La Presse Pontissalienne 239 - Septembre 2019

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Pontissalienne n°239 - Septembre 2019

DANS LES COULISSES D’UN CHANTIER HORS NORMES

Les travaux de rénovation de l’église de Doubs constituent un chantier hors normes à plusieurs titres. De par l’ampleur des moyens matériels employés, la hauteur des échafaudages qui couvrent la plus haute flèche du Haut-Doubs, et à travers la réflexion entamée par la commune sur la destination future de l’édifice religieux. Reportage. L’ église de Doubs telle qu’on la connaît aujourd’hui a été édifiée Projet Une structure montée à l’intérieur de l’édifice

Fort de ces réflexions, la mairie de Doubs a donc engagé une discussion avec le Diocèse de Besançon et la sous-préfecture de Pontarlier afin de trouver une utilisation la meilleure pos- sible pour ce morceau de patri- moine local. “Doubs cherche à être un cas d’école en la matière. Des centaines de communes en France vont se retrouver confron- tées à cette question, nous cher- chons juste à initier un mouve- ment qui nous paraît inéluctable” plaide M. Marceau. L’idée émise par l’équipe muni- cipale, qui n’en est pour le moment qu’à l’état embryon- naire, serait donc de pouvoir affecter l’église de Doubs à une double utilisation. “L’intérieur de la nef pourrait être dédié à l’exercice du culte mais dans un espace plus restreint correspon- dant à la fréquentation actuelle des cérémonies religieuses. Et à l’intérieur de l’édifice, nous pour- rions édifier une structure indé- pendance dans laquelle pour- raient être intégrés des éléments à vocation communale, type pôle destiné à la jeunesse, à la musique ou au périscolaire. On a bien conscience que ce principe serait totalement novateur en France, mais la réflexion vaut le coup d’être engagée. Nous sommes dans la recherche de solutions” estime le maire de Doubs. Sous-préfecture et Dio- cèse sont associés étroitement depuis quelques semaines à ces pourparlers engagés selon la mairie “dans l’intérêt de tous.” n J.-F.H.

L’histoire d’un édifice hors normes

L’église de Doubs, futur lieu d’accueil polyvalent ? La commune de Doubs a engagé la réflexion autour de l’affectation future de son église actuellement en travaux. L’idée actuellement en discussion avec l’État et le Diocèse serait d’en faire un lieu en partie réservé au culte, en partie à d’autres activités communales. Ce serait une première en France.

des pèlerins en provenance de toute la région, l’église de Doubs s’est vite révélée insuffisante pour contenir la foule. C’est donc pour accueillir les fidèles venus en masse se recueillir devant ces reliques sacrées que la commune de Doubs a entrepris l’édification de cette monumentale église. Mais faute de moyens suffisants, il a fallu attendre 1930 pour que l’église de Doubs soit couronnée par sa flèche en béton dominant toute la plaine de l’Arlier. n

en 1869. Si avec ses 52 mètres de longueur, 24 m de largeur et sa flèche culminant à 69 m l’église de Doubs est la plus imposante du Haut-Doubs pon- tissalien - elle dépasse même Saint-Bénigne à Pontarlier -, c’est lié au culte que l’on vouait aux reliques de Saint-Pie (un martyre des catacombes romaines) arrivées ici en 1781 depuis Rome. Devant l’afflux

L es édifices religieux sont souvent pour les communes un emblème, un symbole, voire un phare comme c’est le cas de l’église de Doubs tant la flèche est repérable de loin lorsqu’on approche de Pontarlier. Si l’église représente une des fiertés des communes en termes de patrimoine, c’est hélas éga- lement une lourde charge à assumer quand il s’agit de finan- cer des travaux d’entretien. Nombre d’édifices religieux se dégradent parce que les com- munes ne peuvent plus les entretenir. La commune de Doubs a fait le choix (voir page suivante) de ne

pas laisser tomber en ruine sa monumentale église. “Mais maintenant que les travaux sont engagés et financés, que va-t-on faire de cet édifice sachant que le nombre de fidèles continue à baisser et que Doubs n’a plus de prêtre ?” interroge le maire Régis Marceau. Conscients de leur responsabilité, le maire et son équipe municipale ont donc entamé une réflexion sur l’uti- lisation future de l’église quand les travaux seront achevés. “Il n’était pas question de désacra- liser cette église car elle doit res- ter un lieu de culte, même s’il n’y a pas plus de huit messes par an, quelques mariages et quelques cérémonies d’obsèques.

À l’heure où le nombre de prêtres est en chute libre et où le renou- vellement des bénévoles au sein de l’unité paroissiale est plus qu’incertain, qui pourra conti- nuer à gérer un tel bâtiment ? Nous ne voulons pas en faire non plus un lieu d’exposition ou un restaurant, ça ne fonction- nerait jamais. Les nombreuses réflexions que nous avons eues nous ont amenés à envisager une autre solution. Il faut que l’on retrouve une utilisation cohérente de cet édifice, avec tout le respect que l’on doit au culte catholique, et tout le respect que l’on doit aux contribuables qui ont mis l’argent dans cette réno- vation” ajoute le maire.

La haute flèche de

l’église n’a été construite qu’en 1930.

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