La Presse Pontissalienne 229 - Novembre 2018

34 DOSSIER I SPÉCIAL A.N.EM. NOS PARTENAIRES ONT LA PAROLE “La montagne, un enjeu pour la Région Bourgogne Franche-Comté” Région La présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté Marie- Guite Dufay, très attachée à la notion de montagne, rappel- le les missions de la collectivité pour ces territoires. Entretien.

La Presse Pontissalienne n° 229 - Novembre 2018

Trois questions à… Sylvain Mathieu, vice-président en charge de la forêt, de la filière bois et de la montagne L a Presse Pontissalienne : En quoi le secteur mon- tagne est-il une vraie pro- blématique pour la Région Bour- gogne-Franche-Comté ?

Marie-Guite Dufay, présidente de la Région Bourgogne- Franche- Comté.

Sylvain Mathieu : Notre région est une des deux seules de France, avec Auvergne-Rhône-Alpes, à avoir trois massifs mon- tagneux sur son territoi- re, avec le Morvan (ratta- ché auMassif Central), les Vosges et bien sûr le Jura. Une politique propre à la montagne est donc plei- nement justifiée ici. L.P.P. : C’est un handicap une telle présence “montagnar- de” ? S.M. : Les handicaps liés au relief ou à l’isolement sont pris en compte depuis la première loi Montagne de 1985. Désormais, l’ap- proche a évolué et cesmon- tagnes, c’est surtout une chance pour notre terri- toire régional car c’est avant tout un atout tou- ristique à valoriser. Sur les 20 destinations tou-

montagne, on retrouve à peu près les mêmes enjeux : lutte contre le déclin démogra- phique en travaillant sur la triple attractivité (nouveaux habitants + touristes + entreprises), valori- sation des richesses naturelles et culturelles (tourisme, agricultu- re, forêt, eau, pierre, etc.), préser- vation de la biodiversité, adapta- tion aux changements climatiques… À noter une parti- cularité dans le Jura : les zones frontalières de la Suisse bénéfi- cient d’une vitalité économique et démographique qu’on ne retrou- ve dans aucune autre zone demon- tagne française. L.P.P. : Quel est l’engagement financier de la Région au bénéfice de la mon- tagne ? M.-G.D. : La Région est engagée financièrement à travers des conventions de 6 ans (2015-2020) avec tous ses partenaires (Union

Européenne, État, régions voisines, Départements). Le montant total des trois conventions de massif s’élève à 206 millions d’euros et les programmes F.E.D.E.R. à 63 millions d’euros. À noter une autre particularité du Jura : un partenariat transnational avec la Suisse, via un programme euro- péen Interreg. Cette implication dans des dynamiques interrégio- nales de massifs constitue le socle de la politique montagne traduit dans la stratégie de mandat et dans les travaux du S.R.A.D.D.E.T. Au 30 juin 2018, la Région a contri- bué à financer 122 dossiers (21 dans le massif desVosges, 40 dans le Massif Central et 61 dans le massif du Jura) pour un montant total de 4 074 675 euros (280 500 euros dans leMassif Cen- tral, 494 231 euros dans le mas- sif des Vosges et 3,3 millions d’eu- ros dans le massif du Jura). n Propos recueillis par J.-F.H.

L a Presse Pontissalienne : Qu’est- ce que la montagne en Bourgogne- Franche-Comté ? Marie-Guite Dufay : Les régions Bour- gogne-Franche-Comté etAuvergne- Rhône-Alpes sont les deux seules qui ont trois zones de montagne. Ainsi nous avons : les deux tiers dumassif du Jura,l’extrémité nord- est duMassif Central qu’est leMor- van, et l’extrémité sud desVosges. Ces massifs couvrent près de 29 % du territoire et représentent 18 % de la population. L.P.P. : Quelle est la politique de la Région pour les zones de montagne ? M.-G.D. : Nos zones de montagne bénéficient d’abord de toutes les politiques que la Région mène sur l’ensemble du territoire. Mais en plus elles bénéficient d’une poli- tique spécifique, conformément à

l’esprit des lois montagne de 1985 et 2016 : elles font l’objet d’une attention particulière car elles pré- sentent à la fois des handicaps naturels qu’il convient de com- penser et des atouts qu’il faut valo- riser. Nos montagnes sont une chance pour notre région ! Chaque massif a son comité de massif qui est en quelque sorte son parle- ment. C’est là que se co-construit notre politique montagne avec l’État, les départements, les inter- communalités et les acteurs socio- professionnels (chambres d’agri- culture, chambres de commerce et d’industrie,chambres desmétiers et de l’artisanat, associations, syn- dicats, etc.). L.P.P. : Quels sont les enjeux pour les massifs ? M.-G.D. : Dans tous les massifs de

ristiques labellisées sur le plan national, trois sont dans notre région :laBour- gogne, le Massif du Jura et les Vosges. L.P.P. : Avec des soutiens finan- ciers à la clé ? S.M. : Bien sûr, nous sou- tenons financièrement ces marques. Plus largement, à travers les fonds F.E.D.E.R. que la Région gère depuis trois ans, nous soutenons les massifs, notamment celui du Jura à travers de nombreux dos- siers structurants. n Recueilli par J.-F.H.

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