La Presse Pontissalienne 251 - Novembre 2020
FRASNE - LEVIER - AMANCEY 26
La Presse Pontissalienne n°251 - Novembre 2020
ENVIRONNEMENT
Une catastrophe écologique Promenons-nous dans les bois scolytés
Si le titre paraît léger, le sujet ne l’est pas du tout et éveille de l’inquiétude, voire de la colère, chez les propriétaires forestiers, qu’ils soient des particuliers ou des communes. Son impact peut même s’étendre aux professionnels du secteur.
de récolter rapidement les bois scolytés afin de limiter une pro- pagation trop importante de l’in- secte et de valoriser ce qui peut être sauvé dans ces bois. Face à ce fléau, le syndicat pro- posera des réunions d’informa- tion au printemps sur la Franche-Comté dans les zones les plus touchées. Il se veut ras- surant en annonçant des aides à hauteur de 80 % avec un plan de relance, qui peuvent atteindre 100%pour les adhérents de l’as- sociation. “ Il est préconisé de replanter aumoins trois essences, dont la nature va dépendre des terrains. Il y a des essences autochtones qui peuvent s’adap- ter aux conditions de sécheresse auxquelles les épicéas ne résistent pas” , annonce Christian Bulle. “Il faut aller chercher les essences aux bons endroits de la planète” , rebondit Claude Courvoisier, maire d’une commune sinistrée Villers-sous-Chalamont et pré- sident de la C.C.A. 800. “Ne rien faire, attendre que ça se passe, c’est criminel ! On a loupé 20 ans ! C’est la moitié ou un tiers de vie d’un Douglas” , déclare l’élu. “C’est un vrai sujet qu’on prend trop à la légère !” , lance- t-il. De son côté, l’O.N.F. connaît la forêt, et le temps nécessaire à son acclimatation. Les tests en forêt durent entre 30 et 40 ans. “Entre le 1er juillet 2018 et le 30 juin 2019, nous avons repéré 21 000 m 3 de bois scolytés, 43 000 m 3 l’année suivante. Depuis le juillet dernier, nous en avons déjà compté 25 000 m 3 .
“O n compte 400 m 3 à l’hectare, que l’on pouvait vendre 60 euros le m 3 avant la crise, et que l’on cède aujourd’hui entre 5 et 10 euros le m 3 ” , chiffre Christian Bulle, président des Forestiers Privés de Franche Comté, qui ajoute : “Et ce n’est pas fini…” Le ton est donné et alarmiste. C’est un désastre non seulement économique, mais environne- mental. “Oui, on pouvait s’y atten- dre. Ce n’est pas forcément dû aux scolytes,mais au changement climatique qui s’opère depuis les années 2000. Il faut changer nos habitudes en gestion sylvicole” ,
constate ce dernier, citant des prévisions climatiques annon- çant jusqu’à + 4 °C dans les 50 prochaines années. Ce petit parasite de 2 mm seu- lement est le principal respon- sable du dépérissement des épi- céas dans nos forêts. En pénétrant sous leurs écorces, il provoque leursmorts, changeant par là même la couleur des aiguilles, virant du vert au brun, puis disparaissant totalement. Les conditions climatiques par- ticulières (chaleur et sécheresse) de ces dernières années ont engendré un affaiblissement des arbres et une pullulation des parasites. Il est donc primordial
Une parcelle de 4 hectares à Levier, frappée par le scolyte dans lequel le propriétaire a fait le choix de faire abattre les arbres malades. Une scierie les a rachetés 6 fois moins cher que s’ils avaient été en bonne santé.
bois de palettes et de coffrages, l’Office National des Forêts, qui assure également les demandes d’aides pour les communes, envi- sage la suite en préservant la régénération naturelle présente. Si ce n’est pas suffisant, il pré- conise soit de replanter, soit d’at- tendre quelques années. “Pour voir s’il se réinstalle quelque chose naturellement, il faut cinq ans. À ce moment, nous verrons s’il faut replanter avec de l’arti- ficiel” , conseille le garde-forestier, qui recommande également de planter aumoins 5 ou 6 essences. “Une forêt la plus mélangée sera une forêt résiliente. Il sera possible de la compléter avec des essences artificielles compatibles avec les naturelles. Le changement cli- matique va être si rapide qu’il sera compliqué pour toutes les essences” , conclut-il, tout en sou-
lignant que notre secteur géo- graphique peut espérer garder un couvert forestier. “La nature de la forêt va changer,mais nous sommes dans des conditions où nous aurons encore de la forêt, ce qui n’est pas le cas partout” , annonce-t-il. Il est possible que les dégâts ne s’arrêtent pas là et impactent sur les trésoreries des profes- sionnels du secteur, qui peuvent en subir les effets collatéraux. Manu Rinaldi à Bonnevaux pro- pose ses services d’abattage manuel et mécanisé et s’inter- roge : “On est en train de couper les arbres que l’on devrait couper dans quelques années. On prend dans le réservoir. Le manque à gagner est inconnu. On ne sait pas comment vont réagir les pro- priétaires, s’ils vont reboiser ?” n M.T.
En troismois, nous avons dépassé le volume de la campagne de 2018-2019. Cela montre l’évolu- tion exponentielle du scolyte” , démontre Didier Segaud, res- ponsable O.N.F. des secteurs de la C.C.A. 800 et de la C.F.D. “Les chiffres évoluent encore mais il y a pour l’instant 30%dumassif jurassien touché, qu’il soit pro- priété privée ou publique. La
seule chose qui peut ralentir la crise, ce sont les conditions météo- rologiques” , pour- suit-il. Après avoir trans- formé les bois abattus sur place, ou les avoir envoyés vers l’ouest de la France, pour du
“La nature de la forêt va changer.”
La même parcelle, en cours d’abattage. Après que tous les bois secs et malades aient été enlevés, ce sont 700 m 3 qui constituent ces impressionnantes piles de bois.
VIE SOCIOCULTURELLE Com’com Frasne-Drugeon Un agenda qui fait réseau
La médiathèque intercommunale est le lieu dédié aux enfants avec des séquences de lecture, des animations numériques, des ateliers d’éveil musi- caux. Une double page est consacrée aux modes d’accueil petite enfance. “Beaucoup d’actions s’inscrivent dans le cadre du contrat de coopération de territoire passé avec le Département duDoubs. Ce dispositif intègre plusieurs objectifs autour de l’inclusion sociale, l’attractivité du territoire et la réussite éducative. On se positionne alors sur le réseau culture en relation avec les écoles, le collège et les associations” , souligne Blandine Staszak. Des mini-stages sont organisés pendant les vacances scolaires. La médiathèque comme le rappelle l’agenda est aussi le Point Information Jeunesse Frasne- Drugeon avec les services adéquats : documentation, offres de stages, d’em- ploi, carte avantages jeunes. Elle fonc- tionne en réseau avec les bibliothèques de Vaux-et-Chantegrue, Bulle, Bonne- vaux. “Début octobre, on a organisé la semaine bleue sur le thème Ensemble, bien dans son âge, bien dans son ter-
Après les idées d’animations estivales, place aux activités, spectacles, conférences et animations présentés dans le nouvel agenda socioculturel de la C.F.D. qui recense également les services et associations intercommunaux.
C onçu en plein confinement, l’agenda estival comportait une petite centaine d’animations encadrées ou proposées par des associations locales. “On a eu des bons retours, je pense notamment au Jurassic Vélo Tours, ce service de location de vélo à assistance électrique. Mais on déplore toujours sur notre territoire un manque d’hébergements touristiques” , résume Blandine Staszak, responsable du pôle Vie socioculturelle à la C.F.D. Vacances ou pas, la vie continue sur le territoire de la com’comFrasne-Dru- geon. Pour s’en convaincre, il suffit de parcourir l’agenda qui reprend toute la programmation socioculturelle. “Ce document couvre la période scolaire de septembre 2020 à juin 2021. On tra- vaille toujours avec une année d’avance dans la programmation. Le contenu
reflète des habitudes de fonctionnement en réseau désormais bien établies” , complète Monique Brulport, maire de Bonnevaux et vice-présidente de la C.F.D. en charge de la vie socioculturelle.
Blandine Staszak, la responsable de la médiathèque intercommunale et, à droite, Monique Brulport, vice-présidente de la C.F.D. en charge de la vie socioculturelle.
Toutes les animations sont gratuites.
Livre de chevet indis- pensable pour quiconque souhaite profiter un tant soit peu des services et animations proposées aux habitants, cet agenda se distingue par son exhaustivité. Spec- tacles, concerts, confé- rences, ateliers créatifs, rendez-vous autour de la lecture… Il y a de la diversité dans l’air. Aucune génération n’est mise à l’écart.
culture. Cette démarche a abouti à la création de la médiathèque intercom- munale qui devient de plus en plus un espace socioculturel. “Toutes les classes de la C.F.D. passent aumoins une demi- journée à la médiathèque. C’est une façon de s’approprier cet espace” , appré- cie Blandine Staszak. En 2019, la C.F.D. a consacré 160 373 euros à la vie socioculturelle, soit 15 % du budget général de la col- lectivité. n F.C.
ritoire.” L’agenda ouvre aussi ses pages aux associations intercommunales, à savoir l’association de l’EauVive, Musicart’s, le C.P.I.E. du Haut-Doubs et le Ski- club Frasne-Drugeon. “Il est utile de préciser que toutes les animations de l’agenda sont gratuites” , annonce Monique Brulport. Cette cohérence socioculturelle n’a rien d’improvisée. Elle reflète le travail entrepris par la C.F.D. depuis 2001, année de la prise de compétence de la
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