La Presse Pontissalienne 253 - Janvier 2021

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La Presse Pontissalienne n°253 - Janvier 2021

l Association

L’Entente saugette accueille 80 enfants Arçon,“La Mecque” du biathlon L’E.S.S. Montbenoît possède les infrastructures et les compétences humaines pour encadrer et conduire les jeunes biathlètes vers le haut niveau. Un site dont il faut assurer le fonctionnement.

L e Saugeais n’est pas une terre comme les autres. Ici, la force collective déplace des montagnes. Quand il fallut au début des années 2000 se poser la question d’investir ou non dans un stade de biathlon, les bénévoles n’ont pas tergiversé. À l’époque en 2001, trois licenciés - GillesMar- guet, Julien Robert et Florence Baverel - font partie de l’équipe de France de biathlon, une pré- sence qui incite l’association à investir dans des pas de tir, une piste, des enneigeurs pour pro- duire de la neige de culture. Cou- rageux. La médaille d’or olympique de “la” Flo aux Jeux deTurin (2006) booste les passionnés. Joël Pour- chet le premier. Président emblé- matique de l’E.S.S., il vise plus haut : “En 2007, on a profité de budgets nationaux et de l’aide de la communauté de communes pour financer des infrastructures, la piste d’1,5 km (pour le ski- roue), le chalet d’accueil…” se souvient-il. Aujourd’hui, à 800 mètres d’al- titude, le stade Florence-Baverel dispose de 27 cibles à 50 mètres avec un parcours bitumé rallongé depuis 2019 à 3,3 km, capable d’accueillir du ski-roue l’été et les compétitions I.B.U. Forcé- ment, cela fait des émules : “Nous nous sommes battus pour que ce site se fasse ici car nous sommes situés géographiquement dans un large bassin de population”

Joël Pourchet, ici avec Oscar Lombardot, est un Saugeais qui a cru très tôt au biathlon. Il n’a jamais compté ses heures.

d’où parfois quelques grince- ments de dents lorsque des skieurs non licenciés au club profitent des installations sans jamais rétrocéder le moindre euro. “Je leur rappelle qu’il y a une boîte aux lettres pour cela” souffle un adhérent. L’E.S.S. n’a jamais souhaité gril- lager l’accès au stade. À ceux qui attendent le départ des béné- voles ou des entraîneurs pour skier sans autorisation sur le stade : respectez le travail et rendez la monnaie de la pièce à ces bénévoles qui balaient les pas de tir ou dament les pistes... n E.Ch. au départ meilleur en ski qu’en tir a beaucoup progressé cara- bine en main. Une qualité de tir qui lui a notamment permis de remporter les deux chronos de sélection organisés à Bessans début décembre dernier. En terminant en tête des deux courses avec un sans-faute sur le pas de tir, il a décroché son billet pour disputer sa première Coupe du Monde à Hochfilzen. Il rejoint ainsi Quentin Fillon- Maillet, l’autre représentant jurassien en équipe de France. L’exemple à suivre. De quoi pimenter une saison bien contra- riée par la crise sanitaire. “Des coupes du Monde junior ont été annulées à cause du Covid. Du coup, on essaie de monter sur le circuit B de la Coupe duMonde.” Pour son premier grand bain dans l’élite, Oscar Lombardot a terminé à la 82 ème place à 3’ 04” du vainqueur Johannes Dale. Dur, dur de se confronter à l’élite mondiale. À 20 ans, celui qui admire Ole Einar Bjoerndalen pour sa lon- gévité et ses performances et Martin Fourcade pour ses stats en ski a encore du temps devant lui pour écrire sa légende. n F.C.

témoigne le président. Propriété du club et géré par ce dernier, l’espace accueille cette année 80 enfants de moins de

base, est reconnu par ses pairs pour la qualité de sa formation. Il est assisté de Gilles Marguet, ancien biathlète. “Notre objectif est de donner accès au ski au plus grand nombre d’enfants et de faire performer ceux qui le peuvent” témoigne le coach. C’est à 16 ans que les licenciés choi- sissent leur voie : le biathlon ou le fond. Pour assurer le fonctionnement et l’encadrement, l’E.S.S. vit des compétitions qu’elle organise comme le Saugeathlon, Le Biath- lon summer tour et le “biathlon d’hiver” les 20 et 21 février,mais aussi de l’aide de la communauté de communes. Il faut se battre,

16 ans encadrés par David Lamy, l’entraîneur qui a notamment pro- pulsé sur le devant de la scène des sportifs comme Oscar Lombardot ou Sébastien Mahon. Le nombre de licenciés est en

“Donner accès au ski au plus grand nombre.”

Les qualités de David Lamy, entraîneur de l’E.S.S., sont reconnues.

croissance. Embauché

en

2006, David, hockeyeur à la

l Maisons-du-Bois-Lièvremont L’espoir du biathlon Oscar Lombardot prêt à skier dans la cour des grands

En décrochant haut la main sa sélection en Coupe du Monde devant tous les autres espoirs français de la discipline, le jeune skieur de l’Entente Saugette de Ski a démontré sa capacité à être prêt. Prometteur.

n’oublie pas ce qu’il doit à son entraîneur de club David Lamy. “On est encore très proche. J’ai commencé le ski avec lui et il m’a accompagné jusqu’à 15 ans.” A-t-il hésité entre le fond spécial et le biathlon ? Pas vraiment tant il lui semblait naturel de pratiquer le biathlon dans cet environnement si propice à cette discipline. Aussi surprenant soit-il, Oscar Lombardot n’a jamais été cham- pion de France, dumoins jusqu’à présent. “On a juste remporté un titre en relais chez les U19. J’ai toujours été dans les 5 ou 10 meilleurs Français de ma catégorie d’âge.” Son parcours sportif témoigne d’une construc- tion de carrière très évolutive. À 15 ans, il entre au comité départemental. Deux ans plus tard, on le retrouve dans l’équipe régionale où il s’entraîne sous la houlette de Frédéric Guyon. “Il m’a apporté toutes les cartes manquantes” , apprécie le biath- lète sauget membre de l’équipe de France junior depuis deux ans. S’il brille sur les skis, Oscar Lombardot n’oublie pas que la carrière d’un sportif de haut niveau n’est pas une fin en soi et surtout qu’il suffit parfois

d’une mauvaise blessure ou d’un burn-out pour tout remettre en cause. Aussi Bac en poche, il a décidé de poursuivre ses études à l’école d’ingénieur Poly- tech Annecy- Chambéry en bénéficiant d’un emploi du temps aménagé. “Je fais ma préparation en trois ans au lieu de deux.

L e ski de fond chez les Lombardot, cela reste d’abord une affaire de famille. “C’est mon père qui m’a fait découvrir la disci- pline” , confie Oscar Lombardot qui a grandi àMaisons-du-Bois- Lièvremont. Juste en face du stade de biathlon Florence-Bave- rel visible depuis sa maison. De

Toujours est-il que la fratrie va trouver son bonheur sportif dans ce club qui a déjà formé des skieurs de haut niveau, à com- mencer par la “Flo” Baverel championne olympique de sprint en 2006 aux J.O. de Turin. Reconnaissant envers ceux qui lui ont permis d’être là où il est aujourd’hui, Oscar Lombardot

quoi susciter des vocations et occuper sainement ses enfants à s’initier aux disciplines nor- diques. Oscar Lombardot intègre l’En- tente Saugette de Ski à l’âge de 7 ans. Son frère Armand et sa sœur Églantine suivront le mou- vement. Question d’ambiance ou de qualité d’encadrement ?

Un sans- faute sur le pas de tir.

Encore junior, le jeune biathlète a décroché avec brio sa sélection pour disputer sa

Quand je ne peux pas assister aux cours, un ami me transmet les notes qu’il a prises.” Toujours fidèle à l’E.S.S. de Montbenoît, Oscar rappelle qu’il a aussi pra- tiqué le kayak jusqu’en classe de 1 ère au Canoë-Kayak Pontar- lier avant de se consacrer à temps plein au biathlon. “J’étais bien meilleur dans cette disci- pline” , justifie l’intéressé. Son frère Armand fidèle com- pagnon d’entraînement pendant de longues années se débrouillait lui aussi plutôt bien dans ce sport très médiatique. Au fil de sa jeune carrière, Oscar qui était

première Coupe du monde à

Hochfilzen le mois dernier (photo Q. Joly- Jolypics).

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