La Presse Pontissalienne 247 - Juillet 2020

PONTARLIER 14

La Presse Pontissalienne n°247 - Juillet 2020

SPORT

Ils ont réagi face à la crise Comment les clubs sportifs vont-ils s’en sortir financièrement ?

Non, le Covid n’a pas tué le sponsoring… à condition toutefois de se démarquer et se “professionnaliser”. Le cas du F.C. Massif Haut-Doubs, aidé par l’entreprise Sportmidable, est un exemple de réactivité.

nauté” explique ce dernier. Sa société aide à construire un véritable plan marketing : “Notre slogan est le suivant : “votre club en grand” , comme un club pro. Même à une petite échelle, un club peut travailler sur la communication autour de sonmailing, inciter à consom- mer chez les partenaires, donner des solutions en ligne… Ce sont des solu- tions que nous pouvons amener et qui ne sont pas très coûteuses. En ce moment, beaucoup de clubs veulent se moderniser” analyse ce professionnel. Le F.C. Massif Haut-Doubs a demandé à chacun de ces responsables de caté- gorie d’aller rencontrer les partenaires post-covid. Résultat : 6 000 euros récol- tés qui permettront notamment de financer un nouveau jeu de survête- ments. “Grâce à cette opération, des jeunes veulent prendre une licence parce qu’ils voient ces nouveaux équipements, sourit le président. Nous avons proposé à nos sponsors des facilités de paiement car nous avions un peu de trésorerie pour le faire. On va développer pour la saison à venir des rendez-vous avec eux” poursuit-il. La veste de “survêt” est proposée par exemple à 10 euros au lieu de 45 euros. L’assemblée générale du club aura lieu début septembre, clôturée par un bar- becue avec les bénévoles, joueurs, parents et partenaires. Le lien, voilà une partie de la recette pour solidifier son capital sponsoring que la crise n’a pour le moment pas trop grignoté. n E.Ch.

L orsqu’il faut parler tactique de jeu en foot, rugby, hand, basket… , les bénévoles savent faire. Lorsqu’il faut établir un plan “marketing” pour solliciter des budgets

partie, ils ont économisé en frais de déplacement et sont aidés par leurs fédérations. Qu’en sera-t-il des sponsors, desmécènes, impactés économiquement par la crise ? “Nous étions inquiets au départ mais nous sommes allés démar- cher nos partenaires…qui ont répondu présents. Si on ne fait rien, on subit” témoigne Fabrice Bailly, président du F.C. Massif Haut-Doubs qui regroupe 215 licenciés aux Hôpitaux, Métabief, Rochejean… Entreprise spécialisée dans les équi- pements sportifs, Sportmidable à Pon- tarlier aide et conseille les responsables associatifs dans leur marketing. Son créateur Laurent Marguet dresse un premier état des lieux : “Au début du confinement, beaucoup de clubs ont limité les frais et ont eu cette peur de

de sponsoring, c’est plus compliqué… La question aujourd’hui n’est plus de savoir si les activités physiques repren- dront à la rentrée mais bien de savoir si les clubs du Haut-Doubs auront les

reins assez solides financièrement pour les années à venir. Durant deux mois, ils se sont assis sur les recettes des buvettes de matches, ont annulé leurs lotos, repas, soirées festives. En contre-

voir leurs sponsors dimi- nuer les budgets. Certains ont été proactifs et sont allés vers leurs sponsors. Et ça marche… à condition de ne pas arriver avec une simple feuille de papier sous le bras et demander 500 euros au chef d’entre- prise comme si c’était nor- mal. Les clubs,même petits, doivent apporter un retour sur investissement en fai- sant jouer leur commu-

“Si on ne fait rien, on subit.”

Le F.C. Massif Haut-Doubs s’est mobilisé durant la crise pour rencontrer ses partenaires. Le club joue sur son image.

SOCIAL Reprise des ventes L’Emmaüs

d’après confinement Contraint à l’inaction ou presque pendant deux mois et demi, Emmaüs Pontar- lier reprend du service au dépôt comme au magasin, à la grande joie des bénévoles, du personnel et des clients.

P arking clairsemé, dépôt qui n’est pas surchargé, le site Emmaüs de Pon- tarlier donne une impres- sion de tranquillité bien loin de l’effervescence qui règne habi- tuellement dans ces lieux. “On a cessé nos activités le 17 mars pour fermer deux jours plus tard et rester en confinement jusqu’au 11 mai. Les salariés venaient quand même deux après-midi par semaine. Ils s’occupaient aussi d’aller vider les contai- ners-relais répartis sur les points d’apport volontaire. On les avait disposés pour qu’ils ne soient plus accessibles mais les gens continuaient néanmoins à dépo- ser des chaussures et des vête-

ments” , explique Claude Répé- caud à la tête du comité des amis Emmaüs Pontarlier. Les douze salariés du site étaient donc au chômage partiel. Une nécessité depuis la fermeture du magasin. “Ce sont les ventes qui financent les salaires et les

Emmaüs Pontarlier n’était pas coupé du monde. Tous les 15 jours, Claude Répécaud était en visio-conférence avec Emmaüs France. “C’est la première fois depuis 1954 qu’Emmaüs France a lancé un appel aux dons. Les gens ont répondu positivement et je les remercie de cette géné- rosité.” L’activité a repris progressive- ment au dépôt de la rue Eiffel à partir du 11 mai.Avec les pré- cautions sanitaires qui s’impo- saient. Tous les dépôts se fai- saient uniquement sur rendez-vous. “On a quandmême refusé beaucoup de monde, du moins au début. Les objets étaient ensuite conservés en isolement.”

Zoom Emmaüs solidaire L e comité des amis Emmaüs Pontarlier a répondu dans la mesure de ses moyens aux besoins locaux en donnant du textile pour la confection des masques, des jouets pour les enfants et en fournissant le mobilier utilisé pour faciliter le confinement des sans-abri à l’accueil de jour. n

Claude Répécaud à gauche avec une partie des salariés.

Les activités annexes : tri des vêtements et du papier repren- nent peu à peu. Les tournées sont également au programme avec une planification dans l’or- dre des annulations liées au confinement. Le manque de place devrait très vite se faire sentir. “La réflexion est toujours engagée pour trouver une solu- tion d’agrandissement” , confirme assez confiant Claude Répécaud sans en dévoiler davantage. n F.C.

L’équipe a profité du répit de mai pour organiser le magasin qui a rouvert le 3 juin. En toute sérénité. Les clients ont su faire preuve de patience. Ils respec- taient les sens de circulation mis en place, se nettoyaient les mains et se pliaient à l’obligation du port dumasque. “Aumagasin, on peut accueillir 45 personnes au maximum en comptant les bénévoles. Tout s’est très bien passé. Les gens ont répondu pré- sents.”

charges” , poursuit le responsable en signalant qu’Em- maüs avait égale- ment mis en som- meil les autres prestations comme le condi- tionnement du papier recyclé pour l’entreprise Armstrong.

“Tout s’est très bien passé.”

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