La Presse Pontissalienne 239 - Septembre 2019

30 DOSSIER FRA N - LEVIER

La Presse Pontissalienne n°239 - Septembre 2019

PATRIMOINE LOCAL

Levier

À la découverte du musée-relais du trait comtois et de la forêt

L’ idée de ce musée était munici- pale, à l’initiative du maire de l’époque de Louis Philippe. Il s’est installé dans l’ancienne caserne des pompiers, place Bugnet. “L’occasion de fonds européens excep- tionnels” , se remémore Jean-Pierre Gurtner, responsable des Amis du Musée et conseiller municipal. L’intro- duction du thème de la forêt est due à Bernard Raillard, adjoint. Puis de 2017 à 2019, les Amis du Musée ont revu toute la scénographie, et amené le thème de la fruitière. “Le cheval trans- portait les bois, mais aussi les fromages dans les tonneaux. Les fromages ont besoin de bois. Les ustensiles étaient en bois. On relie tout ça au service d’une économie rurale” , illustre Jean-Pierre Gurtner. “Les transformations ont pour bénéfice d’apprendre toujours plus de choses” , explique-t-il. Au fil de la visite, les hôtes sont invités à découvrir l’évolution de l’usage du cheval comtois, du bois, de la fabrication du fromage, et à toucher. “Il est impor- tant de réhabiliter le toucher et de sentir la toile des fromages, les colliers des chevaux, l’odeur de l’épicéa” , développe Jean-Pierre Gurtner. Pour les petits, c’est la découverte de matières nou- velles. Pour les plus anciens, c’est le souvenir des odeurs et textures de leur enfance. “Ils se laissent d’ailleurs souvent aller à des anecdotes” , apprécie Émilie Saillard, l’animatrice. “Une visiteuse a

Il fêtera ses 20 ans l’an prochain. Depuis sa création, il vient de vivre sa troisième transformation. Cela signifie que ce musée n’est pas que du passé, mais qu’il traverse et s’adapte aux différentes générations.

Jean-Pierre Gurtner, responsable, et Émilie Saillard, animatrice, entou- rés d’une partie des Amis du Musée, qui donnent une âme à ce lieu.

aux personnes àmobilité réduite (ascen- seur) et également aux personnes mal- voyantes (affichage en braille). Le par- cours, traduit en anglais, allemand, chinois, agrémenté de films et d’une multitude d’objets, est conçu pour voir, entendre, lire, toucher, jouer et appren- dre. C’est une niche de culture et de patrimoine, à dimension humaine. En septembre, le musée est ouvert les mardis et dimanches de 13 h 45 à 17 h 45 et du mercredi au vendredi de 10 heures à 12 heures et de 13 h 45 à 17 h 45. En octobre : du mercredi au samedi de 10 heures à 12 heures et de 13 h 45 à 17 h 15. Le musée est fermé lesmois de novembre, décembre, janvier (visite possible pour les groupes sur réservation). n M.T.

écrit dans le livre d’or : merci, ça me rappelle mon enfance !” , confie-t-elle. Depuis son arrivée, elle organise des ateliers qui rencontrent un franc succès, à chaque vacance des bricolages pour enfants. “Une animation spéciale sera proposée dans le cadre des journées du patrimoine le dimanche 22 septembre

l’après-midi” , invite-t-elle. Depuis le début de l’an- née, le musée du cheval comtois a accueilli plus de 1 500 visiteurs à Levier. L’été, il reçoit entre 20 et 30 personnes par jour, dont “tous les retours sont positifs” , constate l’animatrice. Labellisé Tourisme Handicap, il est entièrement accessible

Un passeur d’histoires et de valeurs de terroir.

La visite commence par une impression collection de colliers de chevaux, et un traîneau, transmis par la famille Gindre de Chapelle-d’Huin.

EN BREF

AFFAIRE AURÉLIA VARLET 6 ans… Une grève de la faim pour connaître la vérité

Webcam Une webcam a été installée à la Chapelle Notre-Dame de l’Espérance. Éloigné, vous êtes nostalgique et souhaitez revoir Pontarlier dans son écrin de verdure ? Ou vous souhaitez tout simplement savoir quel temps il fait aujourd'hui ? Quelle que soit la raison, vous avez maintenant la possibilité d’observer la ville depuis la Chapelle Notre-Dame de l’Espérance, qui surplombe Pontarlier. Cette webcam vient s’ajouter à celles déjà en place sur le site du Gounefay au Larmont, à la Malmaison et aux Granges- Narboz, bien connues des skieurs et randonneurs. Patrimoine Dans le cadre des journées européennes du patrimoine, les Archives municipales de gratuites les samedi 21 et dimanche 22 septembre. Animation théâtrale, découverte de la généalogie, présentations des documents précieux et exceptionnels conservés à Pontarlier, outils pour orienter les recherche… Plusieurs ateliers sont organisés tout au long du week-end. Renseignements au 03 81 38 81 14. Pontarlier organisent plusieurs animations

En 2017, l’État reconnaît ses fautes. Et depuis rien. Giovanni, le frère d’Aurélia, saisit l’occasion du Gre- nelle des violences conjugales qui s’ouvre à Paris le 3 septembre pour se battre encore afin de connaî- tre la vérité sur ce dossier, qui est entre les mains du ministère de l’Intérieur depuis le printemps.

L e 14 août 2013, Aurélia Varlet était tuée à La Rivière-Drugeon, par son ex-compagnon, Didier Grosjean, de deux coups de fusil, lequel s’est ensuite donné la mort. Depuis 6 ans, sa famille se bat pour obtenir la vérité dans cette affaire, où la respon- sabilité d’un policier et d’un gen- darme, qui auraient protégé l’as- sassin des multiples plaintes reçues à son égard, a été pointée. Une enquête I.G.P.N., diligentée par Gérard Collomb, alors minis- tre, a duré deux ans et est aujourd’hui terminée. Or, depuis juillet 2017 que l’État a reconnu ses fautes pour dysfonctionne- ments graves de ses services, la famille n’a aucune nouvelle. Leur avocat, Maître Randall Schwerdorffer, a adressé, le 20 août dernier, un courrier en recommandé avec accusé de

réception à Christophe Castaner, actuel ministre de l’Intérieur, rappelant les faits majeurs de cette affaire et l’absence de conclusion, éprouvante pour la famille. “Pendant ces 6 ans, nous avons vécu une multitude de sentiments, vu passer plusieurs ministres également, le premier

étant Bruno Le Roux” , retrace le papa de la victime, Patrick. “Nous avons des senti- ments mélangés. Une trop longue attente à se deman- der s’il n’y a pas quelque chose qui se cache derrière tout ça…Mais là, aucun retour, silence radio. Ça joue avec l’hu- main, la souffrance de ma sœur et de

Une trop longue attente.

Patrick et Giovanni Varlet sont déterminés à agir “très fort, plus haut” pour Aurélia (en médaillon).

toutes les autres femmes” , rebon- dit Giovanni. Sa décision est prise. Le 3 sep- tembre, il devait monter à Paris et entamer, avec le soutien de son avocat et de plusieurs asso- ciations, une grève de la faim devant Matignon, pour connaître

plus de 90 depuis le début de l’année, est en effet de plus en plus médiatisé et la mise en place d’aides évolue et se fait plus concrète, comme le prouve justement ce Grenelle parisien des violences conjugales. n M.T.

la vérité sur la mort de sa sœur. “Un geste extrême pour faire bouger les choses” , annoncent- ils, motivés comme jamais pour entendre enfin les conclusions d’un crime qui aura délié les langues. Le problème des féminicides,

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