La Presse Pontissalienne 239 - Septembre 2019

28 DOSSIER M UTH - RÉGION DES LACS

La Presse Pontissalienne n°239 - Septembre 2019

MONT D’OR

Alpages

Le casse-cailloux rattrapé par la patrouille L’utilisation du casse-cailloux

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D es amas de cailloux plus ou moins enherbés témoignent du passage du casse-cailloux. “Ici, le mode opératoire procède d’un traitement en damiers étalé sur plusieurs saisons. Au final, cela donne le même résultat que si l’engin avait retourné la même surface d’une seule traite” , déplore ce berger de l’associa- tion de gestion pastorale des alpages du Jura. Un témoignage à couvert sur un sujet sensible qui suscite parfois des réactions, des mises à l’écart assez semblent avoir oublié que les retournements de prairies sont désormais soumis à évaluation d’incidence. se généralise désormais à tous les milieux agricoles y compris sur les alpages du Mont d’Or où certains

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La question se pose en effet dans ces zones d’estive à faible rendement her- bager où toute la richesse réside d’ail- leurs dans la diversité floristique. “À chaque suppression d’affleurement rocheux, on supprime tout un cortège de plantes de pelouse, d’insectes, de criquets inféodés au calcaire, au profit de plantes de prairie qui n’ont rien à faire là-haut.” Et le berger de citer l’épilobe, l’hélianthème, l’euphorbe ou encore le gaillet blanc : autant d’es- pèces très appréciées des vaches et génisses à l’estive. L’enfrichement des alpages n’est pas non plus un signe de biodiversité mais de là à tout raser, il y a de la marge. Surtout quand les sécheresses succè- dent aux canicules. “La gentiane ameu- blit la terre et protège aussi sous ses feuilles les plus basses une réserve her- bagère à l’abri du soleil. Quand il n’y a plus rien à manger au sol, les bêtes trouvent alors leur subsistance en brou- tant les feuilles des arbres et des arbustes.” Alors pourquoi le casse-cailloux ? Une façon de reconquérir des terres ? D’aug- menter les surfaces éligibles aux aides P.A.C. au risque de détruire inexora- blement des paysages qui sont égale- ment la signature publicitaire des fleurons fromagers du massif juras- sien : comté, morbier, mont d’or… ? “On milite pour la reconnaissance de ces associations végétales, de ces plantes et arbustes qui ont toute leur place dans les alpages. Ils font aussi partie de la ressource alimentaire.” Suite à l’affaire de Remoray, le collectif “Pour les paysages dumassif jurassien”

rudes. Pour autant, les faits sont là, incon- testables. Après le retournement des communaux transformés parfois en “terrain de golf” comme ce fut le cas l’été dernier à Remoray, le phénomène prend de l’altitude pour se propager dans ces espaces emblématiques des paysages de la montagne jurassienne que sont les alpages, pré-bois ou pâtu- rages boisés comme on les appelle de l’autre côté de la frontière chez nos amis suisses. “On constate l’interven- tion du casse-cailloux dans cette logique de retournement en profondeur depuis deux ou trois ans” , poursuit le berger en soulignant bien qu’il ne s’agit pas d’un défrichage mécanique de surface mais d’une transformation radicale du sol sur 30 à 40 cm de profondeur. “Tout est réduit en poudre pour laisser la place à une flore très banale.” Le jeu en vaut-il la chandelle ?

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avait fait pression auprès de l’État pour préserver les affleurements rocheux, murs, murgers. L’objectif d’ob- tenir un arrêté de protection de l’ha- bitat naturel que constituent les affleu- rements rocheux est encore en chantier. Des avancées ont été obtenues comme le notifie l‘arrêté préfectoral du 2 août 2018 : “Les retournements de prairies permanentes ou temporaires de plus de cinq ans ou de landes” sont soumis à l’évaluation des incidences Natura 2000. Tout le massif du Mont d’Or est concerné. Mais cette procédure n’est pas toujours respectée comme ce fut

le cas cette année sur un alpage du Mont d’Or et de nouveau dans les com- munaux de Remoray. Les faits ont donné lieu à des rapports administra- tifs avec mise en demeure des respon- sables de respecter les arrêtés. Faute de quoi le dossier passe en police judi- ciaire et les faits sont considérés comme un délit. Pour certains agriculteurs, cette néces- sité de retrouver plus de surface her- bagère n’est qu’une conséquence de l’urbanisation galopante du Haut- Doubs qui se fait souvent au détriment de bonnes terres agricoles. n F.C.

Le traitement en damier des pelouses sèches s’étalonne sur plusieurs années.

FOURCATIER-MAISON-NEUVE Reconversion Prendre de la hauteur avec l’Agence Drone Après un parcours en maintenance industrielle, Alexandre Landry a créé la société Agence Drone spécialisée dans les domaines de la thermographie, l’inspection et la prise de vues aériennes.

À l’heure de la transition énergétique, toutes les solutions qui contribuent à valoriser les énergies renouvelables ou à réduire les consommations semblent pro- mises à un bel avenir. Par ses caractéristiques techniques, le drone a toute sa place dans la panoplie d’outils permettant de réduire ainsi la facture énergé- tique planétaire. Alexandre Landry y croit dur comme fer. “C’est à mon avis l’instrument idéal pour mesurer les déperditions de chaleur ou de froid dans les bâtiments. Le

chantier de fouilles archéolo- giques des Gravilliers à Pontar- lier. Par sa mobilité, sa facilité de mise en œuvre et son faible encombrement, le drone est devenu l’outil privilégié pour inspecter des bâtiments, toi- tures, ouvrages d’art et détecter des fuites, des défauts de construction, fissures, affaisse- ments… “On peut aujourd’hui embarquer des appareils de mesure, de prise de vue très très performants.” Ce volet technique n’est pas pour déplaire àAlexan- dre Landry.

drone s’avère à la fois très per- formant et économique en ther- mographie. Le champ d’action englobe plusieurs types d’ac- tions : mesure de stress hydrique sur des espaces végétaux, contrôle

Alexandre Landry intervient avec ses drones à la demande des professionnels, collectivités, particuliers.

d’efficacité de panneaux pho- tovoltaïques, recherche de personnes, d’animaux éga- rés” , explique celui qui est récemment intervenu avec son drone sur le

Un outil performant et économique.

Originaire du Haut-Doubs et titulaire d’une formation en maintenance industrielle, il a d’abord exercé ce métier en France et en Suisse. “On m’a offert mon premier drone de loi- sir il y a cinq ans.” Un vrai déclic pour celui qui pratiquait déjà la photographie classique et

s’est toujours senti concerné par la protection de l’environnement. “Comme j’avais aussi envie de travailler pour moi, j’ai décidé de me lancer. Ce projet est engagé depuis un an pour aboutir à la création de la société “Agence Drone” en mars dernier.” Le pilote de drone répond à

toutes les sollicitations. Derniè- rement, Il a réalisé avec son drone une petite vidéo sur le Conifer, qui est passée dans le journal de 13 heures sur TF1. Sympa. De quoi conforter sa légitimité à réaliser des films promotionnels, bandes- annonces, clips artistiques. n

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