La Presse Pontissalienne 244 - Février 2020

LE PORTRAIT

39 La Presse Pontissalienne n°244 - Février 2020

PONTARLIER

Art floral

Daniel Luque, le charmeur de fleurs Arrivé il y a quelques mois à Pontarlier, ce jeune designer floral espagnol s’est vite fait remarquer par son talent et sa sympathie. Une rencontre parfumée.

L oin des cabinets spécialisés, le bouche-à-oreille offre encore des opportunités d’emploi par- ticulièrement savoureuses. Alors qu’il s’apprêtait à retourner dans sa ville natale de Girona au nord de Barcelone, Daniel Luque, 27 ans, a eu l’opportunité de quitter Arles où il effectuait un stage pour venir travailler à Pontarlier. Un recrutement par personne interpo- sée au Jardin de Juliette. Là, il s’est vu confier la direction des deux magasins de l’enseigne implantée à Pontarlier et à Jougne. “J’ai accepté ce poste car cela me permet d’ap- prendre le métier dans un petit ate- lier” , explique celui qui est toujours en formation dans une école en Cata- logne où il se rend une semaine par mois pour préparer un master de designer floral et de manager d’évé- nement. Trop heureux d’avoir recruté une future star de l’art floral, le patron du Jardin de Juliette lui a laissé carte blanche pour relooker les deux boutiques comme il l’entendait. Ce challenge n’est pas pour lui déplaire. “J’ai pu tout réagencer pour que les clients comme les employés bénéfi- cient d’un meilleur environnement. On a travaillé pour proposer des produits qu’on ne retrouve pas ail- leurs tout en restant à des prix abor- dables. La fleur donne la vie. À mes yeux, ce produit doit rester accessi- ble.” Après cinqmois dans le Haut-Doubs, le jeune Espagnol ne cache pas sa satisfaction. Il est ravi de l’accueil qui lui a été réservé. “J’ai eu la

chance de trouver une équipe qui me soutient à fond. Si j’en suis là aujourd’hui, c’est aussi grâce à eux, à savoir Karine, Séverine, Christelle et Xavier.” Daniel Luque a toujours apprécié la culture française. C’est toujours d’actualité même dans le Haut-Doubs qu’il affectionne aussi pour son cadre naturel. Une invi- tation à la promenade dont il ne se lasse pas. “J’essaie de donner aux clients le meilleur de moi-même. Les fleurs m’ont sauvé. Sans elles, je serais tombé dans l’anorexie” , confie Daniel Luque. Toutes les trois semaines, il rejoint par avion son école espagnole dirigée par Daniel Santa-Maria l’un des dixmeilleurs designers floraux d’Eu- rope. Plus fort encore, lors de son dernier séjour ibérique, le champion du monde d’art floral Bart Hassam l’a sollicité pour préparer des démonstrations.

Bio express l Daniel Luque l 27 ans l Catalan espagnol l Designer floral l Loisirs : randonnée, expositions

Recrue de choix au magasin le Jardin de Juliette, Daniel Luque laisse éclater toute sa créativité.

Comme il n’a pas encore le diplôme requis, son maître de formation lui a donc accordé une dérogation pour accompagner la star. Suivi de près par les cadors de l’art floral, Daniel Luque n’en perd pas une miette. Lui qui est sans doute appelé à s’épanouir dans une grande capi- tale veut jouer les pro- longations pontissa- liennes. “Ici, on a la chance de pouvoir pro-

Une future star de l’art floral.

Tout change

e

Quelques fleurs, quelques feuilles, et l’artiste se met en action pour composer un bouquet rond assez classique où l’on sent néanmoins poindre une certaine légèreté, du mouvement lié à la présence de quelques herbes folles toujours en action. Dans la vie, il y a des fleu- ristes et des créatifs. Daniel a choisi son camp. n F.C.

un rêve éveillé. Le plus important pour moi, c’est de donner du plaisir aux clients. C’est ma plus belle récom- pense.” Entre les chaleurs catalanes et les frimas jurassiens, Daniel Luque a trouvé son équilibre. “Mon cœur est partagé en deux. C’est plus facile en France de s’exprimer car il y a beau- coup plus d’achats de fleurs, donc de moyens qu’en Espagne.”

fiter d’un cadre naturel privilégié qui constitue pour moi une vraie source d’inspiration.” Ce goût du naturel se retrouve dans les compositions ou les créations du jeune artiste attentif aux formes, aux odeurs, aux couleurs. L’automne étant sa saison préférée sur ce point- là.Volubile, le jeune espagnol laisse éclater sa joie de décrire l’histoire qui le lie à la région. “C’est presque

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