La Presse Pontissalienne 240 - Octobre 2019

LE DOSSIER 18

La Presse Pontissalienne n°240 - Octobre 2019

SE LOGER DANS LE HAUT-DOUBS, COMBIEN ÇA COÛTE ?

l Conjoncture 40 % des acquéreurs ont moins de 30 ans Les acquisitions se font de plus en plus tôt Après des années d’euphorie suivies d’une relative récession, le marché immobilier du Haut-Doubs est redevenu équilibré avec à peu près autant de mises en vente que d’acquéreurs. Fidèle à sa réputation, le Haut-Doubs frontalier reste une des zones de la région où louer ou acheter un appartement ou une maison coûte le plus cher. Achat dans le neuf, dans l’ancien, location… La Presse Pontissalienne fait le tour des prix de l’immobilier.

C ontrairement à ce qui se passait il y a une dizaine d’années, tout ne se vend plus à n’im- porte quel prix dans le Haut- Doubs. Les acquéreurs sont deve- nus plus regardants et prudents. Cette tendance est confirmée par les professionnels locaux de l’immobilier. “L’acheteur ne signe plus n’importe quoi” confirme Pierre Gelin, le président du groupe Intoo Habitat à Pontar- lier.Tout comme les banques ne financent plus n’importe qui pour n’importe quoi, comme elles avaient pu le faire encore durant la décennie précédente. Avec la baisse historique des taux d’in- térêt, le métier de courtier a pris beaucoup d’ampleur. “47 % des prêts aujourd’hui passent par

l’intermédiaire d’un courtier” confirme un professionnel du secteur. Les tarifs de l’immobilier, eux, continuent à être portés par un bassin d’emploi au fort pouvoir d’achat. Sur le secteur de Pon- tarlier, le prix courant d’unemai-

d’avoir un apport important” note Pierre Gelin. Phénomène nouveau : de plus en plus de jeunes ne passent même plus par la case location avant d’ac- quérir leur premier logement. Au sein du réseau Intoo, “40 % des ventes sont désormais réa- lisées par des moins de 30 ans et 28 % entre 30 et 40 ans. Au total, les deux tiers des transac- tions sont réalisées par des acqué- reurs de moins de 40 ans. ” Il reste tout un pan de la popu- lation (qui ne travaille pas en Suisse) et pour qui une maison à 300 000 € reste inaccessible. Ceux-ci s’éloignent donc de la frontière et de la zone pontis- salienne. C’est ainsi que le sec- teur de Levier connaît un nou- veau dynamisme depuis

Pierre Gelin, président du groupe Intoo Habitat à Pontarlier.

du Haut-Doubs enmatière d’im- mobilier, c’est le taux de rotation de plus en plus fréquent des biens immobiliers. Contraire- ment à nos grands-parents pour qui l’acquisition d’un logement était l’affaire d’une vie, le taux de détentionmoyen des maisons et des appartements dans le Haut-Doubs est désormais à d’a peine 6 ans. “Les gens ont beau- coup moins d’affect qu’avant avec la pierre” note un autre professionnel du secteur. Autre statistique : sur 100 loge- ments désormais, 7,7 font l’objet d’une vente tous les ans. Il y a dix ans encore, le taux était de 5 ventes par an sur 100 loge-

quelques années. “Pour 200 000 à 250 000 € à Levier, on a l’équivalent d’une maison à 300 000 à 350 000 € à Pontar- lier” ajoute un agent local. Mais la disparité souvent montrée du doigt entre le frontalier qui aurait accès aumarché au détri- ment du travailleur en France est à relativiser à en croire le responsable d’Intoo. “La per- sonne qui travaille en France est plus encline à économiser et gère très bien ses revenus. Si bien qu’elle peut accéder aussi à des maisons à 300 000 euros car elle aura souvent un bon apport” note-t-il. Une autre particularité récente

ments. Comment va évoluer le marché immobilier dans les prochaines années ? Les professionnels du secteur estiment qu’avec les futurs P.L.U.I. (plans locaux d’urbanisme intercommunaux) qui devraient fortement res- treindre les possibilités de construire, “on doit sans doute s’attendre à une hausse des prix dans l’ancien.” Autre risque à mesurer pour les années à venir : la problématique liée à la pénurie d’eau qui risque, elle aussi de restreindre fortement les capacités de construction, y compris dans le Haut-Doubs. n J.-F.H.

son moyenne se situe aujourd’hui entre 300 000 et 350 000 euros. “Ce genre de tarifs ne rebute pas les acqué- reurs car les jeunes achètent de plus en plus tôt un premier appartement qui leur permet un peu plus tard

“40 % des ventes sont réalisées par des moins de 30 ans.”

Made with FlippingBook - Online catalogs