La Presse Pontissalienne 253 - Janvier 2021

L’ INTERVIEW DU MOIS

La Presse Pontissalienne n°253 - Janvier 2021

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d’association. Désormais, qu’il s’agisse de la création ou de la modification des statuts associatifs dans le Doubs, tout sera centralisé à Pontarlier. C’est déjà le cas pour les décorations à l’exception de l’Ordre du Mérite et de la Légion d’honneur. L.P.P. : Le souci du dialogue vous anime ? S.D. : J’ai pour adage “summum jus summa injuria” qui signifie que le droit appliqué trop strictement peut aboutir à de très grandes injustices. Je pense que le sous-préfet doit s’engager pour faire sortir la solution par le haut. Il doit laisser de la place à la médiation, à l’intercession. L.P.P. : Vous avez pris la mesure de votre arron- dissement ? S.D. : Je m’y attache au quotidien. Par rapport à mon précédent poste à Saint- Flour, je ne suis pas trop dépaysé en évoluant toujours sur un territoire de moyenne montagne fier de ses produits, ses vaches, ses paysages. Ici, on est sur un bassin plus prospère avec des inter- rogations inhérentes à cette prospérité. Je pense à la maîtrise des sols, de l’eau, à la problématique frontalière. Au fil de mes visites et des dossiers à traiter, je commence à faire corps avec ce ter- ritoire. Je suis là pour identifier les questions, les enjeux J’en suis encore à la phase diagnostic. L.P.P. : Votre avis sur l’habitant du Haut-Doubs ? S.D. : C’est quelqu’un de loyal. n Propos recueillis par F.C.

possibilité d’une visite sur place assortie d’une annonce ministérielle. À terme, on sait qu’il faudra trouver des alter- natives au tout épicéa avec l’idée de favoriser la futaie jardinée. Dans le plan de relance, 150 000 euros sont prévus pour les actions encourageant la diver- sification des peuplements. L.P.P. : Comment voyez-vous l’avenir du tourisme dans le Haut-Doubs ? S.D. : Le réchauffement climatique nous montre les limites du tourisme de la neige. Mieux vaut aller vers un usage des infrastructures qui servent aux habitants et aux touristes. Il faut saluer les communes et les acteurs privés qui s’engagent encore dans le développement touristique 4 saisons. J’ai rencontré récemment aux Fourgs la société Jura- chiens qui s’équipe pour proposer des sorties toute l’année. L.P.P. : En prenant vos fonctions en février 2020, vous parliez d’une volonté de soutenir toutes les actions de préservation du patrimoine bâti ou naturel. Êtes-vous satisfait du travail accom- pli ? S.D. : Effectivement, je suis très sensible à la préservation des projets patrimo- niaux en sachant qu’il est possible d’uti- liser la D.E.T.R. sur les monuments non classés. En 2020, le Château de Joux a fait l’objet d’une souscription lancée par la Fondation du patrimoine. C’est aussi l’année de la reprise en main du site de Consolation toujours à la recherche d’un exploitant. On peut évoquer les travaux importants de rénovation de l’abbaye

de Montbenoît, du château Pertusier à Morteau. On est tou- jours mobilisé contre le projet du parc éolien Bel Coster qui prévoit l’installation de neuf éoliennes sur la crête du Suchet en Suisse. On base notre argumentaire sur l’impact paysager et la qualité de l’eau de la Jougnena qui s’écoule en contrebas du site. J’ai pu mobi- liser l’Architecte des bâtiments de France sur ce dossier sensi- ble. On a ouvert le débat en proposant aux Suisses de consti-

“On constate une

augmentation des violences intra-familiales.”

tuer un groupe de travail spécifique au volet paysager. On souhaiterait qu’un projet suisse en zone frontalière soit soumis aux mêmes contraintes qu’en France. L.P.P. :Vous semblez plutôt à l’aise dans l’exercice préfectoral ? S.D. : Par rapport à mon passé dans l’ad- ministration, je trouve qu’un sous-préfet peut davantage imprimer sa marque et faire valoir ses priorités. L.P.P. : Comme le fait de gérer directement la D.E.T.R. sur l’arrondissement ? S.D. : Oui, et on devrait aussi prendre une autre compétence, à savoir la greffe

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