La Presse Pontissalienne 250 - Octobre 2020
40 LA PAGE DU FRONTALIER
La Presse Pontissalienne n°250 - Octobre 2020
MOBILITÉS 3 % seulement en transport en commun Les déplacements des frontaliers à la loupe L’Observatoire statistique de l’Arc jurassien (O.S.T.A.J.) vient de publier une étude sur l’impact des déplacements domicile-travail des frontaliers.
SERVICE
Une nouveauté Des télé-consultations accessibles aux adhérents de la Mutuelle La Frontalière La mutuelle devient partenaire de MédecinDirect, une
Christelle Billod, fondée de pouvoir à La Frontalière, avec Johann Duthoy, “content manager” et Stéphane Hell, responsable commercial de la mutuelle.
L a Mutuelle La Frontalière propose un service de plus à ses adhérents, travailleurs frontaliers pour la plu- part : un service de téléconsultation médicale. Pour cela, elle s’est associée au leader de la téléconsultation médicale en France : la plateforme indépendante MédecinDirect*. “Ce nouveau service qui permet de solliciter un médecin pour une consultation à distance est pris en charge à 100 % par la Frontalière” indique Chris- telle Billod, fondée de pouvoir de la mutuelle dont le siège est à Morteau. plate-forme de téléconsultation médicale accessible 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Un plus pour tous les adhérents de La Frontalière.
A vec 13 000 frontaliers de plus en dix ans, le nombre de travailleurs pendu- laires est passé à plus de 32 000 qui tous les jours, la plu- part du temps en voiture, traver- sent la frontière pour se rendre à leur travail. “La quasi-totalité d’entre eux (97 %) empruntent leur véhicule personnel pour se rendre sur leur lieu de travail. Cette forte croissance du nombre de frontaliers associée à un usage massif de la voiture entraîne un trafic routier important aux heures de pointe, en particulier à proxi- mité de la frontière où plus de 5 000 frontaliers transitent chaque jour sur certains tronçons” indique l’office de statistique qui a travaillé en collaboration avec l’I.N.S.E.E. Bourgogne-Franche-Comté.Avec près de 2 000 travailleurs fron- taliers, Pontarlier est un point de départ majeur des navettes pen- dulaires vers la Suisse. Pour tous ces travailleurs fron- taliers, l’O.S.T.A.J. remarque que les distances et les temps de trajet augmentent, “ce qui pose la ques- tion de la conciliation entre vie privée et vie professionnelle” inter-
roge l’observatoire. Car, traverser chaque jour la frontière s’accom- pagne souvent d’un allongement des temps de trajet par rapport à un emploi situé en France. Ainsi, “la moitié des 32 300 fron- taliers de l’Arc jurassien français parcourent plus de 35 km pour se rendre sur leur lieu de travail. Le lieu de travail des frontaliers se situe ainsi 21 km plus loin que pour les non frontaliers en dis- tance médiane. Lamoitié des fron- taliers passent également près d’une heure et demie dans les transports chaque jour contre 36 minutes pour les non frontaliers” observent les statisticiens. La distance médiane entre le domi- cile et le travail s’est d’ailleurs allongée de 3 km depuis 2006. Les cadres sont également les plus éloignés de leur lieu de tra- vail. La moitié d’entre eux tra- vaillent dans une commune située à plus de 37 km par la route de leur commune de résidence.Autre constat : à peine 3 % des fronta- liers de l'Arc jurassien se rendent sur leur lieu de travail en trans- ports en commun. n J.-F.H.
très rapide. Dans 97 % des cas, le patient est pris en charge en moins d'une heure. “Ce service est d’autant plus adapté au public frontalier car il est accessible de n’importe quel endroit. Les frontaliers qui rencontrent des difficultés à obtenir une consultation chez leur médecin en semaine peuvent très bien solliciter ce service lors de leur pause de midi” com- plète Johann Duthoy, responsable du contenu multimédia à La Frontalière. n J.-F.H. *MédecinDirect n’est pas un service d’urgence. En cas de doute ou d’ur- gence, veuillez contacter votre médecin traitant ou le 112. MédecinDirect vient en soutien à la médecine de terrain, dans le respect du parcours de soins.
talière, car le patient peut être recontacté au choix par écrit, par téléphone ou vidéo avec un délai de retour en effet très rapide : dans 97 % des cas, le patient est pris en charge en moins d’une heure.” Si la Frontalière a choisi de proposer ce nouveau service à tous ses adhérents, c’est aussi parce qu’il y a un véritable “enjeu face à la difficulté d’accès à un médecin en France, et notamment en milieu rural” poursuit Christelle Billod. MédecinDirect convainc de plus en plus de mutuelles, et donc de patients : ils ont été plus de 14 millions à bénéficier de ce service en France l’an dernier. Ce ser- vice est d’autant plus adapté au public frontalier car le patient peut être recon- tacté au choix par écrit, par téléphone ou vidéo avec un délai de retour en effet
En pratique, cette plate- forme est très simple d’ac- cès, via l’espace adhérent du site Internet de La Frontalière, et permet de joindre un réseau de 80 médecins formés à la télé- médecine, représentant plus de 25 spécialités médicales. “Le système est très souple, poursuit Sté- phane Hell, responsable commercial de La Fron-
Un service accessible
de n’importe quel endroit.
VALLÉE DE JOUX Deux attaques sur bétail Le loup s’installe durablement dans la haute chaîne jurassienne La meute identifiée l’an dernier près du Marchairuz semble avoir trouvé des conditions favorables à sa subsistance. Plusieurs attaques ont eu lieu cet été dont une mortelle sur un jeune veau de troupeau allaitant. Ce qui ne va pas sans soulever des craintes auxquelles s’efforce de répondre Denis Rychner, chargé de communication pour la Directeur générale de l’environnement de l’État de Vaud.
Une seconde génération de louveteaux a vu le jour au Marchairuz (photo Fondation J.-M. Landry).
L a Presse Pontissalienne : La meute installée au Marchairuz a-t-elle donné naissance à une nouvelle portée ?Avec combien de louveteaux ? Denis Rychner : Une nouvelle portée a été confirmée au cours de l’été 2020. Cinq nouveaux louveteaux ont été observés via des pièges photos et vidéos. L.P.P. :Cette reproduction signifie-t-elle que le loup a trouvé autour de la vallée de Joux un milieu qui lui convienne ? Avec de la nourriture sauvage en abon- dance ? D.R. : La chaîne du Jura offre effecti- vement des conditions favorables à la présence du loup, car elle présente de grandes étendues forestières peu fréquentées et abrite une forte concentration de gibier (cerf, chevreuil et san-
est aussi mené pour évaluer l’ef- ficacité d’une clôture-test destinée à prévenir les attaques éven- tuelles du loup sur les troupeaux de bovins, et en particulier sur les veaux nés durant l’été. L.P.P. :Comment fonctionne la collabo- ration avec le parc du Haut-Jura ? D.R. : La collaboration s’avère très bonne, avec un échange régulier d’information et une bonne coor- dination des actions. Cette col- laboration va se poursuivre sous l’égide de l’Office français de la biodiversité. L.P.P. :Enfin qu’en est-il de l’application Proxiloup ? Est-ce un succès ? D.R. : Il est encore trop tôt pour tirer un bilan de l’utilisation de cette applicationmise en service dans le courant de l’année. n Propos recueillis par F.C.
s’agit de la première attaque sur un veau documentée en Suisse. L.P.P. : Entre-t-on dans une nouvelle phase d’adaptation avec des mesures de protection concrètes à mettre en place pour l’été prochain :patous,parcs électrifiés… D.R. : Un catalogue de mesures est en cours de discussion avec les différents partenaires concer- nés.Mais il est important de sou- ligner que l’État deVaud est déjà actif dans l’accompagnement des éleveurs dans le contexte du retour du loup sur le territoire cantonal. Il soutient ainsi finan- cièrement l’engagement sur les alpages d’aides-bergers et de per- sonnes astreintes au service civil. Des financements fédéraux exis- tent déjà pour la présence de chiens de protection des trou- peaux sur les alpages. Un essai
notre surveillant de la faune avait déterminé que l’attaque était le fait d’un loup, ce qui a été confirmé par les analyses géné- tiques. Elles n’ont en revanche pas encore permis d’identifier l’origine des prédateurs et leur éventuelle appartenance à la meute du Marchairuz. L.P.P. :Les éleveurs victimes d’attaques ont-ils été indemnisés ? D.R. : Oui, comme dans tous les cas d’attaques commises par des grands carnivores. L.P.P. :Peut-on craindre d’autres attaques de loup sur bovin ? C’est la grande question qui interroge les agriculteurs français montant leurs génisses en alpage. D.R. : Il ne nous est pas possible de répondre à cette question. Nous soulignons toutefois qu’il
glier notamment).
L.P.P. :La presse helvétique relatait cet été une première tentative d’attaque qui a échoué sur un troupeau de vaches allaitantes par quatre loups. L’information a-t-elle été confirmée ? D.R. : Une tentative d’attaque sur un troupeau de vaches allaitantes a eu lieu en juillet sur l’alpage de la Rionde-Dessus, sur le ter- ritoire de la commune de Bassins, dans la Combe des Amburnex. Elle était le fait de loups de la meute duMarchairuz.Les vaches ont fait fuir les loups. Un veau a été pincé à une patte, mais les examens ont montré qu’il n’avait pas été blessé. L.P.P. : La deuxième attaque mortelle sur le jeune veau est-elle imputable à un loup ou les analyses sont toujours en cours ? Est-ce aussi le fait des quatre loups de la tentative précédente ? D.R. : L’expertise de terrain de
L.P.P. : Cette meute fait-elle toujours l’objet d’un suivi ? D.R. : Un monitoring par pièges- photo de la région concernée par la présence de loups est mené en coordination avec la Fondation Kora, spécialisée dans l’écologie des carnivores et la gestion de la faune sauvage, et les dépar- tements français voisins. La col- laboration avec la Fondation Jean-Marc Landry se poursuit également pour étudier les inter- actions du loup avec le bétail. L.P.P. : Sait-on ce qu’il est advenu des jeunes de la première génération ? Sont-ils restés sur le secteur ? D.R. : Oui, ces jeunes loups sont restés dans le secteur d’activité de la meute.
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