La Presse Pontissalienne 229 - Novembre 2018

ÉCONOMIE 46

La Presse Pontissalienne n° 228 - Octobre 2018

EMPLOI

Métiers en tension

Ils sont agents d’entretien, Pôle Emploi les convoque pour devenir serveurs C’est le moyen trouvé pour pallier l’absence de candidats en hôtellerie-restauration, un secteur qui fait face à une grave crise des vocations.

“#versunmétier” a produit des résul- tats : 105 postes ont été proposés et 18 recrutements en formation industrie et transports ont été réalisés. Elle est reconduite jusqu’à la fin de l’année à l’agence de Pontarlier qui possède l’un des taux de chômage les plus faibles de France. n E.Ch. Les recrutements Après le recrutement pour McDo- nald’s (30 octobre), celui des infir- miers (6 novembre), Pôle Emploi orga- nise dans ses bureaux des recrutements pour Randstad - auxi- liaire de puériculture et aide médi- co-psychologique (13 novembre), une action à destination des deman- deurs d’emploi ayant la reconnais- sance travailleur handicapé (20 novembre), un recrutement pour le secteur de la vente et prêt-à-por- ter (27 novembre), pour les entre- prises relevant de l’insertion par l’ac- tivité économique (4 décembre), pour la restauration (11 décembre) et enfin pour l’industrie (18 décembre). n

de 180 à 290 places, l’enseigne recherche 15 postes : “Nous sommes passés par tous les canaux pour recruter et nous rencontrons malgré tout beaucoup de difficultés. Sur 11 personnes rencon- trées ce jour, 3 sont intéressées. On ne se focalise pas sur un C.V. mais sur des compétences, donc la démarche de Pôle Emploi de nous proposer des agents d’entretien n’est pas idiote, bien au contraire” commente Sylvie Gille. Le salaire et les horaires coupés expli- quent-ils cette désaffection pour la res- tauration ? Sans doute. “Il existe beau- coup de préjugés, indique une autre représentante de McDo. Le salaire est supérieur au S.M.I.C., nous proposons des contrats d’au moins 24 heures par semaine. Les horaires sont décalés mais cela intéresse parfois d’autant que des agents d’entretien ont cette habitude.” A noter que le métier d’agent d’entre- tien est lui aussi en proie à des diffi- cultés de recrutement. L’opération Sylvie Gille de l’enseigne McDonald’s présente les différents postes à pourvoir. Andrej, demandeur d’emploi, écoute mais semble avoir d’autres projets.

D ans la salle, ils étaient 70 sur 100 convoqués, des hommes, des femmes, souvent âgés d’ailleurs. Leur point commun : ils sont demandeurs d’emploi et pos- sèdent des compétences dans le domai- ne du nettoyage et sont aujourd’hui au chômage. Beaucoup ont soupiré de se retrouver là, convoqués par Pôle Emploi pour participer à un entretien en vue de devenir serveur à McDo- nald’s Pontarlier ! “Je suis opératrice en production et je ne me vois pas deve-

personnes, une infime partie décidera de se réorienter et que d’autres devront se former. “J’entends le fait que des personnes ne veulent pas travailler dans ce domaine, mais j’en ai rencon- tré d’autres qui souhaitent l’inverse. Cela vaut le coup de déranger 70 per- sonnes pour en trouver quelques-unes qui signeront un contrat. On ne peut pas se contenter de savoir que des entre- prises ne parviennent pas à recruter faute de main-d’œuvre” poursuit la nouvelle directrice de l’agence pontis- salienne. Comme le bâtiment, le transport, l’in- dustrie, l’hôtellerie-restauration est en tension. Des restaurants pontissa- liens doivent par exemple limiter le nombre de tables faute de personnel. Avec le marché de l’emploi suisse en bonne forme, la tension est encore plus flagrante. C’est pour cette raison que tous les mardis dans le cadre de l’opé- ration “#versunemploi”, des rendez- vous entre demandeurs d’emploi et chefs d’entreprise sont organisés. Une opération que McDonald’s Pontarlier a saisie au bond. Dans le cadre de son agrandissement

nir serveuse” présente d’entrée une candidate. Le fossé peut en effet paraître infranchissable. Et pourtant… “Nous ne sommes pas complètement fous, cou- pe d’entrée Céline Demoly, directrice de Pôle Emploi Pontarlier. Si nous avons convoqué des agents d’entretien pour leur proposer de travailler dans la res- tauration, c’est parce qu’il existe une approche de compétences. Ils connais- sent le respect des normes d’hygiène, de la sécurité…” explique la profes- sionnelle, consciente que sur les 70

Le chômage dans le bassin de Pontarlier

Taux de chômage :

6,4 % (en baisse)

l

l Demandeurs d’emploi :

2 674 en catégorie A (- 4 %) pour 27 214 dans le Doubs (- 1 %)

Mouvements :

483 entrées en moyenne sur 3 mois et 454 sorties

l

l Bénéficiaires indemnisés :

2 830 (juin 2018), soit - 2 % sur 1 an

Emploi intérimaire : Emploi salarié : Offres d’emploi :

547 (+ 13 %)

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11 772 au 1er trimestre 1 908 offres collectées sur un an (+ 4,5 %)

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