La Presse Pontissalienne 230 - Décembre 2018

AGRICULTURE

La Presse Pontissalienne n°230 - Décembre 2018 19

EMPLOI La F.D.S.E.A. se mobilise L’agriculture peine à recruter Méconnu, concurrencé, encore victime d’une mauvaise image, le métier de salarié agricole est en souffrance. Les structures professionnelles lancent une campagne de promotion qui s’appuie sur la diffusion d’une websérie avec témoignages à l’appui. Coup de pub.

E ntre les critiques sur la pollu- tion et les difficultés à surmon- ter les crises, l’agriculture cul- tive bien malgré elle dans les médias une image assez négative à quelques exceptions près si l’on évoque des filières comme le comté d’une écla- tante vitalité. Ce climat maussade n’in- cite guère les jeunes ni les candidats à la reconversion professionnelle à s’orienter vers l’agriculture. Un constat qui vaut également pour d’autres sec- teurs d’activité comme le bâtiment, l’hôtellerie-restauration, également en tension. Ce manque d’attractivité se vérifie aussi quand il s’agit de trouver des salariés agricoles. Cela devient même de plus en plus problématique. Le service emploi de la F.D.S.E.A. du Doubs reçoit chaque année une cin- quantaine d’offres. 15 % trouvent pre- neur après plus de trois mois de recherche. “Les délais de recrutement s’allongent. 9 offres n’ont pas été pour- vues en 2017 et 14 cette année. On obser-

ve aussi que le nombre de candidats par offre évolue à la baisse. On est pas- sé de 8 mises en relations employeur- candidat par offre en 2016 à 6 en 2017 et 3,57 en 2018” , regrette Florent Dor- nier qui préside ce service emploi ain- si que le groupement d’employeurs de la F.D.S.E.A. du Doubs. Le quotidien des salariés agricoles n’est pas aussi

“Ce service de remplacement, c’est la meilleure formation”, témoigne Bruno Morel qui travaille depuis cinq ans au service de remplacement sur le secteur de Vercel.

sous-métier, bien au contraire. Face aux difficultés de recruter des salariés agricoles, le service emploi de la F.D.S.E.A. en partenariat avec le groupement d’employeurs et le servi- ce de remplacement du Doubs, a choi- si de réaliser une websérie en trois épi- sodes montrant de vrais salariés agricoles dans l’exercice de leur mis- sion. “On souhaite la diffuser le plus largement possible auprès des profes- sionnels de l’emploi, des établissements. Ce n’est qu’un début. Il reste encore beaucoup à faire.” Les besoins en main-d’œuvre dans l’agriculture vont s’amplifier. Un gise- ment d’emploi à ne pas négliger. n

fidéliser les salariés en les intégrant dans la vie familiale et la vie de l’en- treprise. Chacun doit faire des conces- sions” , explique un employeur. La profession agricole doit aussi savoir se mettre au diapason. “C’est impor- tant d’apprendre à déléguer. Les agri- culteurs ont parfois du mal à faire confiance à un salarié” admet Cathy qui gère un planning de service de rem- placement. La diversité des tâches et le fait d’avoir parfois plusieurs employeurs n’est pas forcément per- çu comme un handicap. Bruno Morel le voit plutôt comme un attrait. “C’est très formateur” , poursuit celui qui ne ressent pas l’impression de faire un

missions d’une durée très variable, de quelques jours à plusieurs mois en cas de congés maternité, de longue mala- die. Il peut s’agit de mission de traite du matin ou du soir, ou des missions à la journée pour les foins, les épan- dages. Ce service de remplacement, c’est la meilleure formation pour celui qui comme moi projette de reprendre une exploitation” explique ce jeune papa visiblement heureux de son sort. Postuler sur des offres d’emploi dans le monde agricole implique forcément d’avoir des connaissances préalables, d’être assez flexible sur les horaires, même si tout se fait dans le respect du droit du travail. “On a tout intérêt à

tristounet ou désa- gréable que cela. Sur- tout dans un dépar- tement qui conserve encore beaucoup d’exploitations à taille humaine. Fils d’agriculteur, titulaire d’un B.T.S. agricole, Bruno Morel, 27 ans tra- vaille depuis cinq ans au service de rem- placement sur le sec- teur de Vercel. “On fonctionne sur des

“Je n’ai pas l’impression de faire un sous-métier.”

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