La Presse Pontissalienne 230 - Décembre 2018

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Pontissalienne n°230 - Décembre 2018

8

l Mouthe

l Oye-et-Pallet

Daniel Perrin

Une opposition au calendrier

Du bon et du moins bon

Pas assez de réciprocité mais l’espoir subsiste

I l n’a toujours pas compris l’inté- rêt d’unir des territoires contre leur gré et qui plus est de préci- piter ce rapprochement en cours de mandat. “Sur le fond, je ne suis pas forcément opposé. Si cette fusion peut nous permettre de faire réellement des économies, là on est très favorable. Mais pourquoi vouloir couper ainsi le mandat alors qu’on aurait eu tout le temps d’ajuster compétences et de mesu- rer l’impact financier en se préparant dans la perspective 2020” , interroge Michel Faivre qui a démissionné de la com’com. Oye-et-Pallet est représenté par deux délégués, un adjoint et une conseillè- re municipale. Le maire se souvient de la création de la com’com Mont d’Or-Deux Lacs en 2000. il était alors conseiller. “Cette union entre deux ter- ritoires était voulue par les élus. On sait bien qu’un mariage forcé fonc- tionne rarement bien.” Pour autant, à l’heure où les dotations d’État diminuent, Michel Faivre voit plutôt d’un bon œil la reprise de cer- taines compétences à l’échelle inter- communale. Il cite le tourisme, les ordures ménagères, l’assainissement… Il tique lui aussi sur les écoles. Oye- et-Pallet fonctionne depuis 1996 en groupement avec Les Grangettes,Mal- pas et La Planée. Cette année, cela représente 170 enfants tous scolari- sés dans le même groupe scolaire à Oye-et-Pallet. “De ce fait, les quatre son désaccord reconnaît néanmoins la pertinence d’une gestion intercommunale sur certains points. Opposé depuis le départ à la fusion à mi-mandat, Michel Faivre le maire qui a d’ailleurs démissionné de la nouvelle com’com pour manifester

O ù certains assènent des pro- fils de territoire fort diffé- rents, Daniel Perrin le mai- re de Mouthe estime qu’il y a, au contraire, beaucoup de simili- tudes en termes de paysages, bassin d’emploi, densité de frontaliers… “Les communes de l’ex-C.C.H.D. ont fait beaucoup d’efforts en acceptant par exemple de participer au développe- ment du Mont d’Or et du lac Saint- Point alors que les communes de l’ex- Mont d’Or-Deux Lacs nous ont laissé des investissements qu’on devra finan- cer nous-mêmes. Je pense aux écoles,

au centre de vacances de Chapelles- des-Bois, au projet de développement de la Source du Doubs, au site Chez Liadet… Pour autant, je ne suis pas pessimiste. J’espère que les choses vont évoluer progressivement dans le bon

sens. N’oublions pas que l’on vit sur un territoi- re commun qui a beau- coup d’attraits avec des zones et des équipements particulièrement inté- ressants et complé- mentaires sur le plan touristique.” n

“Je ne suis pas pessimiste.”

Michel Faivre le maire regrette surtout qu’on n’ait pas attendu 2020 pour installer la nouvelle com’com.

27 %. “Cela correspond à la reprise des compétences. Cette hausse n’a rien d’illogique car l’impôt est l’un des seuls leviers pour récupérer les fonds contrai- rement aux communes qui ont d’autres ressources comme la forêt communa- le. Cette évolution fiscale ne s’est pas faite sur le dos de la taxe d’habita- tion.” La commune travaille actuellement sur un nouveau projet en lien avec la bibliothèque et le périscolaire. “La bibliothèque Pierre Bichet fonctionne très bien grâce au dynamisme de la personne qui s’en occupe. On va réa- liser une seconde entrée pour que les usagers puissent y accéder sans entrer dans l’école. Le périscolaire a été mis en place en 2005. Il est basé à la sal- le des fêtes qui sert également de can- tine. On souhaite investir pour faire en sorte que ce service soit attenant à l’école tout en maintenant la cantine au même endroit. Les enfants ne sor- tiront plus qu’une fois de l’enceinte scolaire pour aller manger. Ces pro- jets représentent un investissement dont le montant est estimé à 800 000 euros.” n

villages sont opposés au transfert de cette compétence. Des travaux impor- tants ont été engagés, on n’aurait jamais pris l’investissement” , poursuit Michel Faivre qui ne comprend pas non plus pourquoi on considère désormais d'an- ciennes charges d’investissement com- me des charges de fonctionnement. Oye-et-Pallet comme beaucoup d’autres petites communes rurales n’ont pas attendu les grands-messes intercom- munales pour travailler ensemble. “On mutualise déjà pas mal de choses comme l’épareuse partagée avec Mont- perreux et Malbuisson, la balayeuse

avec Malpas et La Planée. Cela va tout de suite mieux quand les élus sont deman- deurs !” Si la commune a approuvé les nou- veaux statuts, “car il faut bien avancer” , elle s’oppose toujours au transfert de la compétence scolaire. Sur le plan fiscal, la fusion équivaut à une augmentation de

Une augmentation fiscale de 27 %.

Daniel Perrin le maire de Mouthe garde espoir.

l Économie

Groupe Entreprise et Territoire

La com’com se met au G.E.T. 32 La nouvelle com’com et la C.C.I. du Doubs

L’heure n’est pas encore de pilo- ter une étude avec des actions à la clef. “On s’est d’abord enga- gé dans un processus d’écoute auprès des entreprises, des élus communautaires et des consom- mateurs” , explique Laurent Sage, directeur des études économiques à la C.C.I. du Doubs. Ces entre- tiens serviront à préparer le cahier des charges en vue de lan- cer l’étude. “Une dizaine d’élus ont été sollicités” , signale Chris- tian Coste, vice-président de la com’com en charge de la com- mission économie. Ce travail est mené avec les ser- vices de la C.C.I. qui apportent leurs expertises notamment dans le domaine des mutations du commerce et de l’économie fron- talière. “Rappelons que 55 % des actifs de ce territoire travaillent en Suisse. C’est le plus fort taux sur l’ensemble de la bande fron- talière. On a la chance de tra-

collaborent dans le cadre d’un Groupe Entreprises et Territoire (G.E.T.) pour construire la compétence économique communautaire.

L a contribution des col- lectivités au développe- ment économique se tra- duit généralement par l’aménagement de zones d’acti- vité ou la recherche, ou la mise à disposition de locaux profes- sionnels. Certaines com’com gèrent aussi des hôtels d’entre- prises, des bâtiments-relais ou investissent dans de l’immobi- lier d’entreprise qu’elles rétro- cèdent sous forme de crédit-bail comme le faisait d’ailleurs l’an- cienne communauté de com- munes des Hauts du Doubs. Cette politique correspond-elle aux besoins des acteurs écono- miques des territoires y compris

des salariés concernés par le télé-travail ? C’est tout le sens de ce partenariat engagé depuis cet automne. “Le soutien à l’éco- nomie est aujourd’hui porté par les communautés de communes et le Conseil régional Bourgogne- Franche-Comté. C’est le rôle de la C.C.I. d’accompagner le déve- loppement économique sur son territoire et de recréer du lien avec les élus” , explique Domi- nique Roy, le président de la C.C.I. du Doubs venu signer cet- te convention de partenariat le 30 novembre dans les locaux de la communauté de communes des Lacs et Montagnes duHaut- Doubs.

Élus communautaires et responsables de la C.C.I. du Doubs ont signé la convention de partenariat liée au Groupe Entreprises et Territoire mis en place sur les Lacs et Montagnes du Haut-Doubs.

de cette démarche ? “L’objectif, c’est d’être à l’écoute des entre- prises. On sait par exemple la difficulté des employeurs à loger des ouvriers dans une zone à for- te pression foncière où les loyers sont élevés. Il serait sans doute utile d’avoir sur notre territoire des constructions avec des loge- ments réservés à cette popula- tion.” Christian Coste imagine aussi

l’intérêt d’un “tiers lieu” avec des bureaux et tout ce qu’il faut com- me connexions à mettre à dis- position des personnes qui ne travaillent pas forcément en per- manence dans une entreprise. “Le statut de frontalier permet 25%du temps de travail enFran- ce, cela fonctionne bien sûr sur des métiers qui s’y prêtent.” n F.C.

vailler sur une toute jeune com- munauté de communes et, en cela, ce G.E.T. est particulière- ment innovant” , spécifie Lau- rent Sage en ajoutant qu’une démarche assez similaire est engagée sur la communauté de communes du Val de Morteau. Le calendrier du projet prévoit un rendu de l’étude au printemps 2019 avec la proposition de trois scénarios. Quelle est la finalité

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