La Presse Pontissalienne 239 - Septembre 2019

RETOUR SUR INFO

La Presse Pontissalienne n°239 - Septembre 2019

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2 500 visiteurs à la ferme Maugain

Patrimoine La France est une terre imprégnée de cul- ture catholique, n’en déplaise à ceux qui voudraient recouvrir sous le manteau de la laïcité une histoire multiséculaire. Et même si les fleurs s’étiolent sérieusement avec un nombre de fidèles de plus en plus faible, les racines chrétiennes du pays sont bien ancrées, notamment dans le Haut- Doubs. Cette histoire a laissé comme témoi- gnages un patrimoine exceptionnel fait d’églises, de cathédrales, de petites cha- pelles ou de calvaires plus discrets mais qui ponctuent chacun à sa manière le pay- sage. Pour les amoureux du patrimoine, c’est une bénédiction. Si l’on raisonne du point de vue de ceux qui ont la charge de les entretenir, la messe est moins joyeuse. L’actualité de la commune de Doubs met parfaitement en lumière le dilemme auxquels sont confrontés les élus chargés de la pré- servation de ces trésors patrimoniaux. Les édifices cultuels sont parfois un gouffre financier, à tel point que certains élus se demandent si l’intérêt commun ne dicterait pas de devoir en démolir certains. La com- mune de Flagey s’était posé la question en son temps, d’autres comme Boujailles sont aussi confrontées à l’entretien de ces colossaux édifices. Dans la commune de Doubs, les élus ont décidé, au nom de la préservation du patrimoine, de mettre les moyens nécessaires à rénover leur église qui a la particularité d’être la plus haute du Haut-Doubs. Mais ils souhaitent aujourd’hui aller plus loin. Tout en respectant la vocation originelle du lieu de culte, les élus de Doubs réfléchissent, sans faux tabous, sans idéo- logie et dans le respect de toutes les opi- nions, à l’usage futur de ce bâtiment monu- mental. On le verra dans les pages qui suivent, ils ont ouvert un débat sans doute inédit en France, révolutionnaire penseront certains, visionnaire estimeront d’autres, concernant l’usage futur de ces lieux de culte rénovés pour une utilisation unique- ment cultuelle de plus en plus limitée. Pourquoi ne pas destiner ce morceau de patrimoine local à un usage qui ne serait plus unique ? Pourquoi ne pas pouvoir aménager à l’intérieur de l’église des espaces à vocation publique pour des acti- vités communales ? Ce qui pourrait paraître comme un pavé dans la mare jeté par le maire de Doubs sera peut-être un exemple pionnier en France. L’idée mérite de toute façon une réflexion approfondie et dépas- sionnée. n Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Jean-François Hauser. Acollaboréàcenuméro :MagalieTroutet. Régie publicitaire : Anthony Gloriod au 03 81 67 90 80 Imprimé à Nancy-Print - I.S.S.N. : 1298-0609 Dépôt légal : Septembre 2019 Commission paritaire : 0222 D 79291 Crédits photos : L.P.P., Archives de Pontarlier - Fonds Chauvin, A. Baud, F. Charrière, Micropolis.

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Pontissalienne revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Des éoliennes nuisibles à la protection du milan royal

L e préfet du Doubs a rejeté le 31 juillet dernier la demande d’autorisa- tion environnementale déposée le 18 décembre 2018 par la société Éolis Boree concernant l’implantation de sept éoliennes sur les com- munes d’Arçon et Maisons-du- Bois-Lièvremont. “On est cho- qué par la violence du refus on va se réunir pour savoir quelle réponse on va apporter” , explique Alain Girardet, le maire d’Arçon qui ne s’attendait pas à une telle décision. Il reste néan- moins une possibilité de recours à la Cour administrative d’appel de Nancy. Du côté des oppo- sants, à savoir le collectif “Haut- Doubs Vent contraire”, on se veut “rassuré par cette décision qui va dans le sens de la pro- tection de la faune et notamment du milan royal et de diverses espèces de chauve-souris par- ticulièrement exposées à l’im- plantation de ces éoliennes” , explique Marc Chapuis, porte- parole du collectif.

jet de plusieurs programmes de sauvegarde. La société Éolis Boree propose différentes mesures pour réduire les effets du projet sur le milan royal, les plus notables étant la mise en place d’un système de détection automatisé en temps réel de la faune volante avec effarouche- ment et asservissement condi- tionnel et un arrêt des éoliennes les jours de fauche. Elle s’en- gage aussi à financer les pro- grammes nationaux et régionaux pour préserver cette espèce. Pour autant le préfet estime que “les mesures d’évitement et de réduction sont insuffisantes en ce qu’elles n’évitent pas l’enjeu majeur représenté par la pré- sence du milan royal en nidifi- cation” … et que “la plus-value de mesures d’accompagnement ne compensent pas les risques de collisions avec les éoliennes.” L’arrêté pointe également l’im- pact du parc sur six espèces de chauve-souris présentent dans la forêt voisine. Copie à revoir. n

Ce projet comprenait 7 éoliennes : 4 sur Arçon et 3 sur Maisons-du-Bois-Lièvremont. La hauteur maximale des éoliennes avait été limitée à 155 m en bout de pales. Ce parc était conçu pour produire 14 MW, soit l’équivalent de la consommation électrique de 14 000 foyers, hors chauffage. Le coût du projet s’élève à 17,5 millions d’euros. Au-delà de la production d’énergie renouvelable, il constitue aussi une manne financière suscep- tible de rapporter 5 800 euros par éolienne et par an pour chaque commune, 10 800 euros par éolienne et par an pour la communauté de communes et 6 000 euros pour le Département du Doubs. On comprend mieux les enjeux. Sauf qu’on ne recense pas moins de 19 nids de milan royal dans un rayon de 15 km autour du site d’im- plantation. Figurant sur la liste rouge des oiseaux nicheurs de Franche- Comté ce beau rapace fait l’ob-

Toute la journée, l’exploitation Maugain proposait des activités pour les visiteurs.

L es jeunes agriculteurs du secteur de Levier ont réussi leur pari en organisant le 3 août dernier leur traditionnel “Dimanche à la ferme” sur l’exploitation de la famille Maugain au lieu-dit le Souillot, sur la commune de Chapelle- d’Huin. Près de 2 500 visiteurs se sont précipités à la décou- verte des secrets de fabrica- tion de la laiterie spécialisée notamment dans la fabrication de yaourts. À cette occasion, la famille Maugain a souhaité partager un moment de sport adapté avec le public handi- capé en lien avec l’association Apach’Évasion. Ainsi une trentaine de personnes - les jeunes handicapés et leurs parents, la famille et les res- ponsables d’Apach ont par-

couru 7 km autour du Souillot avec un arrêt-visite chez Phi- lippe Pichet, le potier pour une petite démonstration de son savoir-faire. “Nous avons été ravis de partager la mani- festation avec ces jeunes han- dicapés. Le handicap existe dans notre famille. Cela me tient d’autant plus à cœur d’avoir organisé cette après- midi, cela contribue à créer une relation entre les valides et les non valides par l’inter- médiaire du sport” note Fabrice Maugain qui a mis en place un partenariat finan- cier pour l’année avec Apach’Évasion. Au retour à la ferme, tout le monde a pu découvrir l’environnement de travail du paysan et finir avec une petite dégustation des yaourts. n

Ce projet comprenait 7 éoliennes.

Apach’Évasion au sommet

U ne équipe de jeunes han- dicapés accompagnés de huit jeunes valides ont atteint le 20 juillet dernier le som- met de la Pyramide Vincent, dans les Alpes italiennes, à 4 215 m d’altitude. “Ce n’était pas une compétition sportive, mais pour de jeunes handicapés, c’est vraiment un exploit sportif à plusieurs titres note Cédric Siron, le président d’Apach’Éva- sion. Car tous avaient entre 12 et 20 ans, les 16 jeunes sont tous sont arrivés au sommet et la moitié d’entre eux étaient atteints de déficiencesmultiples : handicap mental, moteur, mal- voyants et malentendants, ou porteurs demaladies évolutives.”

Apach’Évasion travaille dans le but de créer du lien social entre le monde valide et le monde du handicap en propo- sant des activités de pleine nature accessibles à tous : fau- teuil-ski, voile, fauteuil tout ter- rain, joëlette, escalade, alpi- nisme, cascade de glace, canoë, paddle, randonnée, tan- dem, spéléologie, accro- branche, plongée sous marine, course d’orientation… Son objectif est de toucher le plus grand nombre de personnes quel que soit le handicap (moteur, mental, sensoriel, maladies évolutives), quel que soit l’âge (de 2 à 90 ans et plus si besoin…) et quel que soit le

Le sommet a été atteint grâce au soutien, à la complicité et à la compétence des jeunes valides dont le rôle était demoti- ver, conseiller et aider les jeunes handicapés. “Malgré le handi- cap, on est tous capables ensemble de déplacer les mon- tagnes” se félicite Cédric Siron. La même association Apach’Évasion a également souhaité réagir à un article que nous avons consacré le mois dernier à l’association E.L.A.N., dont la présidente, selon Apach’Évasion a tenu “des pro- pos réducteurs sur les missions d’Apach’Évasion. Nous tenons simplement à rappeler que cela fait 12 ans que notre association

L’association locale Apach’Évasion a permis à des jeunes handicapés d’atteindre la Pyramide Vincent.

lieu de résidence. Ainsi, pour l’année 2019, plus de 600 per- sonnes ont déjà bénéficié des compétences de nos guides”

tient à préciser en guise de mise au point Caroline Dèque au nom des membres d’Apach’Évasion. n

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