La Presse Pontissalienne 252 - Décembre 2020

La Presse Pontissalienne n°252 - Décembre 2020 17

l Commerce Paola boutique, rue de la Gare “Les 24 jours les plus importants de ma vie” Durant le confinement, Lucie Maire a vendu bijoux, foulards, sacs à main… via les réseaux sociaux et Internet. De quoi limiter les dégâts. En décembre, sa boutique est ouverte 7 jours sur 7. Un marathon débute.

D errière le masque, un sourire. Lucie Maire garde le moral malgré unmois de novembre catastrophique commercia- lement en raison de la fermeture admi- nistrative. La gérante de la boutique Paola spécialisée dans les bijoux, acces- soires, maroquinerie, foulards, montres a pourtant “sauvé” les meubles en déployant une énergie et des idées pour “éviter la bulle en termes de chiffre d’af- faires” , image la responsable. Grâce au click and collect, elle a réalisé quelques ventes correspondant à 15 % de son chiffre d’affaires par rapport à un mois de novembre normal. Ce jour-là, veille de la réouverture offi- cielle des magasins, une cliente venait chercher un bracelet de montre pour sa maman commandé plus tôt. “Je ne veux pas faire vivre Amazon mais le commerce local !” explique Élodie. De quoi redonner un coup de boost à Lucie, aidée ce jour-là par Manon (lire par ailleurs), étudiante en terminale vente au lycée Jeanne-d’Arc de Pontarlier. “Le cœur de notre métier, c’est rencontrer les personnes, les conseiller, qu’elles puissent voir, toucher les objets. Cela ne se comptabilise peut-être pas en chif- fre d’affaires mais c’est très important” poursuit la professionnelle. pour le marketing Le lycée Jeanne-d’Arc propose un partenariat aux commerçants pontis- saliens : il met à disposition des élèves de terminale “vente” quelques mati- nées par semaine. Objectif : qu’ils aident les commerçants notamment du point de vue marketing. Pour le cas de la boutique Paola, c’est Manon qui a publié sur les réseaux sociaux les produits à vendre. Une aide non négligeable. n Aidée par le lycée Jeanne-d’Arc

Pour “sauver les meubles” comme le schématise la commerçante, elle a prévu d’ouvrir 7 jours sur 7 sa boutique. Elle pourra accueillir trois personnes de manière simultanée. “Pour faire patienter les gens, j’ai prévu devant le magasin des sièges pour s’asseoir devant l’entrée. Ces 24 jours sont les plus impor- tants de ma vie. Je serai ouverte en non-stop de 9 heures à 19 heures” pour- suit-elle. Ces horaires élargis permettront d’éta- ler les visites dans la boutique où sont présentées des créations d’artisans. n E.Ch. Manon, lycéenne dans le domaine de la vente, publie sur les réseaux sociaux les articles à vendre.

Élodie est venue chercher un bracelet de montre en click and collect. Depuis le 28 novembre, le magasin est ouvert 7 jours sur 7. Lucie Maire, gérante de la boutique Paola, avec Manon, du lycée Jeanne-d’Arc.

l Culture 20 % de l’activité en novembre Le blues du libraire Après la colère, place à l’adaptation à la librairie Le temps d’un livre où l’on passe beaucoup de temps au téléphone à honorer les commandes en croisant les doigts pour que les clients soient fidèles au rendez-vous de Noël.

L es choses avaient pourtant bien commencé suite à l’ou- verture en juillet dernier de cette librairie du centre-ville. “On a fait un bon démarrage, explique Élisabeth Jacquart qui gère l’entreprise avec Michaël Mention. On enregistrait une croissance régulière avec de nou- veaux clients. On a pu recruter deux salariées : Adeline en août et Elsa en septembre.” De quoi voir l’avenir serei- nement sachant par exemple que la reconquête des lecteurs suisses qui représentaient jusqu’à un tiers de la clientèle à l’époque de la librairie L’In- tranquille est encore à ses balbutie- ments. Le second confinement a mis un coup d’arrêt à la dynamique, suscitant d’abord un sentiment de colère. “C’est

L’équipe de la librairie s’est remise dans sa configuration habituelle pour les fêtes de fin d’année.

inadmissible qu’on ait été fermé surtout quand on sait que les enseignes de jar- dinage étaient accessibles. Comme si le terreau était plus essentiel qu’un livre. Quoi qu’il en soit, cette fermeture administrative tombait au plus mau- vais moment.” Pas d’autre choix que de s’adapter. À défaut d’avoir un site web, l’équipe a passé un temps fou au

téléphone. Un choix stra- tégique. “On n’est pas chaud pour s’investir dans la gestion d’un site de vente en ligne. Cela implique d’avoir un œil en permanence sur le stock. Plus on met de vitrines, moins le libraire est essentiel. Rappelons quand même que la base

chronophage et peu rentable. “En, novembre, on était à 20 % de l’activité habituelle. Pour faire du chiffre, il fau- drait beaucoup plus de personnel et de temps de travail. Ce n’est pas notre cœur de métier. Nous, on a besoin d’échanger en direct avec le lecteur” , poursuit la libraire qui a néanmoins fait appel à des renforts pour le rush de fin d’année.

En respectant la norme de 8 m 2 par client, la librairie reste en capacité d’ac- cueillir une soixantaine de personnes simultanément. Depuis la réouverture, elle a repris ses couleurs de Noël. L’oc- casion d’aller découvrir les derniers prix littéraires, les livres de jeunesse et autres beaux livres qui font l’actualité des libraires en cette fin d’année. n F.C.

de notre métier, c’est le conseil” , note Élisabeth Jacquart en estimant que “le click and collect dans son métier, ça marche quand les gens savent ce qu’ils veulent.” Si l’équipe de la librairie se sent bien soutenue par les clients locaux, ce fonc- tionnement téléphonique avec prépa- ration des colis à livrer ou à venir récu- pérer sur place s’est avéré très

Plus on met de vitrines, moins le libraire est essentiel.

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