La Presse Pontissalienne 230 - Décembre 2018

36 DOSSIER ÉCONOMIE

La Presse Pontissalienne n°230 - Décembre 2018

CES “NOUVEAUX” MÉTIERS DE LA SANTÉ L’étiopathie, l’héritage ancestral des rebouteux Une méthode de plus en plus répandue

Le principe premier de l’étiopathie est d’établir la cause des phénomènes pathologiques pour leur appliquer les techniques de thérapie manuelle les mieux adaptées. Rencontre avec Adrien Billod, installé depuis cet été à Pontarlier.

D u grec aïta, cause, et pathos, ce qui affecte le corps, l’étiopathie est une thérapie manuelle de soins qui répond avec rapidité et efficacité au besoin immédiat du soulagement des patients. Inscrit au Registre National des Étiopathes, le jeune homme de 24 ans a suivi 6 ans d’études à la Faculté Libre d’Étiopa- thie de Lyon, et a ajouté à son cursus un D.I.U. d’imagerie neuro-vasculaire à la faculté de médecine de Paris-Des- cartes. L’envie d’exercer cette profes- sion lui est apparue comme une évi- dence, lorsque, plus jeune, il était lui-même patient d’un de ses confrères. “Nous nous basons sur l’anatomie (la forme des pièces de la machine), la phy- siologie (comment elle fonctionne), la pathologie (comment elle dysfonction- ne). C’est une thérapie manuelle méca- niste c’est-à-dire qu’on remet en place les pièces de la machine” , explique Adrien Billod, praticien lucide et car- tésien. Il en va finalement du corps humain comme d’une automobile. Le corps est un système très complexe mais cette machine peut tomber en panne. “Les questions que nous posons en début de séance sont précises, basées sur les connaissances et notre raisonnement étiopathie nous permet de trouver soit une cause dont nous pouvons assurer la prise en charge, soit une pathologie

que nous orienterons vers le médecin. Nous nous considérons comme une médecine complémentaire de la méde- cine classique” , poursuit-il. L’analyse étiopathie s’avère donc précise, ses limites d’intervention parfaitement définies. Après avoir identifié l’origine des maux, l’étiopathe va pouvoir appliquer le ges- te manuel qui va permettre de guérir le patient. “Nous héritons de toutes les manipulations des rebouteux” , déve- loppe Adrien, qui utilise les techniques du reboutement pour réparer tous ces maux qui empoisonnent la vie quoti-

dienne. Le terrain d’intervention de l’étiopathie est vaste, puisqu’il traite de très nombreuses patholo- gies concernant tous les âges, du nourris- son au senior, du sédentaire au sportif de haut niveau. Elle peut aussi intervenir en complément des traitements chi- miques, substitutifs ou palliatifs. “Nous ne prenons en charge que des patients qui ont des symptômes. Par exemple, avoir des règles douloureuses

Une méthode de soins manuelle, sans médicaments.

Adrien Billod pratique à Pontarlier l’acte étiopathie, qui lui permet d’intervenir rapidement, soit pour traiter efficacement le patient, soit pour le réorienter.

sionnel qui s’attache à soigner la cau- se et ne se limitant pas à ses effets. L’étiopathie est une thérapie relati- vement récente, puisqu’elle a été créée par Christian Trédaniel en 1963. Sa profession est très réglementée avec l’inscription au R.N.E. (Registre Natio- nal des Étiopathes), qui veille au strict respect des règles. “L’étiopathie se déve-

loppe bien dans la région. Il y a des cabinets à Salins-les-Bains, Valdahon, Orchamps-Vennes, Grand’Combe-Cha- teleu et nous avons un projet d’asso- ciation entre tous” apprécieAdrien dont le cabinet de la place Clemenceau à Pontarlier est joignable au 03 81 39 14 21. n M.T.

ou des nausées en début de grossesse n’est pas normal. Cela vient d’une congestion du petit bassin. De même, pour un patient qui souffrirait d’une lourdeur sur les épaules, d’une migrai- ne, d’une sinusite, qui ferait des malaises vagaux, tout a la même cause, tout est lié à la même structure : les vertèbres cervicales” , analyse le jeune profes-

Un art ancestral

La yogathérapie, un travail sur le corps et l’esprit

Et si nous avions tous en nous quelque chose de sacré ou d’ancestral ? Le yoga et les inspirations holistiques sont un concept de soins et thérapies qui favorisent un accompagnement de la personne dans la globalité de son être.

ne générale, homéo-phyto et hypnothérapeute. C’est justement cette part qui lui manquait une fois installée. Elle a alors suivi une formation d’hypnose médicale et théra- peutique à Genève, qui a révo- lutionné sa pratique, puis une de yoga aux origines, en Inde, chez GérardArnaud. “L’Inde me fascine” , confie Catherine, qui donne depuis cette année des cours de yoga au Dojo à Pon- tarlier et s’envolera pour l’Hi- malaya en début d’année pro- chaine, afin de se spécialiser. À son arc s’ajoutent donc les cordes d’hypnothérapeute et de pro- fesseur de yoga. “Je ne renie pas la médecine générale. Je suis anti-rien. Sur une base, j’ai greffé toutes les spécialités (homéopathie, hyp- nothérapie, yoga, aromathéra- pie, phytothérapie, psychologie positive, philosophie). La yoga- thérapie est légitime, puisque j’ai étudié lamédecine et le yoga” , explique la jeune docteure. La yogathérapie existe en Inde depuis plus de 2 000 ans. Les premiers textes remontent à 500 ans avant J.C. “La yoga- thérapie ancestrale nous apprend à revenir dans l’ici et le main- tenant. Elle est un accompa-

gnement qui va agir sur le psy- chisme et le corps sans les dissocier. Il est intéressant dans ma pra- tique occidenta- le, tout en res- pectant les protocoles euro- péens, de venir enrichir ma vision d’une cul- ture différente.” La yogathérapie part de l’idée essentielle que le corps est capable d’auto- régulation, et

soient physiques mentales ou spirituelles, et que la maladie est le reflet d’une intériorité net- tement plus profonde.AvecYisho, j’ai voulu créer un concept qui place la personne au centre de sa prise en charge, en la rendant actrice, au travers d’une pra- tique régulière de yoga. Ainsi le yoga, de par sa multidiscipli- narité, replace le corps et l’es- prit dans une mise en mouve- ment adaptée à la problématique de chacun.” D’autre part, en inté- grant diverses inspirations holis- tiques, la personne découvre dif- férentes clés thérapeutiques, apprend à les maîtriser et à les utiliser, afin d’ouvrir sa propre porte, ou dumoins celle qui ouvre son propre chemin. À partir du mois de février pro- chain, Catherine Salvi-Defras- ne fera des consultations médi- cales de yogathérapie dans son cabinet, au Centre de Santé Lacorbière, à Estavayer-le-Lac, en Suisse. Elle projette de déve- lopper des stages sur de courte durée, pour les particuliers, sur des thèmes tels que la réhabi- litation oncologique, le burn-out et la prise en charge des per- sonnes poly-accidentées. Plus de renseignements sur www.yisho-yoga.com n

“E n tant que médecin généraliste orientée dans les médecines dites alternatives, je me suis rapidement rendu comp-

te que la médecine standard a ses limites en considérant un organe et ne soulageant que le symptôme. Ici dans le Haut- Doubs particulièrement, on a

besoin de considérer son corps dans son ensemble. Notre corps est un chef d’orchestre” , explique Catherine Salvi-Desfrasne, médecin spécialiste en médeci-

Se reconnecter à soi-même tout en douceur.

La Docteure Catherine Salvi- Defrasne travaille avec ses patients la manière de se diriger vers une meilleure écoute de leurs besoins

que de nombreux maux sont avant tout liés à une dérégula- tion de l’organisme. Le yoga per- met de maintenir un équilibre, et la yogathérapie vise à utili- ser ces outils pour développer ses ressources personnelles, et restaurer cet équilibre naturel, tant physique que mental. Afin de placer la personne au centre de sa prise en charge, Catherine Salvi-Defrasne a créé Yisho (Yoga et Inspirations Holis- tiques) : “J’aime à penser que la personne qui est devant moi regorge de ressources, qu’elles

et de leurs capacités.

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