La Presse Pontissalienne 239 - Septembre 2019

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La Presse Pontissalienne n°239 - Septembre 2019

SANTÉ

Bâtiment à énergie positive La Maisonmédicale Simone-Veil Inauguré le 27 août, cette structure accueille vingt professionnels de santé dont huit médecins généralistes. Un équipement très attendu qui devrait sécuriser l’offre de soins sur un territoire en tension.

P uisqu’il semble de bon goût de baptiser les équipements publics, le choix d’honorer ainsi la mémoire de Simone Veil, “avec l’accord de sa famille” rappelle le maire Patrick Genre, offre déjà à cette maison médicale de solides fondations empreintes d’humanisme, de dignité et d’engagement au service de la santé publique. Figure de proue du futur quartier Saint- Pierre, ce bâtiment ne pouvait se per- mettre un raté architectural et tech- nique. “On était encore au fond du trou le 29 août 2018 pour la pose de la pre- mière pierre. Aujourd’hui on inaugure 2 000 m 2 de surface de plancher. Cette rapidité, c’est le fruit d’une bonne col- laboration pour un bâtiment cohérent, intégré dans le quartier et qu’on espère fonctionnel” , explique Emmanuel Bau- douin, l’architecte, avant de détailler le principe de construction d’un projet qui comprend deux corps de bâtiments principaux. Le premier longe la rue de Besançon et le second qui intègre le hall d’entrée lui est perpendiculaire. Deux tonalités différentes avec une certaine sobriété côté rue qui contraste avec un hall d’accueil qui fait la part

belle à la lumière. Lamaisonmédicale s’organise sur trois niveaux avec la médecine générale en rez-de-chaussée, le paramédical à l’étage et la médecine du travail au dernier niveau. 140 m2 de panneaux photovoltaïques sont installés en toi- ture, ce qui permet d’avoir un bâtiment à énergie positive qui produit plus qu’il ne consomme, étant alimenté en chauf- fage par le réseau de chaleur de la ville. Cette efficacité se retrouve aussi dans l’aménagement intérieur fruit d’une co-construction entre les décideurs, les concepteurs et les professionnels de santé qui occuperont les lieux. “Quand le maire nous a informés qu’il attendait aussi une volonté médicale pour s’im- pliquer dans ce projet, on a dit “banco”. On est ravi. Après quatre ans de ges- tation, le bébé est beau, costaud, son cordon est en plomb, on l’aurait aimé en fibre. Plus sérieusement, nous pen- sons que Pontarlier s’est doté d’un bel outil pour améliorer la proposition médicale et paramédicale sur son ter- ritoire” , estime le Docteur Midot, repré- sentant du corps médical. Le bâtiment va donc accueillir huit médecins généralistes dont trois nou- veaux. On trouve aussi au rez-de-chaus- sée une salle d’urgence administrée par les médecins pour de petites inter- ventions qui relèvent de la médecine générale. Les urgentistes de l’hôpital apprécieront. “Cette salle d’urgence n’est en aucun cas une annexe de l’hô- pital. Elles s’adressent uniquement aux patients du cabinet de la maison médi- cale” , tient à préciser le docteur Midot. Le financement de cet équipement, 4 millions d’euros d’investissement, mobilise tous les acteurs : Europe, État, Région, Département, commune. Sans oublier l’implication de l’A.R.S. “Cette maison de santé représente typiquement ce dont les patients ont besoin. On est

parti d’un cabinet éphémère qui aboutit à ce projet durable. Je ne doute pas que Pontarlier soit encore parmi les premiers à s’engager dans la mise en place des communautés professionnelles territo- riales de santé qui rassemblent les acteurs de la santé autour d’un projet commun” , espère Pierre Pribile, le direc- teur de l’A.R.S. présent à l’inauguration. La satisfaction est aussi de mise chez le sous-préfet JeanAlmazan. “C’est un très bel exemple de la démocratie locale. C’est un projet qui a du sens et à partir de là on décroche des financements. Ici, on a trouvé une solution mais la situa- tion est toujours problématique à l’hô- pital et à l’extérieur. Il nous reste à trou- ver des équilibres de territoires autour de la santé de Mouthe au plateau du Russey.” Le dernier étage accueillera lamédecine du travail beaucoup trop à l’étroit dans ses locaux de la rue Arago. Un service de 12 personnes dont cinq médecins qui interviennent auprès de 1 500 entreprises soit 13 000 salariés. Les paramédicaux sont installés depuis le 2 septembre, les généralistes arrivent le 30 septembre et la médecine du tra- vail le 4 novembre. n F.C. Bien vu ! Patrick Genre annonce l’arrivée à moyen terme de deux ophtalmologues qui projettent d’investir dans la construction d’un ensemble très per- formant où il sera possible de procéder à des actes chirurgicaux. n

La maison médicale Simone-Veil a été inaugu- rée le 27 août en présence de tous les financeurs. “Conçu pour préserver la chaleur en hiver et la fraî- cheur en été, ce bâtiment, surmonté de 140 m 2 de panneaux photovoltaïques, produit plus d’énergie qu’il n’en consomme”, explique Emmanuel Baudouin, l’architecte.

L’effet maison médicale

H uit médecins ont choisi de s’ins- taller dans la maison médicale Simone-Veil. Trois d’entre eux sont venus remplacer d’anciens méde- cins à Pontarlier dans la perspective de s’installer ensuite en maison médicale “On avait envie de travailler à plusieurs dans une équipe qu’on a choisie entre médecins et paramédicaux” , explique l’un d’eux David Chagué. Originaire de Besançon, ce jeune géné- raliste travaille depuis trois ans et demi en cabinet à Pontarlier avec son confrère le Docteur Daviot. “On a repris deux patientèles et on est déjà contraint de refuser du monde. La situation devrait s’améliorer avec ce nouveau cabinet à huit praticiens.” Trois autres jeunes praticiens avaient opté pour des reprises de cabinets à

l’extérieur de la ville mais toujours avec le même objectif d’intégrer une structure collective. Tout aussi encourageant, l’exemple de deux nouveaux médecins qui commencent leur carrière ici même en maison médicale. Fraîchement diplômée, Carole Legendre apprécie de s’installer dans cette nou- velle structure. “C’est mon premier poste” , annonce celle qui avait eu l’oc- casion de faire un stage en ambulatoire à Mouthe dans le cadre de son parcours. Une expérience semble-t-il convain- cante. “Le fait de se regrouper apporte du confort au médecin et aux patients qui bénéficiera d’une continuité de soins en l’absence de son médecin référent.” Au final, la maison médicale a permis d’attirer ou de maintenir six jeunes médecins dans le Haut-Doubs. n

“Après quatre ans de gestionnaire, le bébé est beau et costaud”, note le docteur Midot, représentant des médecins.

La nouvelle maison médicale est située rue de Besançon à côté de l’église Saint-Pierre.

Carole Legendre et son confrère David Chagué sont ravis de travailler avec six autres médecins généralistes dans un cabinet commun.

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