La Presse Pontissalienne 230 - Décembre 2018

PONTARLIER ET ENVIRONS

17 La Presse Pontissalienne n°230 - Décembre 2018

S oucieuse pour des raisons pratiques de nommer les salles communales, la Vil- le de Pontarlier en profite pour rendre hommage à quelques personnalités comme le regret- té historienMichel Malfroy. Sauf que dans tous les noms propo- sés, celui d’Edgar Faure ne convient pas du tout au Edgar L ’ h u m e u r

DOUBS

Une restauration à 1,92 million d’euros Très chère église de Doubs Le conseil municipal a validé le principe de restauration de l’église du village dont le coût plus important que prévu oblige la collectivité à contracter un emprunt de 620 000 euros sur 20 ans. Un vrai sacerdoce politique.

le soutien très favorable de la population. La technique de construction en béton armé n’était pas encore aussi bien maîtrisée qu’aujourd’hui. “Com- me la structure n’est pas n’était pas assez étanche, les ferrailles ont rouillé, se sont dilatées et font éclater le béton. Le ragréa- ge du clocher effectué lors de la campagne de restauration en 1984 n’a pas stoppé le phéno- mène et aujourd’hui les dégâts sont assez importants et conte- nus encore au niveau des gar- gouilles. Sachant que le démon- tage du clocher coûterait deux fois plus cher qu’une restaura- tion, le choix de la seconde option a vite été pris.” Un malheur n’arrivant jamais seul, les études révèlent le besoin de consolider toute la charpen- te d’origine qui semble-t-il avait été réalisée avec un souci d’éco- nomie. “Il faut la remettre dans la configuration où elle aurait dû être depuis le début. La res- tauration implique également de reprendre le support des cloches, les planchers, les joints de façade, les vitraux…Au final, il s’agit de rénover complètement l’enveloppe” , poursuit le maire en signalant que tous ces pro- blèmes étaient déjà connus depuis trente ans. Fidèle à sa promesse de cam- pagne, l’actuelle équipe muni- cipale avait provisionné 1,2 mil- lion d’euros en vue de financer les travaux engagés en 2019- 2020 après d’autres investisse- ments prioritaires : école, péri-

point de vue qui n’est pas partagé par Bertrand Guin- chard, conseiller délégué au commerce et à l’économie qui voit dans Edgar Faure, “le mai- re le plus emblématique de l’his- toire de Pontarlier.” Quoi qu’on en dise, l’ancien président du Conseil des ministres a marqué les esprits de tous ceux qui l’ont côtoyé de près ou de loin. C’est indéniable. Mais celui qui fut maire de Pontarlier de 1971 à 1977 brilla surtout par son absence. Ce qui lui valut, à sa grande surprise, de ne pas être reconduit dans ses fonctions. “Edgar à la gare !” l

Q u’on arrive de Besan- çon ou du Saugeais, l’église de l’Assomp- tion de Doubs, sur- nommée parfois la cathédrale, s’impose au regard avec sa flèche qui s’élève à 66,5 mètres de haut et ses dimen- sions qui en font l’une des plus imposantes églises gothiques de l’évêché. De quoi s’interro- ger sur l’intérêt de construire en 1863 une église de cette taille dans un village de 421 habi- tants ? Saint-Pie, priez pour nous. L’origine du mystère remonte à 1781 lors de la translation des reliques de Saint-Pie de Rome à Doubs. “Devant l’afflux de pèle- rins en provenance de toute la région, l’église existante se révé- la bientôt insuffisante pour conte- nir une telle foule. De plus, l’état de délabrement dans lequel elle se trouvait paraissait peu digne de la vénération dont les pèle- rins devaient témoigner à l’égard des reliques qui leur étaient confiées.” La décision de démolir l’ancienne et d’en construire une nouvelle est prise par le conseil munici- pal de l’époque en 1858. Le pro-

jet dépasse déjà les capacités financières de la commune qui devra procéder en deux étapes en dissociant la partie basse du clocher. “Pour réunir les fonds nécessaires, la commune a dû puiser dans sa ressource fores- tière et vendre une grande par- tie des terres qu’elle possédait dans la plaine d’Arlier mais cela n’a pas suffi pour terminer le chantier” , rappelle Régis Mar- ceau, le maire. La pierre fondement est posée en 1862, l’église consacrée est construite en pierre de Vuille- cin sur les plans de l’architecte

conseiller d’opposition Gérard Voinnet. “Il n’a pas été un bon maire pour Pontarlier” , esti- me l’élu qui votera contre ce nom. Un

un marché global. “On a rai- sonné pour sauver un élément du patrimoine et non pas un édi- fice cultuel. Tout le conseil a approuvé la décision. Aujour- d’hui, on a lancé les consulta- tions auprès des entreprises avec l’espoir que les appels d’offres rentrent dans l’enveloppe pré- vue. Les travaux seront lancés au printemps 2019 en priorisant les rénovations à risques de sor- te qu’il ne reste que les finitions à terminer pour l’équipe qui pren- dra les rênes de la commune au printemps 2020. L’église sera fer- mée pendant toute la durée des travaux” annonce le maire qui tient à souligner le courage poli- tique de toute l’équipe munici- pale. n F.C.

scolaire, voirie, réseaux… “On a trouvé unmaître d’œuvre, l’ate- lier d’architecture Balduini à Lons-le-Saunier, spécialisé dans ce type de monument. Le coût de la restauration s’élève en fait à 1,92 million d’euros.” Mauvaise nouvelle donc pour la commune qui ne pensait pas recourir à l’emprunt sur cette opération dont le montant équi- vaut quand même à quatre années d’investissement. L’es- pace Pourny a coûté l’équiva- lent d’une année d’investisse- ment pour la commune de Pontarlier. Pragmatique, Régis Marceau qui n’envisageait pas ni de tout laisser tomber, ni de faire les choses à moitié, a mis au vote l’option d’endetter la commune pour pouvoir lancer ‘

Martin Belliard. Le chantier dure- ra jusqu’en 1869. Il faudra patien- ter 62 ans pour que cette nou- velle église de style néogothique soit couronnée par son clocher en béton armé inauguré le 31 mai 1931. Le projet avait fait l’objet d’un réfé- rendum organi- sé en 1927 avec

La commune ne pensait pas recourir à l’emprunt.

Le coût de la restauration de l’église de l’Assomption représente l’équivalent de quatre années d’investissement pour la commune de Doubs.

BANNANS

Anniversaire Les Monts de Joux, 50 ans que ça dure

Présente sur les quatre A.O.P..fromagères du massif jurassien, la coopérative des Monts de Joux plus en forme que jamais s’engage vers l’avenir en restant fidèle à son modèle économique et aux valeurs de la coopération.

8 0 millions d’euros de chiffre d’af- faires, 280 exploitations laitières, un effectif salarié qui varie entre 150 et 200 personnes suivant la saisonnalité du mont d’or : les chiffres parlent d’eux-mêmes. “Cette perfor- mance économique contribue à renfor- cer la responsabilité sociale de l’entre- prise et sa capacité à répondre aux enjeux environnementaux. Ici, la créa- tion de valeur se répartit entre tous les sociétaires. L’avenir s’annonce serein si l’on arrive à poursuivre dans cette voie” , souligne Philippe Louvrier qui dirige les Monts de Joux depuis 2006. De quoi saluer l’audace des trois mousquetaires Paul Charmier, Raymond Bourdin et Just d’Houtaud à l’origine de ce qui fut au départ la Société Coopérative de la Région de Pontarlier, ou Socorep. Dès le démarrage, le projet se distingue par son ampleur puisqu’il englobe six fromageries.Un choix stratégique entre- pris pour répondre à une dévaluation du prix de vente du lait fixé par le pré- fet. L’implantation à Bannans relève purement d’une opportunité foncière. Pour la petite histoire, la fromagerie fut inaugurée le 26 septembre 1970 en présence d’Edgar Faure et de Jacques Duhamel alors ministre de l’Agricul- ture. L’histoire des Monts de Joux s’écrit en deux chapitres de 25 ans chacun. “La première période est liée au développe- ment d’une fromagerie moderne axée

maintenir tous ces outils. La taille des Monts de Joux est suffi- samment importante pour réunir des compétences techniques et commer- ciales très pointues, ce qui au final per- met à l’entreprise de maîtriser tous les maillons, de la collecte du lait à la com- mercialisation des fromages. À l’ex- ception de l’affinage confié à Monts et Terroirs et Seigne-Martin. Les Monts de Joux fabriquent 10 000 tonnes de fromage chaque année,majo- ritairement en comté. “C’est sur cette A.O.P. que l’on a le plus de marges de progression alors que pour le morbier et le mont d’or, on est sur des marchés matures. D’un point de vue stratégique, il faudra aussi être en capacité d’as- surer la ressource en lait sachant que chaque année l’urbanisation grignote l’équivalent de 100 tonnes de comté.” D’où la volonté de la coopérative d’être plus active et mieux représentée au sein de la filière. Une réflexion est également en cours sur la création d’une nouvelle fruitiè- re à comté sur le site de Bannans. “Il s’agit plutôt de réorganiser les volumes dans les coops existantes pour mieux réguler les pics de fabrication du com- té. L’étude technique est en cours. Elle pourrait être opérationnelle en 2021” , conclut Philippe Louvrier en rappelant la médaille d’argent décrochée récem- ment lors du concours du syndicat du mont d’or. n

sur la fabrication d’emmental qui était à l’époque la principale production fro- magère en Franche-Comté” , rappelle le directeur. Changement de cap à partir des années quatre-vingt-dix quand la coopérative des Monts de Joux se lan- ce à la conquête des A.O.C. comtoises : morbier, mont d’or, comté, bleu de Gex. Elle comprend aujourd’hui 12 ateliers dans le Haut-Doubs et le Haut-Jura dont 10 fruitières à comté, la froma- gerie de Mont-Brillant orientée vers le bleu de Gex et la fromagerie de Ban- nans avec ses lignes de production en morbier et mont d’or. “Cette organisa- tion multi-sites participe à la préser- vation d’une activité économique et sociale sur les territoires ruraux. Elle

Réunion présidentielle aux Monts de Joux avec de gauche à droite et de bas en haut, Roger Pontarlier, André Vieille-Mecet, Yves Louvrier l’actuel président, et debout, le directeur Philippe Louvrier et Michel Beuque. Manquent le premier président Paul Charmier, Raymond Bourdin et Claude Bernard.

s’inscrit aussi dans le res- pect du cahier des charges des A.O.P. qui relève déjà bien avant l’heure d’une logique de développement durable. De gros inves- tissements ont été réali- sés sur le site de Bannans au cours de la dernière décennie. On s’est ensui- te concentré sur lamoder- nisation des ateliers à comté. On a construit une nouvelle fruitière àAnde- lot-en-Montagne” , pour- suit Philippe Louvrier en soulignant la volonté des Monts de Joux de

La création d’une

nouvelle fruitière.

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