La Presse Pontissalienne 249 - Septembre 2020
La Presse Pontissalienne n°249 - Septembre 2020 7
l Lacs et Montagnes du Haut-Doubs Les grands dossiers Un vote de confiance au crédit de Jean-Marie Saillard
Le président sortant qui a été reconduit dans ses fonctions entend bien fédérer du mieux possible une com’com encore à la recherche de sa cohérence territoriale. Entretien.
L.P.P. : Les enjeux restent inchangés ? J.-M.S. : Oui, on aura toujours de gros dossiers à traiter en commission eau et assainissement. Je pense au bac de rétention àMalbuisson pour unmontant de 2millions d’euros.S’ajoute la nouvelle station d’épuration de Rochejean-Les Longevilles pour remplacer celle de Métabief.Une affaire à 10millions d’eu- ros.Il faudra aussi réhabiliter une partie du collecteur du lac en utilisant une technique de chemisage assez innovante. On peut évoquer le diagnostic de l’exis- tant à réaliser sur le réseau d’eaux usées à Gellin. Sans oublier la question de l’exploitation de l’eau duMont d’Or. Je pense que cela va aboutir en cours de mandat. L.P.P. :Comment la communauté de communauté vient au soutien des acteurs économiques tou- chés par la crise sanitaire ? J.-M.S. : Elle participe au fonds régional des territoires à destination des P.M.E. et des collectivités.Pour laC.C.L.M.H.D., ce fonds sera doté de 95 448 euros dont 79 540 de la Région et 15 908 euros de la com’com. On verse aussi une somme identique au fonds en avances rem- boursables qui vise à répondre aux besoins des trésoreries desT.P.E. Enfin, le conseil communautaire a voté favo- rablement à la décision d’instaurer un dégrèvement des deux tiers dumontant de la cotisation foncière des entreprises en faveur des petites et moyennes entre- prises des secteurs relevant du tourisme, de l’hôtellerie, de la restauration, du sport et de la culture. 68 établissements de la com’comsont susceptibles de béné- ficier de cette disposition.
“Je suis plus passionné par le territoire que par le pouvoir”, lance Jean-Marie Saillard à ceux qui pourraient s’interroger sur ce nouvel engagement à
L a Presse Pontissalienne :Comment s’est passée cette élection d’un point de vue comptable ? Jean-Marie Saillard : 48 suffrages exprimés sur 49 votants. J’obtiens 32 voix contre 16 pour Michel Morel qui était égale- ment candidat. L.P.P. :Qu’est-ce qui vous a convaincu de repar- tir ? J.-M.S. : Il n’y a d’abord aucune ambition personnelle. Comme je le dis, à 69 ans, la com’com n’est pas un projet de vie mais j’ai encore envie de donner vie à des projets. J’ai été élu président de cette nouvelle communauté de com- munes à sa création au 1 er janvier 2017. Je reste attaché à ce territoire. Nos der- niers budgets ont été votés à l’unanimité, ce qui révélait une symbiose plus mar- quée qu’au début de l’exercice. Voilà pourquoi je suis reparti avec une équipe dont les noms ont été dévoilés avant l’élection. L.P.P. : Vos opposants s’étonnent que certains vice-présidents ne soient même pas dans l’exé- cutif de leurs communes. Pourquoi ces choix ? J.-M.S. : Je souhaitais reconduire les élus qui faisaient déjà partie du précédent exécutif et qui ont été élus ou réélus en mars dernier. C’est le cas par exemple de Denis Poix-Daude qui n’est plus dans l’exécutif de Jougne et qui est aujourd’hui vice-président. Un choix que j’assume parfaitement.Cette reconduction devrait permettre àmon sens d’asseoir les bases de cette jeune com’com. Il reste encore
une phase de travail en commun pour faire percevoir les enjeux intercommu- naux,d’autant plus qu’il y a eu un renou- vellement à près de 50 % des élus com- munautaires. L’objectif, c’est de fédérer sans se substituer, même si je reste convaincu que le bon échelon pour défen- dre les projets structurants, c’est la com’com. C’est dans cet état d’esprit que j’entends travailler ces prochaines années. L.P.P. : Toute la liste présentée a été élue ? J.-M.S. : Non. Sur dix vice-présidents pressentis, huit ont été élus. Je regrette bien sûr que le nouveaumaire de Laber- gement qui figurait sur ma liste soit passé à la trappe mais c’est le résultat d’un vote. L’exécutif de la com’com compte vingt membres dont dix vice- présidents. On s’est réuni le 28 juillet dernier pour composer dix commissions et désigner les délégués qui représen- teront la com’com. Certaines commis- sions seront ouvertes à des conseillers municipaux susceptibles de nous faire bénéficier de leurs compétences dans la conduite de projets. On sait l’impor- tance du travail en commission. L.P.P. : Qu’est-ce qui change par rapport au mandat précédent ? J.-M.S. : On a mis en place de nouvelles commissions : santé, aménagement du territoire, patrimoine-bâtiments et tran- sition énergétique, administration géné- rale de la collectivité, ressources humaines.
la tête de la C.C.L.M.H.D.
des élus et des professionnels de santé. Nous élus, on ne peut rien faire tout seuls. L.P.P. : La C.C.L.M.H.D. reste plus que jamais le pôle touristique du Doubs. Comment se posi- tionne-t-elle dans ce domaine ? J.-M.S. : C’est une forte compétence du territoire. En septembre 2019, on a signé un contrat de station avec la C.C.G.P. à l’échelle du Pays du Haut- Doubs.Àmon sens, il est indispensable de prendre en compte le réchauffement climatique pour promouvoir un déve- loppement touristique raisonné et qui soit toujours porteur d’emplois non délo- calisables.N’oublions pas aussi la culture avec la volonté de proposer une offre assez étoffée en même temps qu’une politique d’aide aux associations spor- tives, culturelles…Pour terminer, il ne faut pas oublier le rôle des services de com’com qui sont aussi la pierre angu- laire de toute réussite territoriale. n Propos recueillis par F.C.
L.P.P. : Quelle stratégie économique ? J.-M.S. : On s’est engagé avec la C.C.I. dans un Groupement d’Entreprises et Territoires.Ce nouvel outil a pour objectif de favoriser la mise en réseaux, le par- tage d’informations, et de proposer des dispositifs de proximité. On termine actuellement la commercialisation de la zone artisanale du Brey qui englobait 13 parcelles. Comme nos entreprises ont parfois dumal à trouver du terrain, on doit jouer un rôle de facilitateur. On travaille sur un autre projet de zone aux Longevilles avec trois activités potentielles. L.P.P. : Qu’en est-il de la santé ? J.-M.S. : On a une maison de santé à Mouthe avec des risques d’avoir une offre médicale insuffisante du côté des lacs et duMont d’Or, d’où l’importance de raisonner à l’échelle de la com’com. Je ne sais pas encore si l’on investira dans une ou deux structures. Seule cer- titude, ces projets se construiront avec
l C.C.A. 800 Une nouvelle gouvernance Du pain sur la planche pour le nouveau bureau
C.C.A. 800 l 11 communes l 600 habitants l 24 conseillers communautaires
Maire de Villers-sous-Chalamont, Claude Courvoisier a été élu à la tête de la C.C.A. 800 avec quatre nouveaux vice-présidents. Les projets ne manquent pas pour cette mandature placée sur le signe de la délégation.
vision du territoire. Le développement économique de la C.C.A. 800 se concentre, pour l’instant, sur la zone du Champ Bégaud à Levier. “Il reste des parcelles disponibles et des possibilités d’extension” , note Marc Saunier en charge de la compétence économique. La com’com a toujours en réserve la zone de la Vrine avec 6 hec- tares disponibles. “On attend le P.L.U.I. pour savoir si l’on s’en- gage ou pas sur cette zone” , com- plète Claude Courvoisier. Autre gros morceau à gérer, la compétence scolaire avec le souci d’égalité de traitement sur l’en- semble du territoire : dans les villages, au centre-bourg de Levier ou dans le Val d’Usiers. “Les écoles sont bien équipées. On aura à mener plusieurs pro- jets. À commencer par celui du R.P.I. de la Joux qui intègre trois classes réparties à Villers-sous- Chalamont,Villeneuve-d’Amont et Arc-sous-Montenot. L’objectif consistera à centraliser tout le R.P.I. dans les locaux de l’an- cienne M.A.S. de Villeneuve en y intégrant aussi deux classes
spécialisées. Une convention a été signée entre l’Inspec- tion académique, l’association d’Hy- giène sociale du Doubs, les maires du R.P.I. et la C.C.A. 800” , rappelleMarie- Claire Monnin qui suivait déjà ce dos- sier au mandat pré- cédent. La question
l’accès aux services publics, le projet d’une Maison France Ser- vices prend tout son sens. Ce service était déjà proposé à Levier mais mérite d’être étendu à l’échelle intercommunale. “La C.C.A. 800 portera donc ce dos- sier. Reste à déterminer le lieu sachant qu’il y a des locaux dis- ponibles à Levier. Cette Maison des services mobilisera deux per- sonnes. On espère que tout soit opérationnel en 2021” , indique Marc Saulnier. Autre projet intercommunal structurant : la maison de santé au Val d’Usiers. “Au départ, il s’agissait aussi d’un dossier com- munal qui a été transféré à la C.C.A. 800. Cette structure accueillera trois généralistes dont les deux déjà installés dans le Val d’Usiers. Aujourd’hui, il ne reste plus qu’à mettre à jour le dossier sur le plan administra- tif” , souligne Claude Courvoisier qui tient à ne pas oublier le Val d’Usiers. Cohérence territo- riale. n F.C.
L a volonté de changement s’est exprimée assez net- tement à l’élection du bureau de la C.C.A. 800 où Claude Courvoisier l’emporte avec 18 voix devant l’ancien pré- sident Christian Ratte qui a 5 voix. Marc Saulnier, maire de Levier qui n’était pas candidat récolte quant à lui une voix. On trouve ensuite dans l’ordre des
Le projet d’une Maison France Services.
vice-présidences : Marie-Claire Monnin maire de Villeneuve- d’Amont, Marc Saulnier, Éric Bourgeois maire de Goux-les- Usiers et François Garcia adjoint à Levier. L’autonomie sera la marque de fabrique de cette nouvelle gou- vernance comme le confirme Claude Courvoisier. “Je tiens à privilégier l’esprit d’équipe en
responsabilisant chacun dans ses projets. La cohésion de cette gouvernance collective repose sur des échanges fréquents d’infor- mations sous la forme de réu- nions ou en mode numérique.” Le président confie également que la constitution du bureau a fait l’objet d’une concertation préalable.Assez logique de véri- fier que l’équipe partage lamême
de l’extension de l’école Pergaud à Levier figure aussi dans les tuyaux intercommunaux. Au chapitre tourisme, Claude Courvoisier évoque parmi les projets à finaliser ceux de la sta- tion trail et de la maison fores- tière du Rondé. Une réflexion sera engagée sur une mutuali- sation des postes de secrétaires de mairie. L’harmonisation des réseaux d’eau et d’assainisse- ment est encore loin d’être ter- minée. “Il faudra aussi que les communes qui ne se sont pas encore mises en conformité pren- nent leurs responsabilités” , annonce le président. Pour aller dans le sens de faciliter
Le (studieux) bureau de la C.C.A. 800 avec de gauche à droite : Marc Saulnier, Marie-Claire Monnin, Claude Courvoisier le président et François Garcia. Il manque un vice-président sur la photo, à savoir Éric Bourgeois.
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