La Presse Pontissalienne 234 - Avril 2019

le dossier

La Presse Pontissalienne n°234 - Avril 2019

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À un an des municipales Votre maire se représentera-t-il ?

Pas de cinquième mandat pour Claude Dussouillez l Bannan 43 ans de vie publique À 66 ans, le maire de Bannans tire sa révérence au terme d’un parcours riche de nombreuses responsabilités. Il part sans regret, la tête pleine de souvenirs et prêt à relever d’autres défis personnels. La Presse Pontissalienne a sondé une bonne partie des maires du Haut-Doubs. Pour l’instant, une grande majorité d’entre eux hésite encore à repartir ou renonce. Ils sont encore très peu à affirmer vouloir rempiler pour un nouveau mandat. Explications et analyses de ce blues municipal.

Après avoir failli démissionner l’an dernier, Claude Dussouillez a changé d’avis pour terminer son quatrième

et dernier mandat de maire dans la sérénité.

“J e ne repars pas, annonce Claude Dussouillez. En 43 ans de vie publique, j’aurai tout vu : l’incendie en 1985, les inondations dans le village, une maison qui s’écroule, les visites au domicile des per- sonnes décédées à qui il fallait enlever le bracelet. Globalement, je garderai un très bon souvenir de cette tranche de vie publique. J’ai l’habitude de dire en plai- santant que si je n’avais pas été maire, je parlerais l’anglais et l’allemand couramment et fina- lement j’ai plutôt appris la langue de bois !” Claude Dussouillez n’a que 23 ans quand il entre au conseil municipal de Bannans. Il est “promu” maire au mandat sui- vant et le restera donc jusqu’en 2020. “J’ai vu le changement” , explique celui qui estime que

la gestion d’une petite commune ne cesse de se compliquer. “Tout se technocratise à outrance.” Au point que fâché contre le gou- vernement actuel, il a refusé d’ouvrir un cahier de doléances. Son “règne” a failli être écourté aux dernières élections où il a terminé avant-dernier de la liste avec 62 %. “Une certaine frange de mon électorat n’a pas voté

démissions en 2019. La sagesse voulait que je reste à ma fonc- tion.” Le maire de Bannans ne s’est pas contenté des affaires com- munales. En 1995, il préside le Syndicat Mixte de Collecte des Ordures Ménagères (S.M.C.O.M.). En 2003, le voilà conseiller général du canton de Pontarlier. “C’était une bonne expérience en tant que telle.” Il fait le plein de responsabilités en 2008 en prenant la tête de la communauté de communes Frasne-Drugeon et du syndicat mixte de valorisation des déchets Préval. “Avec le S.M.C.O.M., ce sont les meilleurs syndicats que j’ai eus à gérer.” Jamais blasé, il ne compte pas s’endormir pour sa dernière année. “Une fois que la décision d’arrêter est prise, je reste motivé pour terminer avec efficacité ce

mandat avec le souci de préparer au mieux la transition sachant qu’il appartient toujours aux électeurs d’en décider.” Après un si long bail politique, il admet aujourd’hui qu’il a plus de souvenirs à raconter que de projets à présenter. Souvent cha- huté sur l’aménagement de la zone d’activité à Bulle, il prend les choses du bon côté, persuadé de l’utilité du projet qui finit peu à peu par se remplir. “70 % des parcelles sont vendues. La dernière a été achetée par l’en- seigne Simplement chocolat. Je rappelle aussi que ce projet est en grande partie remboursé par R.T.E. en compensation de la plateforme électrique construite près de Cessay en 2012.” n F.C.

Enquête Un maire sur deux ne veut pas repartir L es maires de France ont le blues. Le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) a rendu en novembre dernier son enquête, réalisée en coopération avec l’A.M.F. et à sa demande, dessinant le portrait et l’état d’esprit des maires, dans le cadre de l’Observatoire de la démocratie de proximité. Cette enquête confirme que les maires sont inquiets et, pour beaucoup, touchés par une certaine lassitude. Ce qui se traduit dans l’un des chiffres les plus spectaculaires de cette enquête : un maire sur deux ne compte pas se représenter en 2020 - proportion qui atteint même 55 % dans les plus petites communes. Ces chiffres portent sur les plus de 4 600 réponses renvoyées au Cevipof, qui a interrogé les maires. Les questions portaient non seulement sur l’état d’esprit des maires, mais également sur leurs relations avec l’intercommunalité et leur position vis-à-vis des grandes réformes engagées par l’État. n

pour moi car j’ai sorti le dernier de la liste.” Le man- dat en cours est tout aussi cha- huté puisqu’il avait envisagé de se démettre en restant au conseil pour préparer sa succession. “Le scénario a été bousculé car on a eu à gérer deux

Souvent chahuté sur la zone d’activité à Bulle.

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