La Presse Pontissalienne 234 - Avril 2019

42 LA PAGE DU FRONTALIER

La Presse Pontissalienne n°234 - Avril 2019

PATRIMOINE

U.N.E.S.C.O. Horlogerie : France et Suisse main dans la main

Les savoir-faire en mécanique horlogère et mécanique d’art de l’Arc jurassien sont officiellement candidats à l’inscription au patrimoine immatériel de l’U.N.E.S.C.O.

L’image (révolue)

“C’ est fait.” Ces mots prononcés par la Ville de La Chaux-de- Fonds résument l’engouement autour d’un projet transfronta- lier, premier du genre. Depuis le 21 mars, la candidature des Savoir-faire en mécanique hor- logère et mécanique d’art a été déposée à l’U.N.E.S.C.O. en vue d’une ins- cription sur la liste représen- tative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. La Suisse (Ville de La Chaux-de- Fonds) a déposé ce dossier en collaboration avec le Pays Hor- loger et la Communauté d’Ag- glomération du Grand Besan- çon. L’U.N.E.S.C.O. devrait décider (ou pas) de l’inscription de cette tradition vivante, emblé- matique de l’Arc jurassien, en novembre 2020. Les savoir-faire en mécanique horlogère et mécanique d’art comprennent l’artisanat horlo- ger situé dans l’Arc jurassien.

À la croisée des sciences, des arts et de la technique, ces savoir-faire conjuguent des com- pétences individuelles et collec- tives, théoriques et pratiques, dans le domaine de la méca- nique et de la micromécanique. “Dans cet espace franco-suisse, une grande diversité d’artisans, d’entreprises, d’écoles, de musées et d’associations valorisent et transmettent ces techniques

du Temps à Besançon, le labo- ratoire temps-fréquence à Besançon, le musée de Mor- teau… Un groupe de pilotage binational regroupant artisans, formateurs, représentants de musées et de collectivités porte le dossier. Quelle est la portée de la démarche ? “Les pratiques et transmissions sont au cœur de cette candidature qui représente une belle opportunité pour l’hor- logerie régionale, répond le maire de Besançon Jean-Louis Fous- seret. Les artisans indépendants et les entreprises, l’Observatoire - l’un des trois au monde à cer- tifier les chronomètres -, le Musée du Temps, l’offre de formations et l’activité de recherche, toutes les facettes de ce savoir-faire sont réunis à Besançon.” Pour Denis Leroux, président du Pays Hor- loger, “la mise en valeur des savoir-faire et leur transmission, tout comme le développement des coopérations avec les terri- toires voisins permis par cette

d’une société horlogère des Gras au début des années quatre-vingt. L’U.N.E.S.C.O. se penche sur notre savoir- faire horloger.

Sensibiliser le grand public à l’importance de cet héritage.

manuelles, à la fois tradition- nelles et tournées vers l’innova- tion” précise le communiqué rédigé par les représentants français et suisses. Chaque territoire a ses atouts : leMusée international de l’horlogerie pour La Chaux-de- Fonds, le musée

public à l’importance de cet héri- tage et de sa pérennisation. La procédure d’évaluation durera près de 18 mois. Comme un signe, Le Locle et Chaux-de-

Fonds fêtent cette année le 10ème anniversaire de l’inscrip- tion de l’urbanisme horloger au patrimoine mondial. n

candidature, s’inscrivent plei- nement dans les objectifs d’un Parc naturel régional.” Une inscription de la sorte contribue à sensibiliser le grand

EMPLOI

4 800 euros mensuels L’annonce d’emploi qui fâche les Suisses Une entreprise horlogère suisse publie dans des journaux du Doubs des salaires alléchants convertis en euros. Ce qui a déplu aux politiques voisins…

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E n septembre dernier, La Presse Pontis- salienne évoquait avec le Groupement transfrontalier européen (G.T.E.) le cas des Offices de placement en Suisse, l’équi- valent de Pôle Emploi helvète, un organisme chargé d’accompagner et de fournir à tous les chercheurs d’emploi (même les frontaliers) les offres d’emploi dans les cantons. En mars dernier, l’entreprise Sonceboz Micro- techniques basée dans le canton du Jura a publié dans un quotidien régional du Doubs une annonce dans laquelle plusieurs emplois sont mis en en concours. Y sont promis, douze fois par an, des salaires mensuels alléchants, indiqués en euros. Un opérateur en usinage peut espérer de 3 200 à 3 400 euros nets, un technicien de maintenance 4 600 euros, et jusqu’à 4 800 euros pour un chef d’équipe. Le Parlement jurassien (représentant le pouvoir

DOUBS

législatif du canton) s’en est ému. Pourquoi ? Parce que la firme qui recrute n’est pas passée par l’Office de placement. En clair, les deman- deurs d’emploi de nationalité suisse n’ont pas pu candidater avant les autres.Même en période de quasi-emploi, la Suisse demeure donc vigi-

lante. À Neuchâtel, le taux d’emploi est de 4,1 %, à 3,6 % dans le Jura, et 3,5 % à Vaud (chiffres de février). Dans le Doubs, d’après le Grou- pement transfrontalier euro- péen dont une de ses antennes est basée à Pontarlier, 3 500 chômeurs sont comptabilisés. Rappelons qu’ils doivent tou- jours pointer à Pôle emploi et que leurs cotisations chômage sont payées par la France. n

Les demandeurs d’emploi

suisses arrivent après…

De 3 200 à 3 400 euros pour un opérateur en usinage en Suisse.

03 81 82 49 09 contact@cpme25.fr

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