La Presse Pontissalienne 229 - Novembre 2018

La Presse Pontissalienne n° 229 - Novembre 2018

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Le nouveau schéma cyclable de l’équipe Genre

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l Haut-Doubs Écologie Un autre point de vue

La politique du tout pour l’auto Cécile Houdelot et Gérard Voinnet, les deux élus de Haut-Doubs Écologie, militent pour les modes de déplacement doux et les transports en commun. Ils sont assez sceptiques sur la politique conduite par la majorité en faveur du vélo.

l Groupe socialiste

La réaction de Liliane Lucchesi

“On a perdu 17 ans”

L a Presse Pontissalienne : Que vous inspire la démarche portée par la municipalité dans le développement des pistes cyclables ? iliane Lucchesi : Je suis plutôt satisfai- te. Jusqu’à présent Patrick Genre pro- posait des aménagements autour de la ville avec des liaisons vers Doubs et Houtaud.Aussi, je suis très conten- te de découvrir que ce plan de dépla- cement à vélo arrive au centre-ville même s’il reste encore à l’état embryon- naire. Cela fait 17 ans que je milite pour cet aménagement intra-muros. L.P.P. : Vous circulez souvent à vélo ? L.L. : J’ai toujours utilisé le vélo dans mes déplacements quotidiens pour fai- apprécie que la Ville affiche enfin sa volonté d’organiser les déplacements à vélo intra-muros. Un bon début. Depuis toujours mobilisée sur la problématique des pistes cyclables en ville, l’élue pontissalienne

C ycliste pontissalienne, Cécile Houdelot a un ressenti assez négatif quand elle vient au centre-ville. “Je trouve que c’est dangereux et je ne me sens pas en sécu- rité sauf quand je suis sur la piste cyclable entre le rond-point des Granges et la Gare.” Elle dénonce “ces bouts de pistes qui s’arrêtent sans prévenir. Il n’y a pas de continuité, ni de plan de circulation.” Gérard Voinnet pédale dans la même direction et déplore cet- te façon d’aménager des pénétrantes pour accéder au centre-ville. “Sauf qu’à l’intérieur, il n’y a aucun prolongement. Ce serait simple, par exemple, de faire une piste cyclable dans la rue Jeanne- d’Arc en supprimant un côté de sta- tionnement. Idem rue Jules Mathez où il serait bienvenu de n’avoir plus qu’une seule voie montante, ce qui laisserait la place pour une autre piste cyclable.” Les deux élus d’opposition voient dans l’aménagement du centre-ville la par- faite illustration de la politique du tout pour l’auto. “C’est une politique affi- chée et assumée. Pour que les commerces fonctionnent bien, il faut que les voi-

tures puissent s’approcher le plus près possible” , analyse GérardVoinnet.Tout le contraire du projet porté par Haut- Doubs Écologie qui veut rendre le centre- ville aux piétons, aux cyclistes et ban- nir les véhicules motorisés. Comment ? “C’est facile. Il suffit de mettre en place du stationnement payant au centre et gratuit à l’extérieur. On limite ainsi la circulation automobile et on privilégie d’autres moyens d’ac- cès. À partir de là, on mandate un cabi- net spécialisé pour formuler des pro- positions d’aménagement.” Cécile Houdelot s’étonne qu’il n’y ait qu’un seul sens de circulation pour les vélos dans la Grande rue. “Cela signifie qu’on doit emprunter le trottoir pour aller en sens inverse. Autre exemple : quand on veut descendre en ville depuis la gare ou l’office de tourisme. On peut aussi déplorer l’absence de parkings couverts pour mettre les vélos à l’abri. Aujour- d’hui, il y a seulement quelques arceaux ici ou là alors que dans le même temps, on investit beaucoup d’argent dans une halle couverte qui sert à plus de 90 % de parking automobile.” n

S’exprimant au nom du groupe socialiste, Liliane Lucchesi apprécie la démarche de la municipalité tout en restant prudente sur le déploiement du schéma d’aménagement cyclable.

bon à la santé. On évite les bouchons, la pollution. On sait qu’en ville, 60 % des déplacements pourraient se faire à vélo. L.P.P. : Même en hiver à Pontarlier ? L.L. : Le climat n’est pas une excuse. 50 % des Danois utilisent le vélo pour leur déplacement domicile-travail. L.P.P. : Question à la conseillère régionale : la Région Bourgogne-Franche-Comté sou- tient-elle les modes de déplacements doux ? L.L. : Oui, il existe des contrats terri- toriaux et des dispositifs à destina- tion des bourgs-centres pour accom- pagner les projets d’aménagement cyclables. L.P.P. : Une conclusion ? L.L. : Cette proposition de plan traduit une vraie prise de conscience mais on ne voudrait pas que la montagne accouche d’une souris. n Propos recueillis par F.C.

te aujourd’hui s’est inspiré du plan Peters qui remonte aux années quatre- vingt. À l’époque, le vélo n’était pas du tout une priorité. On s’est battu, on a été persévérant et aujourd’hui on constate que nos idées se concrétisent. L.P.P. : Ce plan vous plaît donc ? L.L. : Transformer la rue de la Répu- blique en vélo-rue, c’est bien, même si ce n’est pas suffisant. Il faudrait pou- voir circuler dans les deux sens. Il exis- te toujours des solutions adaptées aux problèmes de circulation à vélo. Il faut aussi penser aux arceaux de station- nement, aux garages couverts, aux sas dédiés aux cyclistes dans les carre- fours équipés de feux tricolores. L.P.P. : Le vélo, un art de vivre ? L.L. : Je m’exprime au nom du groupe socialiste. Pour nous, le vélo est un vrai enjeu environnemental, un enjeu économique qui participe à l’attracti- vité du centre-ville. Faire du vélo, c’est

re des courses, aller au travail mais j’étais souvent contrainte d’enfreindre la loi,fau- te de pistes cyclables en ville. L.P.P. : Vous appréciez l’initiative en restant sur votre faim, semble-t-il ? L.L. : Ce plan implique lamise en place d’une stratégie et une vision à long terme des déplacements en mode doux. L’aména- gement du centre-vil- le tel qu’il se présen-

“Le climat n’est pas une excuse.”

Les deux élus de

Haut-Doubs Écologie ne partagent pas

la même vision du centre-ville que la majorité municipale.

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