La Presse Pontissalienne 229 - Novembre 2018

DOSSIER

La Presse Pontissalienne n° 229 - Novembre 2018

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La zone commerciale des Rosiers entre chaud et froid l La Cluse-et-Mijoux Exemples

En matière de stratégie commerciale, la visibilité ne fait pas tout comme on peut l’observer sur cette nouvelle zone commerciale avec plusieurs enseignes déjà passées à la trappe, d’autres résistent, d’autres encore voient la vie en rose. Témoignages.

Pari réussi pour Concept Cuisine

B asée initialement à Mor- teau, cette enseigne a fait le choix de venir s’instal- ler en juillet 2015 aux Rosiers. “On a tout misé sur l’emplace- ment. À partir de là, on a déve- loppé un concept commercial très qualitatif sur le plan des pro- duits et des hommes avec la volon- té d’offrir un accueil proche du client” , explique Franck Tosse- ri, l’un des trois associés de Concept Cuisine. Formule gagnante.

d’impact sur ce type d’activité qui ne relève pas de l’achat d’im- pulsion. En trois ans, Concept Cuisine a eu le temps de se consti- tuer un réseau de prescripteurs. L’enseigne qui emploie sept per- sonnes est désormais implantée aux Rosiers et à La Chaux-de- Fonds. Franck Tosseri estime que le fait que les trois associés soient originaires duHaut-Doubs joue aussi dans le climat de confiance qui s’instaure avec la clientèle locale. n

Trois ans plus tard, les objectifs sont atteints, voire dépassés. Ce développement s’inscrit dans un contexte favorable, lié à la bon- ne santé du marché de l’immo- bilier dans le Haut-Doubs. “L’en- seigne est aujourd’hui bien identifiée grâce à sa situation. On travaille sur un produit ciblé où les gens font l’effort de venir. On a fait les efforts nécessaires pour les retenir” , décrypte Franck Tosseri. Les difficultés d’accé- der à la zone ont finalement peu

2018 est l’année de la confirmation pour Concept Cuisine arrivé aux Rosiers trois ans plus tôt.

“Laisser le temps au temps”

A lexis Michel a ouvert en septembre 2016 la boutique “ÔDélices du Larmont” où l’on trou- ve un très large choix de pro- duits régionaux de Franche- Comté et d’ailleurs. Sans regret. “On fonctionne beaucoup avec les saisons. On a aussi des pics d’activité à Noël, Pâques, Nou- vel An. Pour moi tout seul, ça va” , apprécie le jeune commer- çant qui ne ménage pas sa pei- ne, étant présent 7 jours sur 7. Un sacerdoce. Originaire du Haut-Doubs, cet apiculteur ama- teur qui vendait son miel sur les marchés locaux avait déjà

une expérience dans la vente de produits alimentaires avant de s’installer aux Rosiers. “J’avais envie de me mettre à mon compte.” Oui mais pour vendre quoi ? où ? comment ? La démarche a abouti à cette boutique spécialisée où le gérant comptait développer un concept dans l’esprit d’un tour de Fran- ce des spécialités.Dans une créa- tion d’activité, tout est envisa- geable. “Je me suis finalement recentré sur le local en épicerie fine. Autour du plateau de fro- mages régionaux et des salai- sons comtoises, Alexis Michel apporte quelques touches de

spécialités italiennes ou d’ailleurs en France et dans le monde. L’hiver venu, il propo- se en sachet prêt à l’emploi la fondue franco-suisse associant du vacherin fribourgeois au com- té. “L’été, on met l’accent sur les produits barbecue.” Alexis Michel compte bien fai- re davantage en regrettant de n’avoir pas eu les moyens de doubler sa surface de vente en s’installant. “On est sur une peti- te zone sympa pour l’instant sans concurrence en ce qui me concer- ne. Mon activité progresse serei- nement. Il faut laisser le temps au temps.” n

Alexis Michel ouvre sa boutique “Ô délices du Larmont” sept jours sur sept.

Pontarlier a toujours la cote l Immobilier commercial Square Habitat En 2018, la capitale du Haut-Doubs et les zones commerciales périphériques n’ont rien perdu de leur attractivité et attirent plus d’enseignes qu’elles ne peuvent en contenir.

“T outes les zones restent attractives. On a de plus en plus de demandes des grosses franchises. On a aussi beaucoup d’investisseurs à la recherche de murs commerciaux. Consé- quences, les prix s’enflamment, jusqu’à 1 000 euros le m 2 pour des cellules com- merciales de 500 à 1 500 m 2 ” , consta- te Jean-Marie Salomon, conseiller immobilier entreprises et commerces à l’agence Square Habitat de Pontar- lier. La situation est plus nuancée au centre- ville où les candidats sont davantage en position d’attente, et se renseignent. “Il y a un peu moins de demandes qu’en zone et elles sont généralement moins abouties.” Certains s’installent, sou- vent des franchises comme O’Tacos, une chaîne de restauration rapide mexi- caine qui ouvrira dans la rue de la

ce forte commerciale. Certainement moins fragilisé qu’ailleurs, le centre-ville de Pontar- lier n’échappe pas à la tendance géné- rale marquée par une certaine stan- dardisation où les indépendants font parfois de la résistance. Pour autant, Jean-Marie Salomon reste confiant et estime qu’il y a encore une bonne dyna- mique globale. “Certains s’en sortent très bien, d’autres arrêtent mais sont remplacés” , explique le conseiller en pensant par exemple au Mexican cac- tus qui s’installera à la place du Maxim’café sur la zone de City Ave- nue. La mise en chantier de nouveaux espaces commerciaux, le remodelage de la zone Leclerc devraient favoriser encore l’arrivée de nouvelles enseignes. n F.C.

République à la place de l’ancienne Parapharmacie transférée en face, à l’angle de la rue Mirabeau. Les petits commerçants indépendants du centre-ville, notamment ceux qui exercent dans le prêt-à-porter, sont touchés de plein fouet par la concur- rence de la vente en ligne. Quid des pas-de-porte ? “Aujourd’hui, plus per- sonne ne veut payer un pas-de-porte. Les prix dégringolent dans un rapport de 1 à 10 par rapport au montant où

ils ont été acquis. Les banquiers ne veulent plus prêter pour finan- cer un pas-de-porte. Se pose aussi la question des charges élevées que ce soit pour les loyers ou la fiscalité.” Tout a un prix quand il s’agit d’entrer dans une pla-

En zone, les prix s’enflamment.

La demande est moins soutenue au centre-ville qu’en zone commerciale.