La Presse Pontissalienne 240 - Octobre 2019

DOSSIER I

La Presse Pontissalienne n°240 - Octobre 2019

20

Le marché locatif

l Immobilier Moins de tension dans le locatif privé Les nouveaux logements neufs

concurrencent fortement l’ancien

D’après la dernière étude de l’Observatoire de l’immobilier, louer un logement à Pontarlier est toujours aussi coûteux mais il devient plus facile d’en trouver un ! La vacance locative repartie à la hausse va-t-elle faire baisser les prix ?

D es grues, des pelleteuses, des panneaux de chantier. Pontarlier bouge et construit du neuf. Le taux de loge- ments vacants sur un territoire est un des indicateurs de l’adéquation entre l’offre et la demande et permet d’évaluer les tensions existantes sur le marché immobilier. Plus le taux de vacance est faible, plus la tension est forte. Il est géné- ralement admis qu’un taux oscillant entre 3,5 % et 5 % permet d’assurer la fluidité nécessaire sur le marché locatif pour la mobilité résidentielle. Pour la première fois depuis de nombreuses années, un revirement s’amorce avec une (légère) hausse de la vacance locative dans les secteurs de Pontarlier et plus généralement de la bande frontière. Il semble se confirmer dans le temps d’après l’Observatoire de l’immobilier piloté par l’A.D.I.L. du Doubs en lien avec la Direction régionale de l’environnement et du logement (D.R.E.A.L.). En effet, le taux moyen de la vacance locative (tous types de parcs confondus) dans la zone frontalière est passé de 3,8 % en décembre 2016 à 4 % en 2017 et fin 2018. “Le marché locatif privé de la zone frontalière se révèle moins tendu depuis quelques années” indique l’A.D.I.L. du Doubs. Les prix demeurent toutefois élevés avec un prix en moyenne de 9,03 du m 2 tout proche de Besançon (9,42 euros). Comptez en moyenne 720 euros pour un T3 et 500 euros pour unT1. Dans les communautés de communes, c’est celle de Lacs et montagne du Haut-Doubs qui affiche les prix les plus élevés (9,44 euros du m 2 ) avec la communauté de communes des Rousses (10,57) quand celle du Grand Pontarlier est à 9,37 euros. Comment expliquer ce tassement de la demande ? Selon les pro- fessionnels de l’immobilier, il est le résultat de plusieurs facteurs :

incertitude économique, dégradation du travail frontalier, niveau élevé des loyers, mauvais état des logements dans le parc ancien. Le taux de vacance locative a marqué un “pic” pendant l’été 2018, alimenté par la mobilité des locataires vers des secteurs moins chers (comme Valdahon), mais plus éloignés de la frontière. Dans un contexte économique fragilisé, la mise sur le marché d’un certain nombre de programmes neufs au centre-ville de Pontarlier est venue concurrencer le parc existant. En revanche, une tension se fait ressentir sur le logement social qui est le parent pauvre du Haut-Doubs. La situation du parc locatif social du secteur frontalier tranche avec celle du reste du département. En effet, dans ce secteur, l’offre en logements sociaux, trop faible

au regard des besoins, a du mal à satisfaire une demande qui ne faiblit pas et qui reste alimentée par les prix élevés du parc privé. Rappelons que le parc H.L.M. ne représente que 20,3 % du parc locatif frontalier. Le taux de pression de la demande de logements sociaux (qui correspond au ratio entre le nombre de demandes et le nombre d’at- tributions) au 1 er janvier 2018, est de 3 pour la zone frontalière contre 2,1 à l’échelle du dépar- tement. Aussi, quand elle existe, la vacance dans le parc locatif social concerne essentiellement des biens de type F4. Ce segment représente 35,7 % des logements du parc H.L.M. dans le secteur fron- talier. Cette nouvelle concurrence du neuf à Pon- tarlier incite les propriétaires qui se sont endormis sur leurs lauriers à moderniser leurs logements. n

Des propriétaires se sont

endormis sur leurs lauriers.

Le logement ancien se loue moins bien à Pontarlier. C’est moins vrai à Jougne (photo), Métabief, Malbuisson.

l Prix

Plus c’est cher, plus c’est attractif

Des loyers à 9,44 euros le m 2 vers Métabief C e n’est un secret pour personne. Plus un loge- ment est recherché, plus il est cher. La com-

niveau d’attractivité global des territoires que sont l’emploi, le niveau de services, l’offre de loge- ments. Ce phénomène, initié maintenant depuis plusieurs exercices, s’affirme accélérant le creusement des écarts entre territoires, rendant d’un côté ceux les plus en déprise encore moins attractifs et de l’autre renforçant l’attrait et la cherté des mieux lotis” explique le rap- port de l’Observatoire de l’im- mobilier du Doubs. La moyenne régionale est de 7,72 euros. n

munauté de communes des Lacs et Montagnes du Haut-Doubs remporte la palme des loyers mensuels moyens le plus élevés du Doubs. Le prix s’établit à 9,44 euros du m 2 , derrière Les Rousses et devant le Grand Besançon et le Grand Pontarlier (9,17 euros du m 2 pour ce der- nier). “Les niveaux de loyers s’organisent en fonction du

De fortes disparités pour les loyers selon les zones (source : Observatoire de l’immobilier du Doubs).

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