La Presse Pontissalienne 225 - Septembre 2018

PONTARLIER 12

La Presse Pontissalienne n° 225 - Juillet 2018

té. LaM.F.R. de Pontarlier anime actuel- lement une formation autour des ser- vices à la personne. Sur les huit sta- giaires trois proviennent de Haut-Doubs Repassage” , souligne Fabienne Roux, ravie que sa structure serve ainsi de tremplin vers l’emploi ou vers des for- mations qualifiantes. Haut-Doubs Repassage emploie aujour- d’hui une équipe de six salariées per- manentes. L’association fonctionne avec une clientèle de particuliers. Elle réa- lise des confections sur mesures com- mandées par d’autres associations com- me ce fut le cas avec cemodèle de blouse de travail pour le personnel de l’A.D.M.R. du Doubs. “Il nous arrive aussi de fai- re des costumes pour des petites troupes de danse. On l’a fait récemment pour l’association La Dynamique à Nan- cray.” Le chiffre d’affaires varie entre 24 à 26 % du budget, ce qui correspond à la moyenne des chantiers d’insertion du même type. La présidente et la directrice espèrent bien pouvoir un jour avoir une vraie boutique avec pignon sur rue. Pas for- cément pour gagner plus mais pour se rapprocher au plus près des réalités du commerce et optimiser encore les chances d’insertion des personnes. ■ F.C. Avec l’activité historique du repassage, l’association s’est diversifiée vers la couture et la vente de vêtements de seconde main. Vers une plateforme de repassage en ligne Soucieuse de toucher un plus large public et de répondre aux besoins des clients qui ne sont pas toujours pré- sents à Pontarlier en journée, Haut- Doubs Repassage a investi dans le développement d’un logiciel de ges- tion de production permettant de mettre en ligne l’activité repassage et de peti- te couture. “Depuis chez lui, le client pourra saisir la nature des vêtements à repasser, l’endroit où il veut les dépo- ser. En fonction de ces paramètres, du personnel disponible, de l’activité, l’ap- plication lui indiquera ensuite quand il pourra les récupérer. Ce qui suppose qu’on développe un réseau de dépôts à l’extérieur” , décrit Corinne Brachet. ■

INSERTION

Une plateforme de repassage en ligne

Haut-Doubs Repassage : 20 ans sans faux pli Cet atelier chantier d’insertion qui accueille

des personnes en situation de précarité s’est bien diversifié en deux décennies. Nécessaire et efficace.

C eux qui ont connu le local de la rue de Besançon où tout a com- mencé en 1998 seraient sans doute surpris en découvrant rue Émile Magnin le site actuel de Haut- Doubs Repassage. Si l’entrée ne paie pas de mine, la place ne manque pas à l’intérieur où l’association dispose de 450m 2 . “Tout a été refait avant de s’ins- taller en mai 2015. On dispose d’un bel outil de travail. On a vite ressenti les effets sur les ventes de la boutique. C’est Défilé de mode Made in Haut-Doubs Repassage Le chantier d’insertion fête son ving- tième anniversaire en tenant une bou- tique éphémère du 3 au 7 juillet sous le théâtre Bernard Blier. L’occasion de découvrir les activités de l’asso- ciation : repassage, couture, boutique, recyclage… L’opportunité d’acquérir des vêtements de seconde main en très bon état à des prix attractifs. Clou du spectacle le vendredi 6 juillet à 18 heures avec l’organisation du défi- lé de mode fait maison, y compris les mannequins. ■

l’endroit idéal pour professionnaliser les personnes accueillies à Haut-Doubs repassage” , indique Fabienne Roux, présidente de l’association. Un peu d’histoire. Haut-Doubs Passa- ge marque l’aboutissement d’une réflexion lancée quelques années aupa- ravant par le C.C.A.S. alors à la recherche d’activités susceptibles de rompre l’isolement des femmes d’ori- gine étrangère souvent recluses chez elles. Cette démarche qui pouvait aus- si s’appliquer aux personnes en situa- tion de précarité supposait la création d’une structure support. Après Haut- DoubsTremplin,cettemission fut confiée à Haut-Doubs Repassage portée sur les fonts baptismaux en avril 1998. L’association était alors présidée par Brigitte Querry, aujourd’hui vice-pré- sidente. Basée rue de Besançon, elle accueillait une poignée de personnes avec pour unique activité une prestation de repas- sage. “Les bénéficiaires sont envoyés par Pôle Emploi, laMission Locale pour les jeunes et Cap Emploi quand il s’agit de personnes souffrant de handicap. Toutes ont un contrat de travail renou- velable tous les six mois jusqu’à 2 ans. Haut-Doubs Repassage est un chantier d’insertion qui s’articule autour

Le déménagement rue Émile Magnin apporte une bouffée d’oxygène au chan- tier d’insertion qui a profité l’an der- nier à 44 personnes. La durée de “séjour” à Haut-Doubs Repassage se réduit chaque année. “On était à une moyen- ne de 14 mois en 2017. Cela signifie que les gens retrouvent plus facilement un emploi” , précise Corinne Brachet. Plu- sieurs raisons à cela. Les conditions d’accueil se sont améliorées comme les compétences du personnel d’encadre- ment plus àmême de détecter les forces et faiblesses de chacun et d’agir en conséquence en termes d’orientation,

d’un métier avec des encadrants tech- niques. On a aussi recruté une accom- pagnatrice socio-professionnelle. On touche bien sûr des subventions pour mener à bien cette mission d’insertion” , précise Corinne Brachet, la directrice. De fil en aiguille, c’est le mot, l’activi- té se diversifie assez naturellement vers la couture pour répondre à la demande de la clientèle. Nouvelle éta- pe à partir de 2008 avec la création de la boutique. “Nos clients nous sollici- taient pour débarrasser des vêtements dont ils n’avaient plus l’usage. On a saisi cette opportunité car cela nous per- mettait d’étoffer notre catalogue de com- pétences en formant les personnes aux métiers de la vente.” Dans un souci de gagner en efficience, Haut-Doubs Tremplin a choisi d’ad- hérer en 2011 à deux réseaux natio- naux, à savoir “Chantier école” axé sur l’aspect humain de l’accompagnement et “Tissons la solidarité” plus spéciali- sé sur le volet technique. La place vient à manquer rue de Besançon. Il faudra plusieurs années pour trouver un local suffisamment grand et pas trop cher en sachant qu’il n’était guère envisa- geable de quitter Pontarlier en étant au service d’un public en peine de mobi- lité.

de formation. “Les activi- tés proposées àHaut-Doubs Repassage servent juste de support. Toutes les per- sonnes ne sortiront pas cou- turières et de toute façon il n’y aurait pas assez d’offres dans ce secteur. En revanche, certaines déve- loppent des compétences transversales et ont pu pas- ser les tests d’embauche chez S.I.S. par exemple. D’autres développent des compétences complémen- taires et s’orientent dans d’autres secteurs d’activi-

Un tremplin vers l’emploi.

La boutique aménagée à l’entrée du local de la rue Émile Magnin permet de redonner une seconde jeunesse aux vêtements. C’est aussi un support d’activité commerciale.

temps laissé à l’abandon. Un chantier conduit avec le servi- ce espaces verts de la Ville accompagné des jeunes de l’A.D.D.S.E.A. ■ Sans qu’il soit encore finalisé, le projet d’aménagement concilie- rait à la fois le respect du jardin d’origine, son histoire, ses spé- cificités. D’ores et déjà plusieurs zones sont envisagées : jardin alpin dédié à la flore jurassien- ne, bassin d’agrément, micro- tourbières, verger, jardin paysa- ger à l’anglaise… “On délimitera aussi des rectangles de culture axés sur les plantes locales, médi- cinales, aromatiques… Ces plates-bandes seront mises à la disposition des enseignants du primaire et du secondaire qui voudraient travailler sur ces thé- matiques avec leurs classes” , indique Olivier Chiodi. ■ Un jardin paysager et pédagogique

URBANISME 25 ares Le jardin de la maison Chevalier ouvert au public Héritage du couvent des Bernardines qui occupait les lieux au XVII ème siècle, cet espace vert est désormais accessible au public tous les jours de 8 heures à 20 heures jusqu’au 15 octobre. Un projet d’aménagement est à l’étude.

E n acquérant cette pro- priété en 2004, laVille de Pontarlier s’était engagée vis-à-vis des héritiers de la famille Chevalier a conservé le jardin attenant. “L’engage- ment est tenu et on rend aujour- d’hui ce parc à la population” , explique le maire Patrick Gen- re lors de la petite cérémonie organisée le 23 juin sur place pour marquer l’événement. D’une surface de 25 ares, ce nou- veau jardin public a traversé les siècles à l’abri de ses grands murs. Il a évolué comme l’an- cien couvent des Bernardines

l’ouverture du parc qui fait l’ob- jet depuis plusieurs années d’un partenariat avec la Société d’his- toire naturelle du Haut-Doubs. “On a travaillé à l’inventaire des espèces et à l’aménagement futur. Protégé par le haut mur d’enceinte, ce jardin bénéficie d’un microclimat qui favorise la présence de plantes inhabi- tuelles dans le Haut-Doubs” , souligne Olivier Chiodi, de la Société d’histoire naturelle du Haut-Doubs en évoquant par exemple l’immense châtaignier centenaire importé probable- ment du lac Majeur. Une ano-

qui est devenu un immeuble d’habitations et de commerces. Son ouverture a longtemps été conditionnée à l’affectation du bâtiment qui n’est d’ailleurs tou- jours fixée. “La Maison Cheva- lier fait l’objet d’une étude cofi- nancée par laVille et l’État pour savoir ce que l’on pourra y faire en sachant que les optionsmédia- thèque ou résidence senior sont toujours d’actualité. Je souhai- te annoncer une orientation défi- nitive sur ce bien avant la fin du mandat” , explique le maire. Sans attendre ce qu’il va adve- nir, la commune anticipe donc

Un nouveau jardin public de 25 ares au cœur de la ville.

malie pour cette espèce qui déteste le calcaire et le froid. On trouve aussi un orme cham- pêtre et des arbres fruitiers adaptés à l’altitude, notamment des pommiers et poiriers. La flore n’est pas en reste avec des pivoines, rosiers anciens, iris et des plantes locales pro- tégées comme des lis martagon. Un patrimoine floristique assez exceptionnel que la ville et la Société d’histoire naturelle

comptent bien valoriser ensemble en lui donnant une dimension pédagogique. “On travaille sur un projet d’amé- nagement qui sera présenté au conseil cet automne. D’ici là, on installera provisoirement un sentier didactique pour infor- mer le public sur ces richesses” , propose le maire. Avant d’ouvrir, quelques tra- vaux de “défrichement” s’im- posaient dans ce jardin long-

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