La Presse Pontissalienne 246 - Juin 2020
22 DOSSIER I
La Presse Pontissalienne n°246 - Juin 2020
“La destination Haut-Doubs correspond parfaitement aux messages actuels”
Sébastien Populaire est le président de l’office de tourisme du Pays du Haut-Doubs, regroupant plus de 500 prestataires du tourisme. Après un printemps gâché par le Covid, il mise sur un redémarrage prometteur pour sauver la saison.
vée ? S.P. : Ce qui est perdu est perdu, mais nous y croyons pour plusieurs raisons. D’abord parce que la destination Haut-Doubs correspond par- faitement aux messages actuels concernant le tourisme de proximité, avec des grands espaces, une nature préservée, de l’authenticité, bref, tout ce que les touristes vont rechercher pour cet été. Ensuite on a la chance ici d’avoir une palette d’activités très axée sur les activités nature et outdoor , et on mise beaucoup sur ce point. J’ajouterai aussi que notre destination reste accessible sur le plan des tarifs si on la compare à d’autres. L.P.P. : Vous allez réorienter votre communication ? S.P. : En lien avec le label Montagnes du Jura, on misera sur des slogans comme “Tout un monde dehors” avec des messages comme “hors cadre” ou “hors des sentiers battus” et des vidéos promotionnelles qui font la part belle aux grands espaces. Dans les bureaux de l’office, nos équipes ont profité également du confine-
ment ? S.P. : Pendant le confinement, le service d’accueil téléphonique de l’office de tourisme recevait au maximum deux appels par jour. On est
La Presse Pontissalienne : La saison touristique 2020 est-elle déjà jouée dans le Haut-Doubs ? Sébastien Populaire : On garde espoir. Bien sûr, il ne s’est rien passé pendant deux mois pour la plupart de nos adhérents prestataires du tourisme, ils sont près de 500. Pour certains d’entre eux, les week-ends de mai sont les plus importants de l’année et pour eux, les pertes seront énormes. En ce début juin, pour retrouver une lueur d’espoir, les professionnels attendaient deux choses : un calendrier avec les dates de déconfinement et les conditions sanitaires dans lesquelles ils pourraient rouvrir. Maintenant que les choses se précisent, on reprend espoir.
remonté à partir du déconfie- ment à une cinquantaine d’ap- pels par jour. Une chose est sûre : après ces deux mois pen- dant lesquels on a également dû subir des annulations de réservations, nous sommes dés- ormais dans les starting-blocks pour le vrai démarrage de la saison touristique d’été.
On est passé de 2 à 50 appels par jour.”
ment pour remettre à jour nos documents de promotion. Nous avons par exemple accéléré la sortie d’une carte consacrée aux espaces naturels. L.P.P. : Concernant le fonctionnement de l’office, quelles ont été les conséquences de cette crise sanitaire ?
L.P.P. : Vous sentez donc déjà un début de frémisse-
L.P.P. : La saison peut donc être sau-
TOURISME
l Métabief En configuration estivale La station est ouverte depuis le 30 mai Après un hiver qui ne restera pas dans les annales, Métabief a engagé sa mutation estivale et accueille les touristes et sportifs depuis la fin mai.
l Parc de loisirs Confiant pour cet été Métabief Aventures dans les starting-blocks Les parcours accrobranches, glissades en bouée, chasses au trésor accueillent les visiteurs dans ce village loisirs depuis le 27 mai. Sylvain Monciaud le patron garde le moral, confiant dans l’attractivité d’un concept qu’il compte encore développer.
de la station depuis l’instauration de la nouvelle gouvernance par- tagée depuis janvier 2019 avec la communauté de communes des Lacs et Montagnes duHaut-Doubs. Laquelle abonde désormais à hau- teur de 500 000 euros au budget de la station. Cet engagement s’inscrit dans la politique de développement tou- ristique portée à travers le contrat de station quatre saisons associant les communautés de communes du Grand Pontarlier et des Lacs et Montagnes duHaut-Doubs. Dis- crètement mais sûrement, le dos- sier suit son cours, ce qui se tra- duira pour la station de Métabief par une nouvelle feuille de route orientée vers le développement alternatif de l’outdoor. Le V.T.T., la rando, sans négliger les possi- bilités d’hébergement touristique, talon d’Achille de l’attractivité du Haut-Doubs. Dès l’annonce du confinement, la station s’était mise en au diapason en privilégiant le télétravail et en s’adaptant aux règles de protection sanitaire. Des contraintes qui n’ont pas empêché le personnel faire la transition hiver-été. “Il n’y a pas eu d’arrêt avec notamment un gros travail de maintenance” , poursuit Philippe Alpy. n Après l’ouverture de la Pentecôte, le télésiège du Morond est ouvert les week-ends en juin, tous les jours en juillet-août, puis à nouveau le week-end jusqu’à la fin de saison fixé au 4 octobre. Ce fonctionne- ment est susceptible de changer en fonction de l’évolution de la crise sanitaire. Toutes les mesures ont été prises pour que l’ouverture se fasse dans les meilleures condi- tions : distance physique à res- pecter, sur le télésiège port du masque obligatoire et désinfection des mains avant et après. n Une ouverture échelonnée
Sylvain Monciaud le fondateur de Métabief Aventures compte sur la soif de loisirs des petits et grands pour remplir son parc d’attractions (photo S. Péridy).
Q ue restera-t-il de cet hiver 2019-2020 ? Rien d’euphorique même si Philippe Alpy, le pré- sident du syndicat mixte du Mont d’Or ne tient pas à sombrer dans le catastrophisme. “Au-delà de la crise, on a géré l’hiver au plus fin. Le Covid-19 a coupé court à la fin de saison qui laissait encore matière à skier ”, indique le conseil- ler départemental en expliquant que le bilan financier de la saison hivernale n’est pas encore fina- lisé. Pour autant, il admet qu’il y aura
un déficit de fonctionnement. Ce qui semble assez logique au vu du faible enneigement et des possi- bilités de fabrication de neige de
culture contrariées par la douceur des tempé- ratures et les pluies abondantes. “Le Dépar- tement assumera plei- nement son rôle dans l’accompagnement financier” promet-il. La collectivité territoriale n’est plus la seule à supporter les charges afférentes à la gestion
“Il n’y a pas eu d’arrêt.”
L e printemps aura le goût d’un pétard mouillé dans les parcs d’attractions. “On ouvre habituellement autour du 10 avril à destination des classes vertes en semaine et des familles le week-end. Avec le soleil qu’on a eu en avril, c’est clairement une perte d’exploi- tation. Pour autant, on a déjà eu des printemps pourris en début de saison sans fréquentation” , nuance assez honnêtement le gérant. Comme tous les opérateurs touristiques qui gravitent autour de la station de Métabief, il est ravi de l’ouverture généralisée lors du week- end de la Pentecôte. “Quand le gouvernement a parlé du déconfinement sans rien annoncer pour notre secteur d’activité, c’était très angoissant. L’horizon s’est éclairci. On va reprendre pro- gressivement et je vais renouer les contrats avec le personnel sachant qu’on passe de 6 à 20 salariés en juillet-août.” Celui qui a créé ce village loisirs est confiant sur le besoin de la population de se lâcher dans les loisirs après plusieurs mois de confinement. “Je suis convaincu que la crise va disparaître dans mon secteur d’activité.” Pas question pour autant de négliger des gestes barrières même
s’il estime que ce sera difficile à faire respecter en permanence et qu’il ne se voit pas dans la peau d’un gendarme. Du fait de son fonctionnement saisonnier,Méta- bief Aventures n’a pas encore trop souffert d’un gros manque à gagner financier. “Je n’ai pas encore eu besoin de recourir à un prêt garanti par l’État” , poursuit Sylvain Monciaud qui attend avec impatience de savoir quand il pourra lancer sa distribution de flyers pour promouvoir ses activités. “Pour l’instant, on fait des cam- pagnes Google Ads.” Il n’envisage pas de casser les prix pour être plus attractif. Ce qui serait la double peine sachant qu’il doit investir dans les équipements de protection et que l’application des mesures d’hygiène freinera la rentabilité de Métabief Aventures. Il attendait également avec impa- tience que la nouvelle équipe municipale soit installée àMétabief pour obtenir les autorisations nécessaires afin de poursuivre son projet de développement. “C’est trop tôt pour en parler, l’objectif étant de s’inscrire davantage dans les quatre saisons pour renforcer l’attractivité du site.” n
La station a tout mis en œuvre pour accueillir les vététistes.
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