La Presse Pontissalienne 246 - Juin 2020

LE PORTRAIT

43 La Presse Pontissalienne n°246 - Juin 2020

LABERGEMENT-SAINTE-MARIE Lydie Vuillaume, ou l’envie d’être utile à son territoire Elle aime par-dessus tout s’impliquer, rester active et abordable que ce soit quand elle enseigne les bases de la conduite dans son auto-école ou qu’elle participe en tant que bénévole à la distribution de l’aide alimentaire pendant le confinement. Bénévolat

S i l’on parle beaucoup des problèmes des coiffeurs, des restaurateurs, d’autres pro- fessions sont également tou- chées de plein fouet par le confinement. “On a été fermés du 17 mars au 11 mai. Il n’y aura pas de passage de permis de conduire B avant le 2 juin. Dans ces circons- tances, comment pourrons-nous pré- parer les élèves avant l’examen ?” , s’interroge Lydie Vuillaume qui a créé l’Auto-école Sainte-Marie en 2007. À Labergement-Sainte-Marie, une vingtaine d’élèves sont aujourd’hui dans l’attente, sans compter toutes les “conduites accompagnées” pour qui il est impératif de décrocher le fameux sésame cet été avant d’en- tamer un cursus étudiant loin du Haut-Doubs. “On manque encore cruellement d’informations” , poursuit celle qui a été contrainte de mettre ses deux monitrices salariées au chô- mage partiel. L’outil de travail est de nouveau opé- rationnel depuis le 11 mai. Gants, masques gel hydroalcoolique sont à disposition des élèves et des moni- teurs formés aussi à la désinfection des véhicules-écoles après chaque séance de conduite. Pour résister à la fermeture imposée de son com- merce, la cheffe d’entreprise a reçu quelques aides non négligeables comme l’exonération des loyers, accor-

dée par la commune propriétaire des locaux, ou le remboursement des assurances sur la flotte de véhi- cules pendant deux mois…De quoi envisager assez sereinement la pour- suite d’une belle aventure profes- sionnelle. Avant de vouloir inculquer l’art de la conduite aux futurs automobi- listes, Lydie Vuillaume a tenu pen- dant dix ans avec son mari le bar- boulangerie-pâtisserie de l’Orange Bleue à Malbuisson. “On a vendu l’affaire. Un an plus tard, je suis partie suivre une formation de moni- trice d’auto-école dispensée à Cham- pagnole. C’est une passion. Ce que

Bio express l Vit à Labergement- Sainte-Marie

l 49 ans l 2 filles

l Chef d’entreprise Passion : la marche

Même privée d’activité professionnelle, Lydie Vuillaume a trouvé matière à s’occuper et à relativiser sur le sens de l’existence.

bonheur à la Croix Rouge alors à la recherche de “jeunes” bénévoles pour remplacer les anciens plus sensibles aux méfaits du corona- virus. De quoi l’occuper deux jours par semaine, entre les tournées de livraisons sur Mouthe, Laberge- ment et la collecte de denrées ali- mentaires dans la grande distri- bution. “Cela représente des journées de travail de 8 heures à 19 heures” , explique celle qui ne s’en plaint pas. Bien au contraire, elle garde un souvenir assez poignant de cette expérience. “Celam’a fait beaucoup de bien alors que j’aurais pu m’api- toyer sur mon sort. Distribuer de la nourriture remet les pendules à l’heure. Quand on voit les bénéfi- ciaires venir vous remercier, on relativise pas mal de choses, on fait Tout change

le tri entre le futile et l’essentiel.” L’expérience à la Croix Rouge s’est achevée avec le retour des béné- voles officiels et la reprise d’activité aux Restos du cœur et à l’épicerie solidaire du P’tit Panier. Qu’à cela ne tienne. Une semaine plus tard, Lydie Vuillaume se réengageait dans le dispositif de fabrication de masques soutenu par la commune. “Au départ, on était cinq. On se retrouvait tous les matins à la salle des Vallières pour découper les tis- sus et préparer le travail des cou- turières qui assemblaient les masques.” L’opération inclut éga- lement la distribution à la popu- lation organisée jusqu’au domicile des personnes de plus de 75 ans. Le confinement solidaire. n F.C.

teur Mont d’Or-Deux Lacs-Mouthe. Ici à Labergement, on est à la croisée des chemins.” Chacun s’y retrouve. La commune a contribué à la création d’un nou- veau commerce. Lydie Vuillaume apprécie de pouvoir travailler où elle vit.Tous les jeunes ou candidats au permis ont la possibilité d’ap- prendre sur place sans avoir à aller jusqu’à Pontarlier. “C’est nous qui allons à leur rencontre quand ils sont scolarisés dans un lycée pon- tissalien. Cela leur permet de s’ini- tier aussi à la conduite en milieu urbain.” Proximité, flexibilité… Le confinement, ce n’est pas vrai- ment son truc. Dès l’annonce de la fermeture des commerces, Lydie Vuillaume a cherché à s’occuper de façon utile. Elle trouvera son

j’aime dans ce métier, c’est transmettre. On donne aux jeunes une liberté de circuler à laquelle ils tiennent beaucoup.” Diplôme en poche, elle exerce comme salariée à Morteau et Pontarlier. Vivant à Labergement, elle cherche ensuite à s’installer sur place. La commune lui loue le local idéalement placé le long de la R.D. 437. “J’ai com- mencé avec une asso- ciée. C’est la seule auto-école sur le sec-

“On fait le tri entre le futile et l’essentiel.”

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