La Presse Pontissalienne 246 - Juin 2020
10 DOSSIER PONTARLIER
La Presse Pontissalienne n°246 - Juin 2020
ÉDUCATION
Un climat de confiance “On ne peut qu’inciter les parents à scolariser
Le taux de scolarisation de 25 % observé sur l’ensemble de la circonscription de Pontarlier reflète la qualité des relations établies entre les élus, le corps enseignant et l’inspection académique. Une volonté de trouver des solutions et d’avancer qui met les familles en confiance comme l’explique Patrice Durand, l’inspecteur académique du Doubs.
conseillers académiques de la circonscription s’investissent aussi dans la démarche. L.P.P. :Quel est intérêt pour les enfants de reprendre le chemin de l’école à un mois des vacances d’été ? P.D. : Il suffit de regarder le sou- rire des enfants et des ensei- gnants. Ce retour à l’école fait du bien socialement et scolaire- ment.L’école physique,c’est l’éga- lité des chances. On ne peut qu’inciter les parents à scolariser leurs enfants. L.P.P. :Le fonctionnement est-il identique partout alternant entre le travail à l’école et l’enseignement à distance ? P.D. : Non, cela varie d’une école à l’autre en privilégiant le pré- sentiel. Dans la mesure du pos- sible, le même groupe d’enfants est scolarisé toute la semaine. Dans certaines écoles, les ensei- gnants alternent une semaine sur deux, deux jours sur deux voire un jour sur l’autre. Les équipes ont carte blanche dans le choix des rythmes. Souplesse, adaptabilité et pragmatisme per- mettent de définir le meilleur compromis possible.
“Les enseignants sont très surpris de la rapidité à laquelle
L a Presse Pontissalienne : Pou- vez-vous nous indiquer quel est le taux de scolarisation dans les écoles maternelles et élémentaires de la circonscription de Pontarlier ? Patrice Durand : On a comptabilisé 263 enfants en maternelle et 1 008 à l’école élémentaire, ce qui représente un taux de scolari- sation de 25 %. C’est un chiffre bien supérieur à la moyenne départementale, académique ou nationale. L.P.P. : Comment expliquez-vous ce résultat ? P.D. : Cela signifie que les parents sont plus volontaristes pour que leurs enfants reprennent le che- min de l’école. On peut aussi mentionner les efforts des col- lectivités qui ont fait en sorte de pouvoir accueillir les enfants. Cette dynamique a permis de rassurer les parents. C’est une question de confiance. On n’a
rien imposé aux maires. Toutes les décisions sont le fruit d’une concertation entre les collecti- vités et l’Éducation Nationale. Cetteméthode n’est pas nouvelle sur cette circonscription, c’est le résultat d’un travail de longue haleine. L.P.P. : La participation est identique sur la ville de Pontarlier ? P.D. : On a 73 enfants en mater- nelle et 280 à l’école élémentaire, soit un taux de scolarisation de 25,71 %. Cette moyenne de cir- conscription masque aussi des situations très contrastées. À Chapelle-des-Bois, 90 % des enfants sont scolarisés. Ils sont 65 % à Labergement-Sainte- Marie. Ces bons taux reflètent aussi la façon dont on appré- hende la mise en place du pro- tocole sanitaire. Si d’emblée on se plaint de la complexité du document puis on exhorte à sco-
lariser les enfants, on sème alors le doute dans l’esprit des parents. C’est du moins l’analyse que je fais en comparant avec d’autres circonscriptions. L.P.P. : Reste-t-il des écoles fermées ? P.D. : Les 43 écoles de la circons- cription sont ouvertes,la dernière à l’avoir fait étant celle de Vuil- lecin. Cette ouverture s’applique à tous les niveaux sauf en petite etmoyenne section dematernelle comme cela avait été décidé depuis le 11 mai. L.P.P. :Quelles sont les principales dif- ficultés à surmonter ? P.D. : Elles s’articulent autour de la mise en place du protocole sanitaire qui est exigeant. Là aussi, les difficultés s’estompent quand les collectivités et les équipes enseignantes prennent le temps de la réflexion et col- laborent. L’inspectrice et les
les enfants s’adaptent aux gestes barrières”, indique l’inspecteur académique du Doubs Patrice Durand.
faite en mars dernier. Elle est actée avec des ajustements qui se feront à la marge d’ici la fin juin. Ces ajustements vont être discutés. Impossible de dire aujourd’hui si elle évoluera en prenant en compte le confine- ment.Dernière chose sur laquelle je voulais revenir : les ensei- gnants sont très surpris de la rapidité à laquelle les enfants s’adaptent aux gestes barrières. n Propos recueillis par F.C.
L.P.P. : Peut-on déjà tirer un premier bilan de cette expérience ? P.D. : C’est encore trop tôt car l’expérience est en cours et l’on pourra vraiment faire une éva- luation du niveau des enfants quand tous seront retournés à l’école. L.P.P. :Le confinement va-t-il remettre en cause la carte scolaire de la cir- conscription ? P.D. : La première carte a été
SANITAIRE 400 bénévoles 20 000 masques au bilan de l’association Ascopont Le déconfinement marque aussi la fin de nombreuses initiatives gratuites et spontanées qui ont permis de pallier certaines carences étatiques notamment dans le domaine de la confection des masques grand public. Exemple.
Les bénévoles d’Ascopont ont additionné leurs com- pétences pour fabriquer des milliers de masques grand public.
L e travail ne manquait pas pour cette dernière semaine de distribution organisée du 18 au 22mai dans la salle des fêtes d’Houtaud transformée depuis le 24 avril en base logistique d’Ascopont. À l’entrée, des centaines de masques sont à la disposition des particuliers qui ne seraient
pas encore équipés. À l’arrière, des montagnes de tissu s’entas- sent sur les tables à l’intérieur de la salle des fêtes. Ces deux images résument bien l’élan de générosité des béné- voles et des donateurs qui ont participé à cette aventure, digne des plus beaux actes de résis- tance qui soient face à l’épidé-
mie. Ascopont, c’est un peu l’af- faire de toutes celles et ceux qui dès le début du confinement ont choisi de s’investir bénévolement dans la fabrication d’équipe- ments de protection et notam- ment de masques en tissu. “L’État, l’ARS, les collectivités : personne ne s’est organisé alors qu’en ville ou dans nos cam- pagnes, les gens se sont mobilisés spontanément” , lâche le Docteur Bernard Bou qui a mis ses com- pétences médicales au service de l’association. Des initiatives individuelles sont nées un peu partout dès le mois de mars. Des couturières bénévoles se sont organisées par secteurs pour réaliser masques, blouses, calots, distri- bués en priorité aux soignants. Plusieurs groupes se sont formés autour du Docteur Bou et d’Isa- belleTardy, celui de GaëlleVivot, celui de Sylvie Dabère et duTra- vail en couleur et Haut-Doubs Repassage. Cette vague bénévole prenait une telle ampleur qu’une pre- mière centralisation a été faite à Haut-Doubs Repassage où
tout le personnel avait égale- ment répondu présent à l’appel. Le C.C.A.S. de Pontarlier est entré dans la danse en assurant les prises de commandes sur sa ligne téléphonique. Puis le mou- vement s’est structuré avec la création début avril de l’asso- ciation Covid-19 Pontarlier ou Ascopont. À partir du 27 avril, la distribution a été assurée à la salle des fêtes d’Houtaud où la matière était stockée. L’originalité du mouvement
l’assemblage final. Une tech- nique efficace, complémentaire, économe en déplacements.Merci les réseaux sociaux car toute la communication reposait sur un compte Facebook spécifique. Couturière à Chaudron, Isabelle s’est très vite prise au jeu. “J’ai lu un message indiquant qu’on recherchait des bénévoles pour fabriquer des masques pour l’hô- pital. Un groupe de 16 coutières s’est vite formé sur le secteur Mouthe-les Lacs” , explique celle qui arrivait à fabriquer entre 80 et 100 masques par jour. Couture, découpe, livraisonmais aussi gestion, animation de groupe. “J’ai commencé par cou- per, préparer des patrons. Puis je me suis occupé plus spéciale- ment de la coordination en lien avec le C.C.A.S.” , complèteAgnès qui a créé le fichier permettant de synchroniser le travail des bénévoles et les demandes. Pour- quoi se constituer en associa- tion ? “Cela permet d’avoir une
structure juridique et de collecter des dons financiers ou de tissus” , justifie Philippe Klein, le pré- sident d’Ascopont. Bilan des opérations : 20 000 masques, 1 500 blouses et 800 calots ont finalement été distri- bués dans les établissements de santé, commerces, écoles, chez les pompiers, gendarmes, poli- ciers, particuliers… Les dons monétaires, 4 200 euros, ont per- mis d’acheter du fil et de financer les réparations des machines à coudre. À signaler aussi le coup de main de l’U.N.A.P. Que restera-t-il d’Ascopont ? De beaux souvenirs, des amitiés, un sentiment d’utilité, la recon- naissance des bénéficiaires. “D’un côté on est presque content que cela s’arrête car cela signifie que la situation s’améliore.Mais pendant tout ce confinement, on s’est fait des copines et pour ça il ne faudrait pas cela s’arrête” , regrette déjà une bénévole. n F.C.
réside dans l’orga- nisation de travail qui n’est pas sans rappeler la méthode de l’éta- blissage appliquée autrefois dans l’horlogerie où cha- cun fabrique une partie des pièces à domicile qui sont ensuite récupérées par le fabricant d’horlogerie pour
20 000 masques, 1 500 blouses et 800 calots.
La distribution était centralisée à la salle des fêtes d’Houtaud à partir du 24 avril.
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