La Presse Pontissalienne 230 - Décembre 2018

PONTARLIER 14

La Presse Pontissalienne n°230 - Décembre 2018

Le docteur Véronika DERCSAR Successeur du Docteur Daniel ROLLET (#'% " #$! %#" "%& & #" *," & ( ' % " ' " & + $& # #"& ' ! " ' #' " ') *

ÉCONOMIE

Six emplois Motocity a retrouvé la bonne trajectoire Avec Charles Millet aux commandes, cette concession pontissalienne multimarques retrouve peu à peu des couleurs en s’adaptant aux tendances et en misant sur la qualité et le conseil.

si. De quoi conforter sa crédi- bilité auprès des banquiers qui l’accompagneront sans sour- ciller dans son projet de repri- se concrétisé en janvier 2018. Implanté sur la zone des Grands- Planchants dans un local de 600 m 2 dont 150 m 2 d’atelier, Motocity distribue les marques Suzuki, Aprilia, Piaggio, Vespa, Moto Guzzi. En plus de la ven- te et réparation de moto, la concession propose des acces- soires et vêtements pour la pra- tique de la discipline. “On a déve- loppé une gamme de vêtements féminins car les femmes sont de

pact d’Internet notamment sur les accessoires, Charles Millet a plutôt le souci de fidéliser le client par la qualité du service. “Je ne pousse pas à la surcon- sommation mais je préfère conseiller le matériel adéquat en fonction du niveau de pra- tique et des besoins du client. Sans parler des motos, on est sur des gammes de produits assez techniques où le conseil d’un pro est important. On parle de vête- ments de protection, de casques susceptibles de sauver une vie en cas d’accident. On a une cer- taine responsabilité morale à respecter.” Cette stratégie fonctionne bien dans un secteur comme le Haut- Doubs où les gens apprécient toujours le lien avec la person- ne plutôt qu’avec le produit. Motocity mobilise aujourd’hui une équipe de six personnes. La concession s’efforce de proposer une gamme assez large de bécanes, des sportives aux modèles “café-racer” style rétro très tendance. “On a aussi quelques scooters et on propose depuis cette année une nouvel- le marque de moto électrique en attendant l’arrivée d’un modè- le équivalent à 125 cm 3 pour 2019.” n F.C.

P as du genre à s’en gar- gariser, ni à l’afficher dans son magasin ou sur son site vitrine, CharlesMillet qui n’a aucun lien de parenté avec l’autre famille Millet qui

Son destin professionnel rime avec la moto depuis l’adoles- cence. Après son B.E.P. enméca- nique moto en Gray, il poursuit en Bac Pro à Montbéliard. Au fil des stages, il découvre toutes les facettes du métier, y com- pris la relation avec la clientè- le. “À partir de là, j’ai su que tôt ou tard je tiendrais une conces- sion” , affirme celui qui complè- te alors son bagage en suivant la formation “management des unités commerciales, gestion des P.M.E.” à l’I.M.E.A. Une for- mation en alternance sur deux ans effectuée chez un conces- sion bisontin qui l’embauche dans la foulée comme employé- vendeur. L’oiseau se sent pousser des ailes et cherche à ouvrir ou reprendre une concession dans le Haut- Doubs. “C’est comme cela que je suis arrivé en 2013 à Motocity qui avait été repris l’année pré- cédente par Pierre Bersot, conces- sionnaire Honda à Besançon. J’ai commencé comme vendeur pour passer responsable du magasin au bout d’un an avec l’ambition de remettre la conces- sion sur de bons rails.” Pari réus-

tient la concession Yamaha à Pontarlier, a terminé à la secon- de place au trophée franc-com- tois. Il était inscrit dans la caté- gorie “transmission et reprise d’entreprise.”“Plus qu’une recon-

naissance, j’y vois plutôt la vali- dation d’un parcours et la preu- ve qu’on peut y arriver en par- tant de rien mais en sachant où l’on veut aller”, explique ce jeu- ne patron de 28 ans.

plus en plus nom- breuses à prati- quer.” Bien sûr, la concession pon- tissalienne tire profit du pouvoir d’achat des fron- taliers et de la clientèle suisse qui représente, par exemple, 30 % des achats de vêtements. Le chiffre d’affaires se stabilise depuis 4 ans autour d’1,3 mil- lion d’euros. Conscient de l’im-

1,3 million d’euros de chiffre d’affaires.

Après quatre ans à la direction de Motocity, Charles Millet a repris l’affaire à son compte en janvier dernier.

DOUBS

Périple dans le grand nord américain L’homme qu’a vu l’ours Sportif accompli, Romain Marceau a toujours été attiré par la découverte des contrées les plus sauvages. Il a réalisé cet été en solitaire un trip de 7 000 km à vélo de l’Alaska à Salt Lake City en passant par les Rocheuses canadiennes. Grandiose.

C e voyage, Romain Marceau qui travaille dans l’entrepri- se éponyme à Doubs l’a orga- nisé avec la plus grande rigueur. Passionné de sport de plein air, vététiste confirmé avec près de 5 000 km au compteur chaque année, il se sentait parfaitement à la hauteur du défi physique. Idem sur le plan technique. “Cela représente huit mois de préparation matérielle et logis- tique” , explique celui qui a opté pour un vélo à géométrie route équipé V.T.T. avec dans ses sacoches de quoi affron- ter en totale autonomie les gros temps et les dangers inhérents à ce type d’aventureMoyeu-dynamo pour rechar- ger une batterie externe, pompe à eau, tente, G.P.S. satellite, “bearspray” ou répulsif à ours… 25 kg de bagage. Pourquoi là-bas et pas ailleurs ? Ce baroudeur de 33 ans a déjà à son actif quelques sorties au long cours en Pata- gonie, dans le parc national de Yose- mite en Californie. À chacun ses vacances. “J’ai fait ce choix après avoir lu un récit de voyage entre Anchorage et Ushuaia. J’avais très envie de décou- vrir l’Alaska, le Yukon et de me retrou-

ka “The last frontière”, il n’est pas près d’oublier l’immensité, les vestiges de la ruée vers l’or, sa rencontre impro- bable avec le lanceur d’alerte Nicolas le Vaudois, sa tentative avortée d’al- ler voir le célèbre bus du film “Into the wild”… “J’étais parti pour voir l’ori- ginal mais vu les conditions c’était trop risqué, j’ai fait demi-tour pour me contenter du bus du film” , admet sage- ment le jeune baroudeur. L’isolement ne l’a pas dérangé, bien au contraire. “Cela participe au senti- ment de liberté et j’ai eu beaucoup de temps pour lire. Je n’ai jamais eu le sentiment d’être seul” , poursuit celui qui montera jusqu’au cercle polaire, roulera sur la “Top of the world high- way” avec l’idée de basculer dans la province canadienne duYukon. Un ter- ritoire grand comme la France avec 35 000 habitants dont les deux tiers regroupés dans la capitale Whitehor- se. Ce qui laisse de la place pour res- pirer. Ce voyage n’avait rien d’une course contre la montre pour fuir l’humani- té. Quand l’occasion se présente, Romain n’hésite pas à partager de bons

ver seul, en immersion totale au milieu de cette nature somptueuse. J’ai réali- sé un rêve couplé à une passion. Cela devient facile quand on est bien pré- paré. La règle étant de ne jamais se fai- re mal en gardant à l’esprit que la natu- re est reine et que c’est à nous de nous y adapter.” L’aventure débute le 13 mai à Ancho- rage. Le comité d’accueil ne tarde pas à se manifester 5 miles plus loin sous la forme d’un élan adulte. “Cet animal très haut sur pattes peut s’avérer plus dangereux qu’un ours ou qu’une meu- te de loup. Mieux vaut s’en éloigner rapidement” , se souvient RomainMar- ceau qui a en été quitte pour un bon sprint.

Au cours de son périple, Romain Marceau a traversé des paysages sauvages et d’une absolue beauté comme dans les rocheuses canadiennes.

moments avec d’autres baroudeurs, à participer à des fêtes locales, à faire un tour de kayak…Dawson City,Whi- tehorse et Watson Lake et sa forêt de 85 000 panneaux indicateurs laissés par les touristes de passage. Après le Yukon, cap sur la Colombie- Britannique, ultra-sauvage et le plai- sir de vivre trois jours en compagnie des descendants d’Amérindiens. Puis direction l’Alberta avec de solides grim- pettes dans les Rocheuses canadiennes. “C’est magnifique mais s’il y avait un peu trop de touristes à mon goût” , esti- me Romain ravi de poursuivre sa rou-

te dans le Montana qui marque son entrée aux États-Unis. Difficile de ne pas apprécier ensuite les paysages du Wyoming où se trouve notamment le parc de Yellowstone. Le climat se réchauffe petit à petit avec des cha- leurs torrides que n’affectionne pas particulièrement Romain. Après un crochet dans l’Idaho le voya- ge s’achève fin juillet à Salt Lake City, capitale de l’Utah. 7 000 km, 50 000 mètres de dénivelé au compteur. Une grande leçon de nature avec l’espoir que rien ne change. n F.C.

De la place pour respirer.

Entre l’Alaska et le Yukon, il croisera une dizaine de grizzlys tout occupés à brouter, des bisons, quelques ours noirs et meutes de loups. La routine quoi. Il effec- tue chaque jour des étapes dont la longueur varie entre 80 et 120 km. De sa traversée de l’Alas-

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