La Presse Pontissalienne 230 - Décembre 2018

PONTARLIER ET ENVIRONS

La Presse Pontissalienne n°230 - Décembre 2018

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SOCIAL

Échange et gratuité

Ceci est une boîte à livres À l’initiative de particuliers, de communes, de bibliothèques intercommunales, les boîtes à livres sont un lieu public d’échange. Inspirées du bookcrossing, né dans les pays anglo-saxons, elles ont pour objectif d’échanger des livres de manière libre et gratuite. Elles fleurissent sur tout le territoire.

Une boîte à lire est une petite bibliothèque de rue où chacun peut déposer et emprunter des livres gratuite- ment, privilégiant ainsi l'accès à la culture. C’est le concept, en vogue, des boîtes à livres. Ici, celle de Goux-les- Usiers.

U ne cabine téléphonique trans- formée en bibliothèque de rue. À l’intérieur, des classiques, des policiers, des B.D. ou encore un guide pour manger sainement. Ces objets font mouche dans les communes de Chapelle-d’Huin (repeinte en vert et jaune) et des Fourgs. “Comme beau- coup de communes, on a trouvé l’idée très intéressante. Cette initiative convi- viale est due à la commission munici- pale “vie sociale” qui veille au bon fonc-

soutien des municipalités, ont eu l’idée d’installer des boîtes à livres dans les trois communes : Goux-les-Usiers, Bians-les-Usiers et Sombacour. Les deux premières sont déjà en place depuis le début de l’été à proximité de la boulangerie ou du panneau d’affi- chage. Celle de Sombacour est en pré- vision avec un accès vers le poids public sur la place. “Il y en a qui n’aiment pas venir à la bibliothèque, pour lesquels les horaires d’ouverture ne conviennent

tionnement de cette boîte à livres. Mais bien entendu, comme tout équipement public, la boîte à livres est placée sous la responsabilité collective : que cha- cun en prenne soin !” informe Claudi- ne Bulle-Lescoffit, maire des Fourgs. “Le respect avant tout” est aussi la doc- trine d’Isabelle Barthe, responsable de la bibliothèque intercommunale du Val d’Usiers, qui veille à ce qu’il n’y ait pas de revues dérangeantes glissées à l’intérieur. Ce sont elles qui, avec le

pas” , constate Isabelle Barthe. Sans contrainte, la boîte à livres laisse la liberté d’un accès à la lecture et à la culture. Accrochée sur un des murs de la mairie, celle de Labergement-Sain- te-Marie fonctionne depuis deux ans. À Saint-Julien-les-Russey, la boîte à livres, bricolée à l’aide d’une table de chevet donnée par une dame de Bon-

ou en le gardant et en remettant un. Avec l’autorisation de la mairie, elle est installée dans l’abribus depuis sep- tembre dernier” , explique-t-elle. À la descente du car, parents et enfants ont donc la possibilité d’éveiller leur curio- sité en ouvrant simplement la boîte. Le concept se révèle ainsi très simple. Chacun dépose et emprunte un ou plu- sieurs livres, autant qu’il le souhaite et quand il le souhaite. Il n’y a pas d’obligation de déposer un livre pour en emprunter un. Projet solidaire et éco-citoyen, il permet de recycler les livres au lieu de les jeter. De plus en plus de localités mettent en place ces boîtes à lire pour (re)don- ner le goût de la lecture. D’autres boîtes sont également disposées, entre autres, à Doubs, Morteau, Villers-le-Lac, Maîche, au Déchaux, à Rioz. Une est en projet dans la commune des Pre- miers Sapins. n M.T.

nétage, est l’œuvre d’une maman de quatre enfants,Aurélie Lab. “J’ai mis un an à concrétiser mon projet. Mon idée est venue car à la maison, les enfants et moi-même lisons beaucoup…Le but est de faire partager la lecture et que ceux qui n’ont pas les moyens d’acheter des livres puis- sent lire, soit en emprun- tant et remettant le livre,

“Déposez, empruntez, lisez.”

Celle de Laberge-

ment-Sainte- Marie marche également bien.

GOUX-LES-USIERS L’art de la récup’ Tapisser ou redonner vie aux objets oubliés

Corinne Lompo-Moyse est installée à Goux-les-Usiers, dans la maison familiale. Elle y a créé son auto-entreprise “Au Goux de Moyse”, installé son petit atelier. Son parcours résonne comme de l’art-thérapie. Partie de rien, elle s’accomplit maintenant et fourmille d’idées. Bienvenue dans sa caverne.

“M on père était fer- blantier ici, dans la maison fami- liale. J’aimais le suivre… Il m’avait appris à fai- re de la soudure” , se remémore, non sans émotion, Corinne, qui explique ainsi son penchant pour les travaux manuels. “Puis, la vie m’a amenée à acheter mon premier appartement, dans lequel j’ai tout refait. Tout le monde m’a dit que c’était bien et c’est à partir de là que j’ai commencé à bricoler” , poursuit-elle. L’opportunité lui est ensuite donnée de suivre un bilan de compétences au cours de son parcours professionnel. Sans hésiter, elle choisit une forma- tion de tapissière avec unmaître- tapissier. “Me former chez un particulier est mieux que dans une école. J’ai pu tellement apprendre. J’ai fait des heures et des heures” , développe l’ar- tiste. Cette spécialisation s’est opérée en 2017 et depuis, “je m’éclate” dit-elle. “Je me suis trouvée après un parcours de vie compliqué” , confie la décoratri- ce. “À travers la rénovation des fauteuils, je fais vraiment ce que j’aime et le client est toujours

meubles est aussi une autre façon de consommer. “J’adore chiner. Je suis à fond dans l’es- prit récup’, pour tout” , explique- t-elle. “Je déniche mes tissus à droite, à gauche. S’il y en a un qui me plaît, je l’achète, mais je ne sais pas encore ce que je vais en faire. J’ai une telle envie de réalisations en moi, tellement d’idées en tête !” Ainsi, un cadre qu’elle avait chiné, puis reloo- ké, décore désormais les murs d’un grand restaurant bisontin. Ses deux principaux projets sont de rénover les sièges de vieilles voitures et de rendre plus joviaux les fauteuils des personnes han- dicapées. Pour ce faire, il fau- dra que Corinne parvienne à diminuer son temps de travail, puisqu’à côté, elle exerce en tant que caissière dans une grande surface. “Mon but est de rédui- re mon temps de travail pour me former sur les voitures, et rendre la vie plus jolie aux per- sonnes à mobilité réduite” , espè- re-t-elle. Son mari, originaire du Burki- na-Faso, l’invite également à participer au S.I.A.O., le salon international de l’artisanat, aujourd’hui basé à Ouagadou-

content” , à l’image de ce couple venu lui demander de recycler deux beaux blousons en cuir qu’il ne portait plus et enchan- té à la découverte des deux fau- teuils de bar, dont les assises ont été confectionnées avec leurs vêtements. Dans son atelier de “bric et de broc” , comme elle le qualifie, trô- ne le gros établi en bois de son père, est accrochée au mur une panoplie d’outils, et sont ran- gées toutes sortes de tissus et

Corinne Lompo-Moyse dans son atelier, au milieu de ses travaux en cours de rénovation ou aboutis, est une artisan accomplie, qui s’épanouit au fil de ses réalisations.

de matières. “Je suis partie de rien. C’est un ate- lier de fortune” , décrit Corinne. C’est là qu’elle passe des heures et des semaines à travailler sur des fauteuils : démontage, pon- çage, peinture, agrafes (parfois jusqu’à 500), remontage avec de la toile de jute, de crin, forte, puis tapissage. Donner une nou- velle vie aux

“Rénover les sièges

de voitures anciennes, égayer les fauteuils roulants.”

refléter une époque romantique, mélanger les cultures… Elles sont à son image, unique. Les réalisations d’Au Goux de Moyse sont visibles sur sa page Facebook, à Goux-les-Usiers, 34,

Grande rue et à La Cabane des Artisans à Pontarlier. Pour contacter Corinne Lompo-Moy- se, 06 85 20 60 10 ou augoux- demoyse@outlook.fr n M.T.

gou. “Je leur emmènerai de la Franche-Comté, de la France et ramènerai aussi un peu d’Afrique” , imagine-t-elle. Car ses créations peuvent aussi bien porter des strass et des paillettes,

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