La Presse Pontissalienne 225 - Septembre 2018

JURA VOISIN

29 La Presse Pontissalienne n° 225 - Juillet 2018

COMMERCE

Un projet d’extension

L’Espérance ou l’histoire d’une coopérative alimentaire tournée vers l’avenir Fondée en 1909 par les

B ien située au centre du bourg, la supérette Proximarché ne paye pas de mine. Là où depuis l’extérieur, on s’attend à entrer dans un petit maga- sin, on découvre à l’intérieur une sur- face alimentaire de 300 m 2 avec lar- gement de quoi satisfaire au panier de la ménagère. “Ce contraste trompe parfois certains touristes qui préfèrent aller jusqu’à Mouthe ou Champagno- le s’approvisionner en grande surfa- ce” , note Jacky Lecoultre qui préside la coopérative l’Espérance. Des clients en moins qui sont parfois contrariés par les difficultés de stationnement sur la petite place qui dessert aussi les autres commerces voisins : bou- cherie, bar, restaurant… “On n’a plus assez de place à l’intérieur pour diver- sifier notre offre avec plus de produits bio et des spécialités locales très deman- ancienne friche industrielle doit se concrétiser en 2019. ouvriers diamantaires du bourg, la supérette l’Espérance fédère toujours 620 sociétaires. Un projet d’extension dans une

mantaires. “Ces structures ont été mises en place pour se substituer à la dis- parition du commerce ambulant. La diamanterie employait entre 100 et 120 ouvriers. Les habitants pouvaient également entrer au capital de la coop. Le nombre d’actions était limité à trois par personne. Aujourd’hui, l’Espéran- ce compte environ 600 sociétaires. On ne peut rien entreprendre sans leur aval.” Avec le magasin alimentaire, la coopé- rative servait également à alimenter une caisse de retraite et de secours mutuel. La Sécu avant l’heure. En

dés notamment par les résidents secon- daires et les touristes qui séjournent à Foncine-le-Haut. Si on ne se bouge pas, on risque de perdre de l’attracti- vité. On a cherché des solutions.” Après réflexion, le conseil d’adminis- tration a opté pour le transfert de l’ac- tivité à 150 m de là dans une ancien- ne friche industrielle propriété communale occupée initialement par Jouef puis Plastilax. Comme toute décision prise à la coopérative, le pro- jet a été présenté et voté en assem- blée générale. “On occupera seulement une partie des locaux, ce qui repré- sentera quand même 800 m 2 de sur- face commerciale. Auparavant, on a de gros travaux de réhabilitation à réaliser. On prévoit donc d’ouvrir cou- rant 2019. Il n’y aura plus de souci de stationnement et on reste proche du centre-bourg.” Les locaux sont vendus à la coopéra- tive sur le principe d’un crédit-bail. L’Espérance collabore également avec la commune pour tenter de remettre en place une station-service qui rem- placera celle qui a fermé au centre du village. Une nouvelle page de l’Espé- rance se profile donc au fil d’une his- toire qui a débuté en 1909 lors de la création de cette coopérative alimen- taire fondée par des ouvriers dia-

1920, l’Espérance fait l’ac- quisition de l’hôtel du Commerce et transfère son magasin au rez-de- chaussée. Les chambres à l’étage sont transfor- mées en logements pour le personnel. La coop emploie aujour- d’hui une équipe de 7 salariés dont un à temps partiel. “On assure aus- si une tournée de livrai- son dans les villages alen- tour. Ce n’est pas forcément rentable mais cela participe aussi de la vocation “sociale” de l’Es-

“Chaque année, on accorde une ristourne de 1 à 3 % aux sociétaires. le montant varie en fonction du résultat”, rappelle Jacky Lecoultre qui préside la coopérative l’Espérance.

Environ 600 sociétaires.

Lecoultre. Pas de quoi décourager les sociétaires plutôt fidèles à l’Espéran- ce qui fonctionne aujourd’hui sous l’en- seigne Proximarché du groupe Schie- ver. “On reste indépendant. Chaque année en fonction du résultat, on octroie une ristourne de 1, 2 ou 3 % aux action- naires. Elle s’élevait à 2 % en 2017. On s’agrandit pour faire perdurer l’acti- vité mais on veut rester dans l’état d’es- prit qui anime l’Espérance depuis plus d’un siècle.” ■

pérance. Il est probable qu’on renfor- ce l’équipe quand on sera dans le nou- veau local.” L’activité de la supérette n’a pas tou- jours été linéaire. Elle fluctue au gré du dynamisme démographique de Fon- cine-le-Haut. “Dans les années 1920- 1930, la commune comptait 2 000 habi- tants puis la population a décliné pour passer sous la barre des 700 habitants vers 1975 avant de repartir progres- sivement à la hausse” , résume Jacky

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