La Presse Pontissalienne 230 - Décembre 2018

VALDAHON - VERCEL 34

La Presse Pontissalienne n°230 - Décembre 2018

AVOUDREY

Agriculture

10 000 euros l’hectare : verdict le 10 janvier

I l enmarre de passer pour le “vilain petit canard”. L’un des trois agri- culteurs qui a proposé une offre de rachat du G.A.E.C. Boillin d’Avou- drey en liquidation judiciaire ne cache pas son désarroi face à l’émoi que suscite la vente de terres agricoles à Avoudrey. Il répond pour la premiè- re fois dans un dossier suivi de près par la filière comté. Ici se joue la ven- te de 50 hectares à plus de 10 000 euros l’hectare, ce qui constituerait un record, la moyenne étant entre 3 000 et 5 000 euros. L’exploitant qui a posé l’offre auprès du mandataire judiciaire sou- haite rester anonyme car une action judiciaire est en cours. Le 10 janvier, le tribunal de grande instance de Besan- communauté de communes a établi une offre de rachat pour bloquer celle de trois agriculteurs, sur demande de la Chambre d’agriculture. Portée au tribunal, la vente d’un G.A.E.C. en liquidation judiciaire est au cœur d’un combat financier. La

La vente de l’exploitation agricole d’Avoudrey et des terrains

agite et inquiète le monde agricole.

Pour créer une pépinière agricole La communauté de communes des Portes du Haut-Doubs saisit l’oppor- tunité d’achat au motif qu’elle pos- sède la compétence “économie”. Si le juge valide son offre, elle aimerait placer un(e) jeune agriculteur(rice) dans une pépinière agricole et un espace pour développer l’artisanat. Deux personnes seraient - déjà - sur les rangs. n

re du Doubs. Le Tribunal de grande instance de Besançon qui devait trancher en novembre dernier a mis en délibéré le jugement. “Je ne jette pas la pierre à ceux qui veulent acheter mais à Jacques Boillin qui a fait monter les enchères ! Des terrains à ce prix feraient référence et lors d’une cession par exemple dans le cadre d’un G.A.E.C., cela pourrait créer de graves déséqui- libres au sein des exploitations. Elles seraient menacées” poursuit Daniel Prieur. La zone comté est face à une bulle financière. n E.Ch.

900 000 euros pour acheter les prés, la maison d’habitation, les hangars (ne sont pas comptés les frais d’avo- cats). Le dossier ayant échappé à la société d’aménagement foncier et d’éta- blissement rural (S.A.F.E.R.) qui perd sa capacité de révision des prix dans le cadre d’une liquidation judiciaire, est-ce à la com’com’ de prendre posi- tion ? “Si les terrains étaient vendus plus de 10 000 euros l’hectare, soitdeux à trois fois le prix actuel, alors oui cela mettrait notre profession en danger. Plus un jeune agriculteur ne pourrait s’installer !” répond Daniel Prieur, le président de la Chambre d’agricultu-

nauté de communes, celle où j’habite, où je paie mes impôts, veut acheter des terrains plus de 10 000 euros l’hectare et voudrait les rétrocéder ensuite à 3 000 ! Est-ce normal que ce genre d’opé- ration à perte soit faite avec l’argent du contribuable ! Que veut-elle faire d’une maison ? D’un hangar ? J’ai travaillé honnêtement et je propose ce prix avec mon argent et je ne fais que récupérer des terrains qui m’ont été retirés ! Je suis écœuré de ce qui se passe car cer- tains agriculteurs ont acheté des ter- rains à des prix aussi élevés, et ils les ont obtenus” dit l’exploitant. La col- lectivité a mis sur la table près de

çon doit trancher : valide- ra-t-il l’offre de rachat des trois agriculteurs ou cel- le de la communauté de communes du Pays de Pierrefontaine-Vercel qui a mis son nez dans les affaires, poussée il est vrai par la Chambre d’Agri- culture ? Au cœur du dossier, un enjeu : l’inflation du prix des terrains. “La commu-

Une offre à près de 900 000 euros.

ÉPENOY

Artisanat L’apprenti boulanger parmi les meilleurs de sa génération Antoine De Sousa a été sacré “l’un des meilleurs jeunes boulangers de France”. Apprenti au “Fournil d’Épenoy”, il crée et invente des nouveaux produits avec Arnaud Bonvalot, le responsable.

Antoine (à droite) ici avec Arnaud Bonvalot et Magalie.

D e la bonne ambiance, des rires et l’odeur d’une baguette tradition enco- re chaude, voilà pour le décor. Il manque au mur de la boulangerie du Fournil d’Épe- noy le diplôme obtenu parAntoi- ne De Sousa, mais ça ne sau- rait tarder… Depuis le 22 novembre, le jeune appren- ti boulanger originaire d’Or- champs-Vennes est “l’un des meilleurs jeunes boulangers de France”, titre décerné par la Confédération Nationale de la Boulangerie-Pâtisserie Fran- çaise (C.N.B.F.) dans le cadre de la sixième édition de la Semai- ne de l’Excellence en boulan-

gerie-pâtisserie. Il est arrivé 4 ème ex aequo face à 19 autres concurrents (cinq jeunes sont arrivés 4 èmes ex æquo). “Il peut être fier ! Pour une fois qu’un jeune a envie, qui n’a pas peur de travailler, je ne pouvais que l’encourager” résume Arnaud Bonvalot, responsable du “Four- nil d’Épenoy” qui a suivi et aidé son apprenti dans la prépara- tion du concours. Après avoir obtenu son C.A.P. de boulanger, Antoine (20 ans) a intégré le C.F.A. deVesoul pour sa première année “complé- mentaire” qui doit le conduire vers le brevet professionnel. Lors du concours qui s’est tenu

dans les locaux du C.F.A. de Bobigny, il a préparé en 7 heures un pain de tradition française, un pain de campagne, un pain régional (saucisse-comté), un pain au chocolat-menthe, une brioche, et une pièce décorée. Une véritable course contre-la- montre même si le jeune arti- san s’était bien préparé. “Pas loin de 90 heures de travail” sou- rit le mitron surnommé “Bin- bin”. AvecArnaud, il va attendre lemarathon des fêtes de fin d’an- née pour inventer de nouvelles réalisations en pâtisserie ou boulangerie. Son désir : ouvrir dans quelques années sa propre boulangerie-pâtisserie. n

Comme quatre autres participants, il repart avec le titre de “meilleur jeune boulanger de France”.

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