La Presse Pontissalienne 235 - Mai 2019

LA PAGE DU FRONTALIER 34

La Presse Pontissalienne n°235 - Mai 2019

SANTÉ

La lutte contre l’encéphalite et les tiques “Soit la Suisse vaccine trop, soit nous ne vaccinons pas assez” Pourquoi nos voisins suisses se font-ils massivement vacciner contre la méningo-encéphalite à tiques, et rien dans le Doubs ? Chef du service de médecine tropicale à l’hôpital de Pontarlier, le docteur Philippe Marguet demande une étude.

La tique est aussi responsable de la méningo-encéphalite pour laquelle il existe un vaccin largement utilisé en Suisse.

C’ est un peu comme le nuage de Tchernobyl. De l’autre côté de la frontière, en Suisse, les autorités sanitaires invitent fortement leur population, sur- tout si elle réside du côté d’Orbe, Yverdon, Sainte-Croix et au sud du lac de Neuchâtel, à se faire vacciner contre laméningo-encé- phalite à tiques, une maladie transmise par la tique. Chez nous, rien ou presque. Attention à la confusion : il ne s’agit pas d’un vaccin contre la maladie de Lyme, elle aussi transmise par le parasite, mais bien contre l’encéphalite. Dans la plupart des cas, cette maladie est bénigne. Le virus peut causer des vomissements et des maux de tête. Mais il se peut aussi qu’elle génère de graves pro- blèmes neurologiques. “L’année dernière, 375 cas ont été révélés en Suisse” indique le service infectiologie de l’hôpital du

Valais. Dans 1 % des cas, elle est mortelle. Le vaccin coûte entre 200 et 300 euros en Suisse, remboursé par l’assurancemala- die. Alors que la semaine de la vac- cination se déroulait en France du 24 au 30 avril, peu d’expli- cations sont délivrées sur le sujet. Chef du service de méde- cine tropicale à l’hôpital de la Haute-Comté à Pontarlier, le

tent en voyage en Asie centrale, en Europe de l’Est. Faut-il en faire de même avec les profes- sionnels travaillant dans nos forêts, les vététistes, les randon- neurs ? La question peut être posée. À ce stade, je ne peux pas répondre avec certitude” avoue le praticien. Il aimerait - avec un étudiant - conduire une thèse pour en connaître davantage sur ce virus bien implanté également en Forêt noire (Allemagne). “Le Doubs est une zone à risque même si la maladie est rare.” ajoute-t-il.Toutes les tiques n’en sont en effet pas porteuses. Et ce n’est pas parce qu’une tique s’est accrochée à vous que la maladie va se déclarer. Quelques conseils simples afin d’éviter une morsure : se vapo- riser de répulsif et inspecter les zones humides de son corps après une balade en forêt. n E.Ch.

docteur Philippe Marguet livre son analyse : “Nous manquons d’études sur ce sujet ! Soit les Suisses vaccinent trop, soit nous ne vaccinons pas assez. On sait la présence à Orbe, Sainte-Croix, de tiques porteuses. Je vaccine les per- sonnes qui par-

“Je vaccine surtout les voyageurs.”

À droite, le docteur Philippe Marguet aimerait conduire une étude plus poussée sur ce virus à l’échelle de notre région.

LA CLUSE-ET-MIJOUX L’actualité de l’Amicale “Poursuite de l’engagement social et des combats” pour les frontaliers Il a été question des routes, de la santé, de fiscalité et de “l’individualisme” lors de l’assemblée locale de l’Amicale des frontaliers le 4 avril à La Cluse-et-Mijoux.

L es sujets liés aux fronta- liers évoluent. Plus ou moins vite selon certains. C’est le cas des routes (R.N. 57 et R.D. 437) comme l’a rappelé dans son rapport moral le président de l’Amicale des Frontaliers Alain Marguet devant une centaine de per- sonnes. Tous étaient réunis le 4 avril à La Cluse-et-Mijoux pour l’assemblée locale. “Notre combat continue. Nous avons rencontré la D.R.E.A.L. (Direc- tion régionale de l’environnement et du logement) pour lui rappeler que la masse salariale était d’1,6 milliard d’euros par an, qu’il fallait des aménagements” a présenté le représentant de l’association née en 1962 dans le but de défendre les intérêts des frontaliers. Le chantier de désengorgement de Pontarlier

termine sa phase d’études. Pour le reste, c’est stand-by. À noter la création d’un aller ferroviaire supplémentaire Morteau-Le Locle (le midi) - dès avril - via le T.E.R. des Horlogers, “un horaire qui pourrait convenir aux personnes travaillant en équipe” a annoncé le pré- sident. Ses valeurs mutualistes, Exonération de la C.S.G. sur les

l’assemblée sont des retraités, des frontaliers historiques éloi- gnés de certains sujets comme l’accord-cadre entre l’Union européenne et la Suisse (tou- jours pas signé), ou encore l’in- demnisation des chômeurs fron- taliers, l’accord-cadre sur la coopération sur la coopération sanitaire transfrontalière, mais en revanche assez proches des sujets comme le remboursement de la mutuelle santé ou sur les questions de fiscalité. À noter, la victoire sur le dossier de la C.S.G.-C.R.D.S. : après une longue attente, tous les travail- leurs frontaliers, quel que soit leur choix d’assurance-maladie, seront exemptés de la C.S.G. sur les revenus du patrimoine, des placements immobiliers et des plus-values immobilières. En matière de fiscalité, les

Alain Marguet - à ses côtés Valérie Pagnot, juriste, - revient sur l’année 2018, ici lors de la première assemblée générale quelques jours plus tôt à Villers-le-Lac.

experts de l’Amicale seront dès ce printemps à nouveau solli- cités. La date limite des décla- rations en ligne est fixée au 28 mai. “Bien que l’année 2018 soit une année blanche, il faut tout de même faire une décla- ration - comme chaque année - avec l’ensemble des revenus et l’ensemble des charges déduc- tibles (frais réels, de transport,

de nourriture)” prévient le juriste de l’Amicale. Seuls les revenus exceptionnels seront imposables. Les retraités fron- taliers, ceux dont le revenu fiscal de référence (2017) est compris entre 14 549 et 22 579 euros (pour une personne seule par an), se voient depuis janvier appliquer un taux de C.S.G. de 6,6 % au lieu de 8,3 %.

Sur la conjoncture économique, l’Amicale a simplement rappelé un chiffre délivré par le S.E.C.O. (Secrétariat de l’économie à la Confédération) : après une forte croissance du P.I.B. suisse, une baisse de la demande entraînera une croissance à + 1,5 % en 2019 et 1,7 % en 2020. C’est un léger ralentissement. n E.Ch.

l’Amicale les a chevillées au corps. Ce qui inquiète Alain Marguet, c’est “l’individua- lisme des jeunes.” La preuve, la plu- part des adhé- rents présents à

revenus du patrimoine.

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