La Presse Pontissalienne 227 - Septembre 2018

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19 La Presse Pontissalienne n° 227 - Septembre 2018

“On ne travaille pas chez les pompiers, on est pompier” Si l’on ne manque pas de pompiers volontaires dans le Haut- Doubs, impossible de relâcher la dynamique de recrutement nécessaire pour répondre aux exigences de pouvoir intervenir en tous lieux du territoire en moins de 20 minutes. Entretien avec le commandant Emmanuel Honor, chef du groupement sud. Volontariat Un taux de féminisation de 21%

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L a Presse Pontissalienne : Distingue-t-on différents profils de pompiers ? Emmanuel Honor : On les classe en trois catégories. La première catégorie, la plus représentée sur le Groupement Sud rassemble les “villageois”, c’est-à- dire des personnes ancrées sur le ter- ritoire et qui s’engagent en quelque sorte au service de ce territoire. On trouve aussi le “mercenaire-sauveteur” plutôt jeune, toujours prêt à l’action. C’est un peu un combattant toujours prêt à intervenir n’importe où. Enfin, la troisième catégorie rassemble les “secouristes” qui vont porter la peine des autres, qui veulent être là quand

quelqu’un est dans la détresse.

nécessite de la technicité mais aussi de l’humanité. Il y a de la place pour tous les profils chez les pompiers. Pour information, le taux de féminisation au S.D.I.S. du Doubs avoisine 21 %. C’est est légèrement supérieur à la moyenne nationale. L.P.P. : Quelle est la part des volontaires sur l’effectif global des pompiers du Groupement Sud ? E.H. : On compte seulement 60 profes- sionnels sur 800 sapeurs-pompiers répartis dans 26 casernes.Aujourd’hui, on est en mesure de déplacer huit hommes casqués, bottés en moins de vingt minutes sur n’importe quel point du territoire. L’état-major a pour mis- sion de maintenir ce maillage en s’ap- puyant sur des pompiers volontaires. L.P.P. : Pourquoi s’engager chez les pompiers volontaires ? E.H. : Sûrement pas pour l’argent sachant qu’il touchera 8 euros de l’heure en intervention et 0,30 euro de l’heure en astreinte. Globalement, il y a sans dou- te l’envie de se sentir utile, de donner un sens à sa vie. Les motivations se retrouvent aussi dans le profil. Pour moi, le pompier volontaire est un ambas- sadeur de la sécurité. On ne travaille pas chez les pompiers, on est pompier tout simplement. Il n’y a aucune dif- férence entre un volontaire et un pro- fessionnel. Ils suivent les mêmes for- mations, partagent les mêmes

expériences. On a la chance de pou- voir proposer des postes adaptés aux profils et des outils numériques qui nous permettent de prendre en comp- te en temps réel la disponibilité de cha- cun. L.P.P. : Manque-t-on aujourd’hui de pompiers volontaires au niveau du Groupement Sud ? E.H. : Non, on est capable d’assurer les missions mais l’engagement peut s’ar- rêter du jour au lendemain. La durée moyenne d’engagement avoisine 13 ans, c’est légèrement supérieur à la moyenne nationale. On est donc dans un état de recrutement permanent avec l’objectif de maintenir un taux de renouvellement des effectifs volon- taires de 10 % par an, sur la base d’un

public. Plus généralement, on exploi- te tous les créneaux de médiatisation possible : présence sur les manifesta- tions, article de presse, spots radio… On veut faire passer des messages en faisant comprendre que le pompier volontaire est un habitant qui secourt un autre habitant. Tout le monde est concerné. L.P.P. : Qu’en est-il des conventions passées avec les entreprises pour libérer leurs sala- riés-pompiers ? E.H. : A l’échelle du Groupement Sud, le taux de conventionnement ne dépas- se pas 5 %. Pour rassurer les employeurs, on leur explique que ce n’est pas eux qui conventionnent mais au contraire les pompiers qui s’enga- gent en prenant en compte les priori- tés professionnelles. Pas question de solliciter systématiquement l’employeur mais seulement dans les cas extrêmes. Propos recueillis par F.C. S.D.I.S. 25 Groupement Sud 26 casernes 800 sapeurs-pompiers dont 60 professionnels Taux de féminisation : 21 % Durée d’engagement moyen : 13 ans.

L.P.P. : Vous ciblez un profil bien particulier dans le recrutement ? E.H. : Non, bien au contraire, on essaie de casser le cliché du pompier de moins de 30 ans, d’1,80 m qui tire 40 trac- tions. La mère de famille entre 30 et 40 ans, voilà un profil qui nous inté- resse beaucoup. Pourquoi ? 75 à 80 % des interventions relèvent de secours à la personne avec des victimes sou- vent en détresse dont la prise en char- ge implique davantage de l’écoute, de l’empathie plutôt que des gros bras. Le champ d’action est très varié et

renouvellement com- plet sur 10 ou 12 ans, ce qui correspond ain- si à la durée d’enga- gement moyen. L.P.P. : La dimension fron- talière du Haut-Doubs est- elle un frein au recrute- ment ? E.H. : S’il n’est pas dis- ponible en journée, le travailleur frontalier l’est souvent le week- end. On va engager une réflexion pour cibler davantage le recrutement sur ce

“Le pompier est un ambassadeur de la sécurité.”

“On est dans un état de recrutement permanent”, souligne le commandant Emmanuel Honor, chef du Groupement Sud.

La Cluse-et-Mijoux Portrait Le pompier à double caserne Le lieutenant Arnaud Baverel, pompier volontaire, n’a pas pu se résoudre à quitter sa caserne d’origine à La Cluse-et-Mijoux dont il est le chef de corps tout en étant rattaché au centre de secours principal de Pontarlier où il s’occupe notamment des 68 volontaires.

S on parcours chez les pom- piers débute en 1996. Il a alors 16 ans et enta- me sa formation à la caserne de Pontarlier où il se rend tous les week-ends pen- dant trois mois. “Comme j’étais alors scolarisé à Morteau, je n’étais pas disponible en semai- ne.” Diplôme en poche, il prend ses fonctions au Centre de Pre- mière Intervention de La Clu- se-et-Mijoux qui regroupe aujourd’hui 11 pompiers et effec- tue une soixantaine d’inter- ventions par an. Soucieux de s’investir davanta- ge, il intègre le Centre de Secours Principal de Pontarlier où il peut effectuer des gardes postées, ce qui n’était pas le cas à La Clu- se. À se demander pourquoi il n’est pas devenu pro. “L’oppor-

nal du Doubs, Arnaud Baverel apprécierait volontiers de trou- ver un ou deux éléments sup- plémentaires. “Ce n’est pas faci- le. On fait tout pour s’impliquer dans la vie du village et on pro- fite aussi de la vente des calen- driers pour promouvoir l’enga- gement. À La Cluse, on aurait plus besoin de candidats dis- ponibles en journée mais on n’a guère d’autre choix que de s’adapter”, confie ce père de famille de trois enfants au plan- ning bien rempli. F.C. Arnaud Baverel n’a pas hésité à prendre

cinq à postuler. J’ai été retenu. C’était le moment idéal.” Retour sur les bancs de l’école pour cinq semaines de formation supplé- mentaires à Besançon et à l’éco- le des officiers sapeurs-pompiers d’Aix-en-Provence. L’occasion de passer chef de groupe à Pon- tarlier où il devient adjoint au chef de centre en charge de la section des volontaires. “On est 68 volontaires, cela représente beaucoup de gestion adminis- trative” , poursuit le lieutenant qui ne peut se résoudre à quit- ter ses camarades pompiers de La Cluse. Il règne dans un petit centre une ambiance qu’il ne retrouve pas dans une grosse caserne comme celle de Pontarlier. Chef de corps du dernier Centre de Première Intervention commu-

tunité s’est présentée mais je pri- vilégie la mixité entre les pom- piers et le travail” dit-il. Arnaud Baverel s’occupe du ser- vice qualité dans une entrepri- se pontissalienne. “Il y a beau- coup de points communs avec les pompiers” , explique celui est aussi sauveteur-secouriste et

habilité à déclen- cher une évacua- tion sur son lieu de travail. Toujours prêt à s’in- vestir davantage, n’ayant pas peur des responsabili- tés, il monte en gra- de. “Quand un pos- te d’officier volontaire s’est libé- ré à Pontarlier en 2012, nous étions

Toujours prêt à s’investir davantage.

des responsabilités chez les pompiers volontaires.

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