La Presse Pontissalienne 244 - Février 2020

34 ÉCONOMIE

La Presse Pontissalienne n°244 - Février 2020

LA CLUSE-ET-MIJOUX Série limitée Une absinthe pour les 100 ans de la mort de Modigliani Pour commémorer le centenaire de la disparition du peintre Amedeo Modigliani, sa fondation à Rome a contacté la Distillerie Pernot, à La Cluse-et-Mijoux, pour qu’ensemble, ils créent une absinthe dédiée à l’artiste maudit qui s’est abîmé dans l’alcool, les drogues et les liaisons orageuses.

“I l y a deux ans, la fondation Amedeo Modigliani nous a contactés” , se remémore Dominique Rousselet, le gérant de la Distillerie Les Fils d’Émile- Pernot. “Nous nous sommes ensuite rendus à Rome. Là-bas, nous avons appris que le peintre italien était né dans les vignobles. Nous avons donc dirigé notre absinthe sur l’alcool de vin Fine de Bourgogne. L’idée est de regrouper à travers une nouvelle recette, l’Italie et la France, puisque Modigliani a séjourné à Montmartre. Nous avons proposé un goût d’absinthe en ce sens. Je l’ai faite à 68°, comme c’était fait à la grande époque. Nous avons fait le choix de l’absinthe verte colorée avec des petites plantes (petite absinthe, mélisse, hysope…)” , poursuit-il. Modigliani, artiste qui se réfugiait dans le vin et l’absinthe, se révèle ainsi comme une marque d’élégance, de style et de luxe, qui sait allier qualité, excel- lence, valeurs, et culture. Ainsi, la distillerie s’est occupée des bouteilles, contenants (d’ailleurs fabri-

129 euros pièce à la boutique ou à l’ex- port. À noter que les bouteilles d’ab- sinthe Modigliani font 70 cl, sauf dans leur version américaine, où elles contiennent 75 cl. Car, il s’agit maintenant de commer- cialiser à la fois localement et à l’in- ternational le nectar sacré, en répon- dant aux demandes des 20 pays avec lesquels la distillerie travaille à l’export, certains clients asiatiques et américains ayant déjà réservé des bouteilles, d’au- tres collectionneurs ayant déjà mis une option sur la collection complète. Dominique Rousselet souhaiterait pro- poser ce produit dérivé du centenaire de la mort de Modigliani dans les musées qui exposent ses œuvres. D’au- tres articles, comme des cigares, ont également été créés pour l’occasion. Localement, le distillateur a pour projet d’organiser une exposition consacrée à Modigliani à la Chapelle des Annon- ciades de Pontarlier, pendant qu’à Rome, on imagine une dégustation face à la Fontaine de Trevi. n M.T.

qués en Italie) et contenu, avec un bou- chon ciré rouge orné du tampon du logo de l’institut Amedeo Modigliani, qui soigneusement découpés, pourront être refermés, tandis que la fondation a créé les étiquettes, représentant dix visages de femmes peintes par l’artiste dans un courant postimpressionniste (fauvisme, cubisme, début de l’art abs- trait), des portraits frontaux aux formes étirées, des visages au regard souvent absent, comme tourné vers l’intérieur. La première bouteille se nomme

“Adrienne”, la seconde qui sortira dans deux mois, “Femme noire à la cravate”. Elles ne portent pas toutes des prénoms. Il y a aussi la “Fillette Assise”, “La jeune femme aux boucles d’or” ou encore le “Portrait de Madame Van Mughen”. Chacun de ces dix tirages est limité à 1 000 bouteilles, qui sont en vente au prix de

129 euros les 70 cl à 68°.

Dominique Rousselet, devant les alambics où la collection d’Absinthe Modigliani a été concoctée. À noter que, sur la table en bois, les deux premiers flacons à être commercialisés n’ont pas le même gabarit : l’une “Femme noire à la cravate” mesure 70 cl, et l’autre “Adrienne”, 75 cl, pour la commercialisation américaine.

OUHANS

Elle part en mars en Afrique Zélie Zolie, l’artisanat solidaire Claudie Collette, autodidacte, a baptisé ainsi son activité de couture, qui a commencé à la naissance de sa première fille, justement prénommée Zélie… Parallèlement, elle vient en aide à la famille de Kany, au Sénégal, une petite fille pour laquelle elle s’est prise d’affection il y a 10 ans. Elle prend l’avion début mars et récolte des dons.

“A vant, je ne savais pas coudre” , annonce Claudie Collette, qui confec- tionne depuis trois ans mainte- nant, des vêtements d’enfants “surtout de filles” , des chapeaux, des casquettes, des gavroches mères-filles, un peu de sacs, et une gamme “Zéro déchet” pour répondre à la demande. Professeur d’activité physique adaptée à Salins-les-Bains, Clau- die profite de son congé parental encore jusqu’à la fin de l’année pour s’adonner à sa prenante activité de couture. Sa grand- mère était déjà couturière. Sa maman, possédant une machine à coudre, lui a expliqué les gestes de base, puis “j’ai appris toute seule avec des livres, des tutos” , confie la jeune femme, qui utilise du tissu Oekotex, c’est-à-dire sans substances nocives pour la peau. Elle possède également une brodeuse pour personnaliser et “chaque pièce est unique.” Claudie est affiliéeArtiste Créa- teur Amateur avec l’association Solidarts, association culturelle

La petite Kany, 10 ans,

qui contribue par différentes actions au soutien et au déve- loppement de l’art et du patri- moine culturel. Ainsi, la coutu- rière a pu participer à des marchés de Noël. Dans sa maison en construction, elle rêve déjà de son futur atelier et d’une boutique. Une caravane est dessinée sur son logo : c’est la sienne, qu’un jour, elle espère pouvoir aménager pour faire des marchés ! En ce moment, Claudie com- mence à préparer ses valises pour rejoindre Kany, la petite

va bientôt recevoir la

visite de Claudie.

ment. Claudie y est restée un an, a assisté aux premiers pas, à la première cuillère de Kany. Depuis, elle retourne tous les ans, maintenant tous les deux ans, àMbour, retrouver la petite fille qui a rejoint la famille de sa tante. “Elle a 10 ans aujourd’hui, elle est épanouie. Elle vit chez sa tante, avec ses cousins. On communique avec Whatsapp ! Elle travaille très dur à l’école, avec même des cours du soir supplémentaires, pour me rendre fière. J’ai déjà eu beau- coup de dons, de fournitures sco- laires, de vêtements. Nous sommes limités en poids dans nos valises, c’est pourquoi j’ai

créé une cagnotte participative “Sénégal” sur la plateforme du pot solidaire. Les dons me per- mettraient d’acheter la surprise que j’amène à chaque fois. Cette année, l’argent de la cagnotte servira à acheter un nouveau frigo car l’ancien a rendu l’âme, des nouveaux matelas car ils sont très très usés, acheter des fournitures scolaires pour l’école” , expose, non sans émotion, Clau- die. Un jour, elle aimerait faire venir Kany en vacances, ici, à Ouhans. “Mais pour cela, il faut des papiers, pour lesquels les formalités sont très longues” , conclut-elle. n M.T.

fille sénégalaise qu’elle a ren- contrée lorsqu’elle n’était qu’un poids plume, à 1 mois, dans une poupon- nière qui accueille 200 bébés que les familles ne peu- vent pas pren- dre en charge temporaire-

Un passe-temps passionnant, éthique et pratique !

Après quelques années à pratiquer la peinture, Claudie Collette confectionne des vêtements pour enfants, robes, jupes, sarouels, chemises, des casquettes pour les adultes, des gavroches mères-filles.

Pour contacter Claudie Collette - Zélie Zolie : claudie.collette@yahoo.fr - Sur Facebook et Instagram

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