La Presse Pontissalienne 230 - Décembre 2018

FRASNE - LEVIER 32 FRASNE

La Presse Pontissalienne n°230 - Décembre 2018

Chasse Tombé amoureux de la reine des bois Alain Arnal fait découvrir sa passion

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C e jour-là, dans les bois de Fras- ne, Alain aura davantage fait tomber les gouttes d’eau des branches de sapin que les plumes d’une bécasse. Pas un long bec à l’horizon. “Au 1 er décembre, c’est quasiment la fin de saison pour nous : les bécasses migrent plus au sud même s’il reste quelques sédentaires” explique le passionné. Qu’importe, le chasseur est heureux : sa chienne Les- sie, un Braque français de 3 ans, a réa- lisé de belles quêtes. Lui a marché durant près de 3 h 30 à l’air frais. Le retraité n’a pas besoin de davantage… même si l’adrénaline d’un bel arrêt de sa chienne bloquée devant une bécas- se n’a rien de comparable. Chasseur depuis 40 ans de cet oiseau migrateur reconnaissable à son long bec, Alain a accepté de nous guider dans les recoins de forêt qu’il connaît par cœur. “Ici, ma chienne en a arrêté une la semaine dernière, derrière ce petit sapin, à la limite des grandes herbes sèches. Je l’ai loupée” poursuit- partagée avec son chien d’arrêt dans les bois de Frasne et du Mont d’Or.

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vant peser entre 200 et 300 grammes, la bécasse vient de la Russie et rejoint l’Espagne voire l’Afrique. Elle vole de nuit, se pose au sol la journée et se nourrit le soir ou le matin de vers de terre. “C’est le dernier gibier vraiment sauvage qui n’est pas réintroduit. Cet un oiseau mythique qui me surprend. Il peut faire un saut de crapaud pour brouiller la piste des chiens” poursuit l’ex-poissonnier de Pontarlier. Il a vu les populations diminuer : “Nous avons un prélèvement maximal autorisé qui impose de ne pas tuer plus de 30 bécasses par an et par chasseur. C’est une très bonne chose de les limiter ! Il faut la protéger.” Bien sûr, il prépare celles prélevées pour les déguster entre amis. Une passion à 100 % trois mois dans l’année envers la reine des bois. n

il pendant que le Braque zigzague dans les allées de résineux. Dans le Haut-Doubs, la chasse à la bécasse est très ancrée. C’est même une tradition qui se perpétue chaque automne, d’octobre à début décembre “Beaucoup de personnes sont passion-

Le chien se bloque dès qu’il flaire une bécasse.

nées parce que le bio- tope est idéal. Le Mont d’Or et la plaine du Drugeon sont de fabu- leux endroits de pose qui vont de 800 mètres à 1 300 m d’altitude. Cette année, j’ai tiré ma première bécasse le 16 octobre” dit-il. C’est un peu plus tard que les autres années, sans doute en raison de la sécheresse. Oiseaumigrateur pou-

“Limiter les prélèvements est une bonne chose.”

Alain Arnal et Lessie : une véritable complicité.

E.Ch.

BANNANS

Secours Passation de pouvoir au C.P.I. Du Marais du Drugeon Après 7 années de services en qualité de chef de centre à Bannans, Jean-Marie Pagnier passe le relais à Stéphane Curie, dévoué pour cette cause volontaire. La cérémonie officielle a eu lieu le 29 novembre à Bannans.

J ean-Marie Pagnier, 58 ans, a rejoint le C.P.I. (centre de première intervention) duMarais du Drugeon en 1988. Sur les traces de son père déjà sapeur volontaire dans le Jura, il y exerce en tant qu’ad- judant, puis chef de corps, pré- sident des Jeunes Sapeurs Pom- piers pendant 12 ans, et aujourd’hui c’est en qualité de lieutenant qu’il passe ses pou- voirs à une jeune recrue, Sté- phane Curie, 38 ans. “Je reste pompier, mais je passe mes res- ponsabilités pour qu’il y ait un jeune avec d’autres ambitions que moi au sein du centre” , explique le retraité S.N.C.F., en double engagement avec Fras- ne, qui apprécie de laisser “ pas- ser un jeune motivé à la classe supérieure.” Au cours de ces trente années, il se remémore l’évolution du centre qui regroupe les com- munes de Bulle, Bannans, La Rivière-Drugeon et Sainte- Colombe : “Quand on rendait service à quelqu’un, il arrivait

à Bannans, où il exerce la pro- fession d’artisan électricien, que sa flamme s’est réveillée. Il a donc suivi en 2012 240 heures de formation, est passé assez rapidement conducteur d’engin, puis caporal en 2014, sergent en 2017 et désormais chef de centre. “Pendant que je suis dans le bain, c’est plus facile pour continuer les formations” , reconnaît-il. Quatre semaines de formation, dont une de management, l’at- tendent à Aix-en-Provence. La ville dispose d’un plateau qui permet de réaliser les exercices en grandeur nature. “Lorsque Jean-Marie m’a fait la proposi- tion, ça m’a tout de suite plu” , poursuit le jeune homme moti- vé et rempli d’ambitions. La pre- mière est de “garder les effec- tifs” et de “faciliter la vie des pompiers volontaires par rap- port à leur travail.” Avec une moyenne d’âge relati- vement jeune, les pompiers du C.P.I. du Marais du Drugeon sont dans la grande majorité des actifs, confrontés justement à

qu’il nous paie un tuyau. C’est en 2004 que nous avons été dotés d’engins venus du département.” Aujourd’hui, le centre duMarais du Drugeon, qui effectue entre 50 et 75 interventions par an, compte 3 véhicules : un V.P.I. (Véhicule de Première Inter- vention), unV.T.U. (VéhiculeTout Usage), unV.L.U. (Véhicule Liai- son Utilitaire) et 17 pompiers : 1 officier, 4 sous-officiers et 12 hommes du rang de sapeur à caporal-chef, qui se trouveront désormais sous la responsabili- té du sergent Stéphane Curie,

dont la progres- sion est fulgu- trois années de J.S.P. à Valdahon, il a pratiqué un an en tant que pom- pier volontaire. Des déménage- ments ne lui ont pas permis de continuer,et c’est une fois installé rante. Après

Le lieutenant Jean-Marie Pagnier, le sergent Stéphane Curie, leurs conjointes, au côté du contrôleur Général Stéphane Beaudoux lors du discours de Claude Dussouillez, maire de Bannans à l’occasion de la passation de pouvoir le 29 novembre.

“La féminisation est la bienvenue dans les S.P.V.”

cet aménagement du temps de travail. Le principal projet est celui d’un nouveau local, à l’étu- de depuis plusieurs années, l’ac- tuel n’étant pas fonctionnel, obli- geant entre autres d’avoir des véhicules stationnés dans deux villages : Sainte-Colombe et Ban- nans. Pour lui, le recrutement

en milieu rural est “compliqué” , à l’image du clip choc des pom- piers de Quingey, qui alerte sur le manque de volontaires sur le terrain, un manque qui pour- rait endeuiller des familles et fermer des centres. “Nos prin- cipales recrues arrivent des Jeunes Sapeurs Pompiers” ,

annoncent le nouveau et l’an- cien chefs de centre. Le recru- tement est ouvert aux hommes comme aux femmes, âgés de moins de 55 ans, qui peuvent candidater toute l'année auprès du centre de secours le plus proche de leur domicile. n M.T.

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