La Presse Pontissalienne 244 - Février 2020

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La Presse Pontissalienne n°244 - Février 2020

Ce n’est plus une mode : tous les candidats, écologistes ou non, ont décidé de verdir leur programme pour les municipales 2020. l La transition écologique à Pontarlier

L’Agenda 21 intègre l’isolation des bâtiments publics pour réduire les consomma- tions énergétiques de la ville.

PATRICK GENRE

“Le développement durable dans toutes ses déclinaisons”

L a politique de Patrick Genre enmatière de transition énergétique et écologique se reflète dans l’Agenda 21. Une feuille de route qui n’a d’ailleurs jamais convaincu les élus d’Haut-Doubs Écologie présents au conseil municipal. Dire que rien n’a été fait serait mentir : réseau de chaleur, isolation des bâtiments publics, arrêt de l’utilisation des produits phytosanitaires dans les espaces verts, participation aux journées de l’envi- ronnement, halle couverte en résineux du Haut-Doubs, parc de la maison Chevalier… Le développement durable se conjugue dans toutes les politiques proposées par la liste “Pontarlier territoire d’avenir.” Accompa- gnement des producteurs locaux : agricul- teurs, maraîchers. Valorisation des circuits courts et du bio, organisation de marchés nocturnes, maintien des surfaces agricoles. Dans les comportements aussi autour des éco-gestes, de l’éco-exemplarité. “On va actua- liser l’Agenda 21 et la politique environne- mentale. Il reste encore beaucoup de choses

à entreprendre autour des enjeux de l’eau pour promouvoir une consommation raisonnée et raisonnable de la ressource.” Le candidat entend poursuivre les actions engagées pour réduire les consommations énergétiques des éclairages, dans le déve- loppement d’un parc de véhicules propres et dans le projet d’installation de deux cen- trales hydro-électriques. Il compte aussi agir en faveur des modes de déplacement en continuant à développer le réseau de pistes cyclables, en réalisant la trame bleue le long du Doubs, en créant un dispositif de vélo en libre-service. Qu’en est-il de la minéralisation du centre-ville à l’heure où beaucoup de villes commencent à réintroduire de la ver- dure intra-muros ? “Ce caractère minéral respectait un cadre historique lui aussi miné- ral. On ne va pas casser ce qui a été fait mais j’entends aussi ce qui se dit. On va replanter des arbres dans les cours d’école, revégétaliser la ville de façon cohérente, en concertation avec les associations.” n

“Rien n’a été fait jusqu’ici” GÉRARD VOINNET

alimentation et circuits courts, le candidat de gauche déplore le manque d’implication de son concurrent sur cette thématique transversale, notamment sur le plan immobilier où “par exemple sur l’îlot Saint-Pierre nous avions une magnifique opportunité de réaliser un éco-quartier en impo- sant aux constructeurs des normes R.T. 2020, mais rien n’a été fait.” Autre illustration avec les projets de micro-centrales électriques : “Pourquoi confier ça à une entre- prise privée ?” n

T ous les sujets sont traver- sés par les préoccupations environnementales selon GérardVoinnet : le transport (pri- vilégier le collectif), le logement (rénover le parc immobilier), la question de l’alimentation éga- lement. “Nous avons ici la possi- bilité d’installer des producteurs locaux, il faut qu’on y travaille réellement. Caprins, ovins, pas- toralisme, maraîchage sur la plaine de l’Arlier…Les possibilités

sont nombreuses” note Gérard Voinnet qui souhaite également “réinvestir les pré-bois pour de la production de viande et de lai- tages, une production locale qui pourrait fournir la restauration collective” plaide-t-il.“Des chèvres et des brebis au-dessus des Pareuses, ça pourrait avoir de la gueule” sourit-il. M. Voinnet défend également l’idée de créer une conserverie sur le secteur de Pontarlier. Au-delà de l’aspect

Le président de la C.C.G.P. avait lancé cette idée il y a deux ans de créer, à l’échelle des dix communes de l’agglomération pontissalienne, une commune nouvelle qui engloberait le tout en une seule collectivité. l Une commune nouvelle, pour quoi faire ?

l L’exemplarité des élus

Les citoyens exigent aujourd’hui que leurs élus soient irréprochables dans leur mandat et jusque dans leurs activités annexes. Quel est l’avis des candidats ?

PATRICK GENRE

PATRICK GENRE

“On n’a pas un joker permanent”

“Refuser d’en parler, c’est un non-sens”

E n début puis en fin de mandat, le maire a eu à gérer deux situations délicates sur le plan de l’exempla- rité et qui ont fait et font encore causer dans le landerneau pontissalien. Lui n’était pas concerné. Annonçant lors de la présentation de sa liste que les colistiers partageaient des valeurs communes, il semblait utile de savoir s’il l’exemplarité en faisait partie. “Le maire est le premier ambassadeur de sa ville. Il doit avoir un comportement conforme à certaines valeurs : respect, dignité, humilité, écoute, proximité. L’équipe qui l’accompagne doit aussi être respectueuse, respectée et savoir se respecter. On doit accepter le débat et “Ouvrir les commissions à la société” GÉRARD VOINNET P our Gérard Voinnet, l’exemplarité des élus, ce n’est pas tant leur com- portement irréprochable dans la vie publique comme dans la vie privée (qui pourrait s’en targuer d’ailleurs ?), mais c’est sans doute plus “dans la manière de faire vivre la démocratie dit-il. Je souhaiterais par exemple que toutes les commissions soient ouvertes à la société.” Pour appuyer

E n 2016, le maire de Pontarlier et président de la C.C.G.P. avait pris l’initiative de lancer l’idée de transformer la communauté de communes en une seule et même commune. Certains maires l’ont découvert dans la presse. Un coup de pub, un rien provocateur ? Pro- bablement, avec l’envie de réveiller ou d’éveiller les consciences vers une mutualisation plus large au sein d’une collectivité déjà largement engagée dans cette voie sur les plans techniques et administratifs. Eau,

la critique avec une discipline de groupe.” Pas question pour lui de demander la démission de ceux qui avaient fauté sur le planmoral car ils en ont subi les consé- quences autrement. Pour autant, et il le précise : “On n’a pas un joker permanent. Le statut d’élu ne donne pas de passe- droit.” Bien sûr, il ne tolérait d’un élu aucune affaire de mœurs, d’atteinte à l’intégrité physique, de condamnation pour des faits de détournements, d’abus de biens sociaux… “Un élu, c’est un homme, une femme qui respecte sa ville mais qui reste aussi un être humain.” Errare humanum est … n ses propos, il prend l’exemple de deux com- missions qui à ses yeux fonctionnent très bien justement parce que les associations pontissaliennes sont impliquées : la com- mission sport et la commission accessibilité. “Il faut généraliser cette pratique” dit-il. Une manière selon l’élu d’améliorer “faci- lement et directement l’image des élus auprès de la population.” Gérard Voinnet estime aussi que l’exem- plarité, c’est aussi tout simplement d’être présent aux commissions, aux réunions de travail et aux conseils municipaux. Il prône enfin le fait que le maire de Pontarlier soit enmême temps le président de la C.C.G.P., “mais c’est tout. Qu’il ne cumule pas avec d’autres mandats.” Suivez son regard… n

assainissement, secrétariat inter- communal, tourisme, développement économique, urbanisme, la mutua- lisation est en route. Reste l’étape politique à franchir. Sans doute la plus périlleuse.Après une année de concertation, le soufflé s’était dégonflé mais il en ressortait néanmoins une autre carte admi- nistrative de la C.C.G.P. avec des regroupements possibles par affinité, de proche en proche. “Une commune nouvelle n’a de sens que si elle repose sur un projet de territoire. Une com-

mune nouvelle doit apporter de la valeur ajoutée. Enfin, une commune nouvelle doit aussi garantir le main- tien des spécificités locales.” Ne se définissant pas comme un “ayatollah de la commune nouvelle” , Patrick Genre s’il est de nouveau élu aux commandes de la C.C.G.P., relancera le débat en suivant le même raisonnement. “Refuser d’en parler, c’est un non-sens. Si elle se fait, tant mieux et si cela n’aboutit pas, on arrêtera. Il s’agit d’une déci- sion qui doit être prise à la C.C.G.P.” n

“Cela ne fera pas partie de mon programme” GÉRARD VOINNET

P our M. Voinnet, cette idée lancée par Patrick Genre il y a deux ans ne serait qu’un tour de passe- passe fiscal pour que les finances intercommunales retrouvent un semblant d’équilibre. “Imaginez un habi- tant de Sainte-Colombe devoir payer les mêmes impôts qu’un habitant de Pontarlier ! Cette idée de commune nouvelle doit être oubliée.” Il trouverait plus

cohérent de limiter le périmè- tre de cette éventuelle com- mune nouvelle à Pontarlier et Doubs, mais “dans ce cas, dit-il, il faut juste que ces deux communes fusionnent. Pas besoin de commune nouvelle ! Mais si ça devait se produire, c’est à la population de décider, pas aux élus. ”GérardVoinnet l’assure : “Cette question de commune nouvelle ne fera pas partie de mon programme. ” n

Créer une commune nouvelle entre Pontarlier et Doubs, et éventuellement

d’autres communes de la C.C.G.P. Ce projet ne fait pas l’unanimité.

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