La Presse Pontissalienne 227 - Septembre 2018

DOSSIER I

21 La Presse Pontissalienne n° 227 - Septembre 2018

Solidarité

Restos du cœur

Murielle et Josette les cordons-bleus des Restos du cœur Mélangez le plaisir de cuisiner, l’envie d’aider son prochain, ajoutez-y une bonne pincée de disponibilité et vous obtenez un binôme de cuisinières qui confectionnent ou deux fois par semaine entre 20 et 25 repas pour les plus démunis.

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L e hasard les a réunies pour le plus grand bonheur des bénéficiaires ravis de savou- rer un repas équilibré, ser- vi le mercredi en été et le

lundi et mercredi en hiver dans le local des Restos du cœur aux Casernes Mar- guet. Murielle a rejoint l’équipe béné- vole il y a quatre ans. “Je n’avais plus à m’occuper de mes enfants qui étaient

inconditionnel. C’est très positif” , recon- naît Josette. Après la vaisselle, le binôme reste mobi- lisé tout l’après-midi pour assurer le service cafétéria. L’ambiance est convi- viale. En plus de la préparation du repas le mercredi, Murielle fait du rab et anime des ateliers cuisine le lundi. Les Restos du cœur à Pontarlier mobi- lisent une équipe de 45 bénévoles plu- tôt fidèles comme s’en félicite Marie Delgrandi, responsable du centre depuis 9 ans. “Il y a relativement peu de turn-

L’ambiance est essentielle au bon fonc- tionnement d’un centre des Restos du cœur. “Il faut que les gens prennent du plaisir à faire du bénévolat. On a la chance d’être un petit centre où il est plus facile d’apprendre à se connaître, d’entretenir un état d’esprit familial. Ici, on ne différencie pas les bénévoles des bénéficiaires. J’apprécie cette ambiance cocooning.” Pas du genre à se mettre en avant, la responsable explique néanmoins qu’el- le passe 28 à 30 heures par semaine pour s’occuper du centre. Un vrai sacer- doce. “Heureusement, la famille a sui- vi. J’ai la chance d’être bien secondée, notamment avec Véronique la co-res- ponsable qui m’assiste dans les tâches administratives. Dès qu’il y a des déci- sions importantes à prendre, on se retrouve en petit comité pour discuter, voir comment on peut améliorer les choses. On a développé divers services comme le vestiaire, la coiffure, l’aide maternelle qui s’ajoute à notre mission principale. Sauf qu’on manque de pla- ce pour tout faire enmême temps. Inver- sement, on est idéalement bien placé au centre-ville.”

assez grands. J’ai toujours aimé faire la cuisine, d’où l’idée de proposer mes services aux Restos du cœur. On tra- vaille avec des produits frais et on confectionne des repas équilibrés. C’est surtout une cuisine familiale.” Josette a attendu l’heure de la retrai- te pour s’engager dans le bénévolat et plus précisément aux Restos du cœur. “J’ai commencé à la distribution des produits. Je suis arrivée à la cuisine un peu par hasard il y a deux ans et je ne retournerais pas ailleurs” , sourit celle qui s’est très vite liée d’amitié avec Murielle. Une vraie complicité. L’espace cuisine est assez réduit.Mieux vaut donc être organisé. Le duo est autonome et parfaitement synchro. “On établit les menus en fonction des produits de la ramasse” , explique Murielle. La journée cuisine débute à 9 heures Il s’agit de préparer une bon- ne vingtaine de repas qui seront ser- vis sur le coup de midi. Au-delà de la satisfaction du devoir alimentaire accompli, les deux cuisinières appré- cient visiblement les échanges avec celles et ceux qui ne manquent pas de les complimenter. “On fait de l’accueil

over. Tous ne s’inves- tissent pas de la même manière. C’est plus compliqué de recruter des gens sur des postes spécifiques.” Elle cite par exemple cette autre bénévole qui est allée se former pour animer des ateliers ludiques où elle accueille désor- mais les enfants pen- dant que leurs parents attendent de recevoir leur “colis” de vic- tuailles.

“Du plaisir à faire du bénévolat.”

Dès qu’elles ont fini le service repas, Josette et Murielle passent en mode cafétéria proposé le mercredi après- midi aux Restos du cœur de Pontarlier.

Emmaüs Témoignages Le sentiment de se sentir utile La section Emmaüs Pontarlier déborde d’activité. Ici, les bénévoles sont toujours les bienvenus et trouvent matière à s’occuper, à reprendre goût à la vie dans un environnement respectueux de l’individu.

I l suffit de se rendre dans les locaux d’Emmaüs le samedi matin ou le mer- credi après-midi, jours de vente, pour se rendre comp- te que l’économie du recyclage utile a encore de beaux jours devant elle. Les stands débor- dent et les allées sont saturées. Même avec 11 salariés et 80 bénévoles, la section pontissa- lienne manque encore de bras. “Il faudrait aumoins deux à trois personnes à chaque stand” , esti- me Claude Repecaud, le prési- dent d’Emmaüs Pontarlier qui aurait ainsi largement de quoi accueillir et occuper une dizai- ne de bénévoles supplémentaires. Tout en gardant à l’esprit qu’il ne s’agit pas de salariés et que Emmaüs a aussi pour vocation d’aider ceux qui sont dans le besoin. “Le recrutement des béné- voles relève essentiellement du bouche-à-oreille. On s’entretient avec chaque nouveau et on lui propose une période d’essai d’un mois avant d’aller plus loin, c’est- à-dire, de prendre son adhésion. On veille à apporter de la flexi- bilité dans les horaires. Si pour une raison ou pour une autre un

vé sa place chez Emmaüs. “Je suis heureux et j’ai vraiment le sentiment de me sentir utile” , poursuit celui qui intervient aus- si au P’tit panier, association pontissalienne qui œuvre dans la distribution alimentaire au profit des plus démunis.Le temps presse et il doit se dépêcher de finir de ranger son stand avant l’ouverture de la boutique. Autre bénévole, autre parcours, Christophe a trouvé chez Emmaüs matière à se recons- truire. Travail, famille, tout allait bien puis un beau jour tout s’est écroulé : chômage, divorce, dépression. Il se referme sur lui- même, ne voit plus personne et s’enfonce dans sonmalheur. “C’est une personne duM.E.D.E.F. qui m’a conseillé de venir à Emmaüs. À partir de là, tout a changé. J’ai noué de nouvelles relations. Com- me Daniel, je me sens utile” , explique celui qui a pu réacti- ver ses talents de bricoleur. Il vient deux jours par semaine dans les locaux d’Emmaüs et travaille le matin à la biblio- thèque et l’après-midi au stand vélo. “J’ai fait des propositions d’aménagement.Toutes n’ont pas

bénévole veut quitter Emmaüs, aucun justificatif ne lui sera demandé. Le bénévolat peut aus- si être considéré comme un loi- sir. On s’engage parce que l’on a envie.” Chaque bénévole à ses propres motivations, son histoire. Ori- ginaire deValdahon, Daniel tra- vaillait à la S.N.C.F. où il s’oc- cupait de l’entretien des voies, du désherbage notamment. “À part le don du sang, je n’avais pas le trop le temps de m’inves- tir ailleurs.” En retraite à 55 ans, il choisit de venir vivre à Pon- tarlier dans l’espoir de retrou- ver un emploi. En vain. Las de ne rien faire, de tourner en rond, il vient frapper à la porte d’Em- maüs où il s’occupe depuis un

Daniel et Christophe ont trouvé de l’occupation, des amis, une écoute chez Emmaüs.

tagent aussi des moments de convivialité : repas, sorties ami- cales ou visites d’autres com- munautés Emmaüs. Après 18 mois aux commandes de la sec- tion pontissalienne,Claude Repe- caud n’affiche aucun regret. “Il y a des responsabilités, des emplois à préserver, des béné- voles, un budget à gérer. La pre- mière année fut difficile mais on sait qu’on peut aussi s’appuyer sur l’organisationEmmaüs Fran- ce” , conclut celui qui cherche aujourd’hui une solution de locaux plus adaptés à la crois- sance d’Emmaüs Pontarlier. F.C.

été retenues mais, au moins, on a pris le temps de m’écouter. On donne du temps mais on reçoit énormément” , apprécie Chris- tophe qui a 56 ans est toujours à la recherche d’un emploi. Emmaüs lui a permis de se reconstruire, l’a aidé à remettre le pied à l’étrier de la vie. Lui aussi s’investit au P’tit panier une journée par semaine. “Il nous arrive d’embaucher de temps en temps un bénévole. On l’a fait récemment en proposant à la per- sonne un contrat Parcours Emploi Compétences, nouvelle dénomi- nation des contrats aidés. Tout comme un autre bénévole a trou-

vé un emploi aux espaces verts de la ville de Pontarlier.” Toujours en phase avec ses valeurs, Emmaüs Pontarlier compte dans ses rangs, des migrants bénévoles. “On leur délivre une attestation remise ensuite à l’O.F.P.R.A. validant qu’ils sont assidus, sérieux. Les migrants n’ont pas le droit de travailler. Le bénévolat est une alternative et cette attestation une forme de reconnaissance. Cette démarche fait partie de notremission qui s’articule autour de la solidarité et du recyclage.” Les bénévoles et salariés ne sont pas toujours au travail. Ils par-

an du stand outillage, petit bricolage. “J’y viens deux jours par semaine. Il y a du travail et je pense qu’on ne serait pas de trop à deux pour trier, gérer ce stand.” Pour autant, il a trou-

“On reçoit énormément.”

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