La Presse Pontissalienne 234 - Avril 2019

PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n°234 - Avril 2019

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SANTÉ

8 à 12 postes menacés Le pôle psychiatrique au bord du burn-out

Après le service des urgences où rien n’est réglé, c’est au tour du personnel soignant, des soignés et des familles du pôle psychiatrique de subir l’impact des restrictions financières imposées par l’A.R.S. au C.H.I.H.C. Exaspération.

R ien ne va plus à l’hô- pital où les plans de retour à l’équilibre se succèdent au détri- ment semble-t-il de la qualité des soins apportée aux malades par un personnel fati- gué par la dégradation continue des conditions de travail. “L’agence Régionale de Santé vient de mettre en place un plan d'équilibre budgétaire qui se traduit au niveau du pôle psy- chiatrique par une baisse de dotation de 350 000 euros sur trois ans. Cela signifie que le personnel soignant risque d’être impacté par la suppression de 8 à 12 postes, soit 10 % de l'ef- fectif soignant. Rappelons que le service avait déjà fait l’objet de mesures similaires en 2016, 2017 avec une baisse de dotation qui s’élevait à 60 000 euros” , indique Sylvie Frénois du col- lectif Pôle de Psychiatrie du Haut-Doubs qui rassemble les soignants, les soignés et les familles. Pour information, le pôle psychiatrique du Haut-

organisée entre le Granvallier et lamairie où les représentants ont été reçus par le maire Patrick Genre. “Il a entendu nos revendications et pris le temps d’écouter les patients en souf- france. Il a promis de relayer le message au préfet et à la députée Annie Genevard et de nous faire un retour d’information au pro- chain conseil de surveillance du C.H.I.H.C. qui devrait se tenir le 5 avril.” Le collectif et le ser- vice des urgences avaient éga- lement choisi de manifester ensemble le 30 mars au centre- ville de Pontarlier. Ces risques de suppression de postes arrivent au plus mauvais moment dans un pôle psychia- trique qui fonctionne déjà en service minimum. “On a perdu un poste d’A.S.H. en septembre. Un cadre soignant est parti en décembre et n’a toujours pas été remplacé. Les soignants n’hési- tent plus à changer de services à cause des conditions de travail et de la dégradation de la qualité de soin. La psychiatrie a toujours

Doubs regroupe les centres médico-psychologiques de Mor- teau et Pontarlier, deux hôpitaux de jour à Morteau et le site du Grandvallier où se trouve bien sûr le service d’hospitalisation. Le collectif a choisi de passer à l’action. “Nous avons transmis par courrier les raisons de notre désaccord à l’A.R.S. et alerté les élus et représentants de l’État : maire, députée, préfet, jusqu’au président de la République. Nous avons aussi été reçus par Olivier

Le collectif a manifesté sa colère le 12 mars dans les rues de la ville.

Volle le directeur du C.H.I.H.C. et M me Bouday, D.R.H. et direc- trice des soins” , détaille Corinne Sauge, infirmière au Pôle Psychia- trique. Avec l’intersyn- dicale de l’hôpi- tal, le Collectif a manifesté sa colère le 12 mars dernier lors d’une marche militante

Les patients sont en souffrance.

Grandvallier sont toujours occu- pés comme les 20 places d’hos- pitalisation de jour sur Pontar- lier et Morteau. Et le moral des troupes ? “Aussi surprenant que cela puisse paraître, on ne baisse pas les bras. On y croit. Les patients sont solidaires entre eux et avec nous. On ne veut plus que la situation continue à se dégrader.” n F.C.

même chose pour les activités thérapeutiques : relaxation, jeux d’expression, cours de cuisine. Ces activités individuelles et col- lectives servent à recréer du lien, redonnent confiance… On ne fait pratiquement plus de for- mation. On déplore une gestion du personnel qui se fait dans l’urgence, au coup par coup.” Pour autant, l’activité ne manque pas. Les 39 lits au

été le parent pauvre des hôpitaux mais là, on touche le fond” , déplore Sylvie Frenois. Pour être efficace, la psychiatrie implique une prise en charge particulière où le temps est un outil de soin. “Le temps est néces- saire pour l’écoute, l’échange. Il permet de libérer la parole, les angoisses, les tensions. On consa- cre de moins en moins de temps à l’accueil des familles. C’est la

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