan humain de cette bataille beaucoup plus modeste et réaliste que les estimations avancées jusqu’à pré- sent. Le souci du détail. Ce récit s’at- tache également à décrire cette tra- versée du Jura par Sainte-Croix via Les Fourgs et L’Auberson. “Ce passage nous semblait trop souvent occulté par celui des Verrières qui a monopolisé

Table de communion de l’église de L’Auberson, offerte par des soldats soi- gnés dans cet édifice en construction qui servit d’ambulance. Notez la fissure toujours visible sur

LES BOURBAKIS Une page d’histoire franco-suisse

Gérard Tissot-Robbe et Paul-André Joseph Éditions Cabédita

le pied (photo D. Grand, Caligae)

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