La Presse Pontissalienne 243 - Janvier 2020

18 DOSSIER PONTARLIER ET ENVIRONS

La Presse Pontissalienne n°243 - Janvier 2020

DOUBS

Opposés à la commune nouvelle Ils veulent renouer avec une identité plus villageoise La liste portée par Georges Cote-Colisson, actuel adjoint aux finances à Doubs, s’inscrit dans la maîtrise de l’urbanisation et le souci d’être plus à l’écoute des besoins de la population.

Georges Cote-Colisson, au centre, entouré par plusieurs membres de la liste “Unis pour un Doubs Village” dont les 25 noms seront dévoilés ce mois-ci.

P as question de faire alliance avec Pontarlier. C’est d’ailleurs l’effet déclencheur à l’origine de cette liste qui compte trois conseillers municipaux. “Le pro- jet d’une commune nouvelle avec Pontarlier n’était pas à l’ordre du jour en 2014même si l’on s’en doutait. Quand les choses ont été dites dans ce sens en 2017, on s’est clairement opposé au projet” , indique Georges Cote- Colisson qui portera la liste inti- tulée “Unis pour un Doubs Vil- lage.” Les raisons de la scission : perte d’autonomie, risque d’absorption, Repères Georges Cote-Colisson est res- ponsable administratif et comp- table en retraite, actuellement cinquième délégué notamment aux finances. Il a 64 ans, il est marié et père de trois enfants.

clef de voûte du futur P.L.U.I.H. “Doubs deviendrait le pôle urbain de Pontarlier avec les risques d’une urbanisation toujours aussi soutenue, ce à quoi l’on s’oppose aujourd’hui.” Sans renier les choix d’aména- gement engagés depuis deux mandats, la liste “Unis pour un DoubsVillage” affiche clairement sa volonté de maîtriser l’expan- sion de la commune au cours du

sans oublier le point crucial, l’en- volée de la fiscalité locale avec une hausse proche de 80 % pour la taxe foncière. Cette augmen- tation toucherait aussi la taxe d’habitation mais celle-ci est appelée à disparaître à l’horizon 2023. Inversement, la commune nouvelle permettrait d’étendre certains services de la Ville comme la police municipale ou le réseau de bus àDoubs. “Notons qu’il faut bien différencier la communauté de communes et la commune nouvelle. On n’a clai- rement pas envie de devenir un quartier de Pontarlier, ni une cité-dortoir. Ce projet signifierait également qu’il n’y aurait plus forcément à terme des représen- tants de Doubs au conseil de la commune nouvelle.” Cette trop grande promiscuité avec Pon- tarlier dérange Georges Cote- Colisson qui fut d’ailleurs le seul élu du Grand Pontarlier à s’op- poser au Plan d’Aménagement et du Développement Durable

connectée, création d’un conseil des jeunes, développement des échanges avec les seniors, tendre vers la gratuité des transports scolaires pour les lycéens et col- légiens de Doubs. “On va devoir réfléchir à l’extension du bâti- ment accueillant la cantine sco- laire qui s’avère trop petite. Comme il n’y a pas que des fron- taliers à Doubs, on souhaite redonner au C.C.A.S. son vrai rôle, en le faisant ressortir du budget de fonctionnement.” Ce recentrage passe aussi par la mise en place d’un pôle asso- ciatif et la création d’une fête du village. “Un gros travail a déjà été effectué sur le dévelop- pement des voies douces. On peut aller encore plus loin en profitant

de subventions inutilisées qui serviront par exemple à l’éclai- rage de la voie du train dans sa traversée communale.” Cette liste qui se veut apolitique est aussi tournée vers le développement durable en proposant d’équiper les bâtiments communaux en énergies renouvelables : solaire, bois… “C’est important que la commune montre l’exemple” , poursuit le candidat. Autre point de dissension avec le maire actuel RégisMarceau : la destination de l’église qui vient de faire l’objet d’une coûteuse rénovation. “On ne voudrait pas qu’elle soit transformée en locaux associatifs. C’est important de la faire vivre en proposant des activités culturelles. On n’est pas

dans une logique de vouloir ren- tabiliser cet investissement patri- monial.” Doubs entre dans la catégorie des communes à 23 conseillers municipaux. La liste “Unis pour un Doubs Village” comportera 25 noms, donc deux supplémentaires comme l’auto- rise la loi. Les électeurs de Doubs auront donc le choix entre deux listes, la première étant conduite par Florence Rogeboz (voir notre édi- tion de novembre). Un scrutin qui s’annonce déjà plus motivant qu’avec la liste unique présentée en 2014, élue au premier tour avec un taux d’abstention de 43 % et 20 % de suffrages blancs ou nuls. n F.C.

prochainmandat. Une façon de mieux prendre en compte les enjeux agricoles et envi- ronnementaux. Georges Cote- Colisson souhaite impliquer davan- tage les habitants à la vie munici- pale : consultation sur les projets structurants, com- munication plus dynamique et

Les électeurs auront donc le choix entre deux listes.

ASSOCIATION

Traduction de son livre L’hommage franco-allemand à Claude Dornier

L’Association Culturelle Franco-Allemande de Pontarlier (A.C.F.A.) a rendu hommage à un célèbre avionneur allemand dont la famille était originaire d’Arçon : Claude Dornier.

par Fairchild, évolution qui restera sans suite après la faillite de la société en 2002. Le livre de l’ingénieur allemand dont les ancê- tres étaient installés à Arçon est désormais disponible à la vente. Pour tous renseigne- ments, veuillez contac- ter l’A.C.F.A. par mail

culturelle franco-allemande de Pon- tarlier, pour faciliter les relations avec la famille d’Outre-Rhin. “L’idée est venue fin 2018 de traduire le livre de Claude Dornier au sein de l’association pour faire découvrir l’histoire de cet avionneur de génie dont le nom résonne de manière particulière sur notre territoire. Pour clore ce cycle de traduction, David Dor- nier a invité l’association à visiter le musée de l’aviation Dornier, visite à laquelle s’est ajoutée, le lendemain, celle du musée Zeppelin, où Claude Dornier avait été recruté en tant que jeune ingé- nieur par le Comte Ferdinand von Zep- pelin” relate Francine Courlet. L’ingénieur bavarois Claude Dornier reste une des grandes figures de l’aé- ronautique européenne. Diplômé de l’université technique de Munich en 1907, l’ingénieur a mis au point pas moins de 68 modèles d’avions. Dans les années 1920, il se fait un nom avec l’hydravion Walet que l’explorateur RoaldAmundsen utilisera pour une de ces expéditions… Ce sera ensuite le gigantesque Do-X, plus grand avion au monde à l’époque, avec douze moteurs montés en tandem sur la voilure. La Seconde Guerre mondiale verra la société produire notamment différents types de bombardiers. La société Dor- nier reprendra son activité après guerre, participant à de nombreux programmes de recherche, à la production d’avions- écoles militaire (Alphajet) ou de travail aérien, avant de disparaître, absorbée

F in novembre, une cinquantaine de personnes de Pontarlier et de ses environs se sont rendues en Allemagne (au bord du lac de Constance) à l’initiative de l’A.C.F.A. “Ce voyage avait un objectif très parti- culier, il s’agissait de remettre la tra- duction, version française, du livre de l’avionneur Claude Dornier “Aus meiner Ingenieurlaufbahn” (“Souvenirs de ma vie d’ingénieur”) à son petit-fils, David

Prochain événement, le festival de cinéma allemand.

riens pour qu’une histoire se concrétise. À l’origine, plusieurs courriers en pro- venance d’Allemagne, émanant de la famille Dornier, originaire d’Arçon et restés dans l’ombre à la mairie de ce village. Puis en 2004, un généalogiste, Bernard Laithier, les découvre, entre- prend des recherches sur la généalogie de cette famille et contacte une ger- manophile, Francine Courlet, devenue entre-temps présidente de l’association

Dornier, directeur du musée Dornier de Friedrichshafen” observe Francine Courlet, la présidente de l’association pontissalienne. Cette traduction avait été le fruit d’un travail d’une dizaine de membres de l’association sur un laps de temps d’une année. On pourrait s’étonner que l’A.C.F.A. se soit lancée dans une opé- ration d’une telle ampleur mais il suffit parfois de chance, de hasard, de petits

acfapontarlier@gmail.com ou au 06 71 59 68 32. L’A.C.F.A., fondée en 1992 compte une cinquantaine d’adhérents, elle a pour objet de favoriser les contacts et la com- préhension mutuelle par l’approfon- dissement de nos connaissances lin- guistiques et culturelles. L’association se réunit deux fois par mois à Pontarlier pour des soirées organisées en deux parties : “apprentissage de la langue avec 45 minutes de travail écrit et oral, encadré par les membres les plus avan- cés du groupe, et immersion dans la culture allemande avec 90 minutes de discussion sur un sujet proposé libre- ment par les membres” précise la pré- sidente. Le prochain événement de l’A.C.F.A. sera le festival de cinéma allemand, organisé avec l’Olympia, en mars pro- chain, avec la projection de 8 films sur 5 jours. n J.-F.H.

La délégation du Haut- Doubs a rendu visite au musée Dornier de Friedrichsha- fen.

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