La Presse Pontissalienne 222 - Avril 2018

LA PAGE DU FRONTALIER

La Presse Pontissalienne n° 222 - Avril 2018 43

Audemars-Piguet investit à Besançon et au Locle HORLOGERIE Audemars investit La manufacture du

L’un des plus moroses et hivernaux mois de mars MÉTÉOROLOGIE Le point de vue suisse

V endredi 30 mars, le bul- letin neige de l’Office de Tourisme des Fourgs indi- quait que 34 % des pistes de ski de fond du secteur Les Fourgs-Mont de l’Herba étaient encore ouvertes. Mouthe-Cha- pelle-des-Bois de son côté notait encore 140 centimètres de nei- ge au-dessus du Pré-Poncet avec 94 % du domaine ouvert ! Ce n’est pas qu’un sentiment : le début de printemps a été pour- ri. “Mars 2018 a été l’un des plus moroses et hivernaux depuis le début des mesures météorolo- giques de ce côté de la frontière, confirme Météo Suisse, notam- ment dans les cantons de Vaud, Neuchâtel et du Jura. Il a fait entre cinq et dix jours avec du soleil.” C’est l’une des cuvées les plus hivernales depuis le début des mesures météorologiques. Le soleil n’a jamais aussi peu brillé, sauf en 1986. Côté températures, ce mois de mars a été environ un déficit de soleil jamais observé et une végétation en retard. Il est où le printemps ? Météo Suisse évoque

1 °C trop froid. S’il a été gris et froid, mars 2018 n’a pas été davantage pluvieux que d’ordi- naire. Et le service météorolo- gique pointe également les fortes chutes de neige de début mars et de mi-mars. 15 à 18 jours de gel courant mars, soit trois à six jours de plus que de coutume, ont été comptabilisés. Nos voisins prennent en comp- te le développement de la végé- tation, lui aussi en retard : “Les anémones des bois n’ont fleuri qu’au Tessin (Sud de la Suisse)

et dans quelques stations d’ob- servation du nord des Alpes. Les chatons des noisetiers et les pas- d’âne ont poursuivi leur florai- son au cours du mois, confor- mément à la normale. Au cours du week-end printanier du 24 au 25 mars, de nombreuses prime- vères ont fleuri. Un tapis ve rt d’ail des ours s’est aussi répan- du en mars dans les forêts de hêtres.” On vous le promet : le printemps n’a jamais été aussi proche. Ne perdez pas espoir.la ville. n

L’ orlogerie retrouve-t-elle la confiance ?Alors que les horlogers suisses ont annoncé lors de la foire de Bâle une hausse de 12 % des exportations en janvier,confir- mée en février (+ 12,9 %), des manufactures concrétisent des projets. C’est le cas d’Audemars- Piguet. Brassus crée 1 000 m 2 de nouveaux locaux à Besançon pour gérer le S.A.V. Elle mène en parallèle un projet plus important au Locle.

Plusieurs projets pour Audemars-Piguet, dont un à Besançon.

La firme née au Brassus a annoncé qu’elle installera à Besançon (zone de Témis) un bâtiment de 1 000 m 2 . Ins- tallé de manière discrète dans le Parc Lafayette depuis plus de 20 ans, le service après-vente va migrer dans un

Les travaux débutent au second semestre.

bâtiment de 1 000 m 2 à l’hori- zon 2019. Il comptera environ 30 salariés et en profitera pour devenir le centre européen du S.A.V. de la marque. Côté suisse, Audemars va créer au Locle une nouvelle entité avec plus de 140 emplois à la clé, infor- mation que la direction n’a pas souhaité commenter. Et pour- tant, les travaux de construction

sont actés. “Ils pourraient démar- rer durant le second semestre” confirme Cédric Dupraz, conseiller communal en charge de l’urbanisme. D’après la Commune, tous les recours sont passés. La manu- facture horlogère Audemars- Piguet va donc pouvoir créer une nouvelle entité au sud-ouest de la ville. n

Il ne fallait pas manquer les jours de soleils, comme ici à Chapelle-des-Bois, domaine qui était ouvert le week-end de Pâques (photo C.D.T. 25).

La Sécu perd son combat judiciaire contre les frontaliers SANTÉ Assurance maladie La Cour de cassation a définitivement donné raison aux travailleurs frontaliers qui n’avaient pas formellement opté pour la Sécurité sociale française. La C.P.A.M. continuait à leur réclamer des cotisations.

D ans le Haut-Doubs, il semble que peu de fron- taliers aient été confron- tés à cette question. Ce sont essentiellement des recours déposés par des frontaliers du Haut-Rhin qui ont abouti à cet- te récente décision définitive de

la Cour de cassation en date du 15 mars. La juridiction suprê- me a estimé que la radiation de la C.P.A.M. française est effec- tive “dès la date de souscription de l’affiliation des frontaliers au régime suisse.” Dès lors, la C.P.A.M. n’est plus en droit de

réclamer une quelconque coti- sation à ces frontaliers consi- dérés fictivement comme ayant une double appartenance. “Cela concerne une poignée de tra- vailleurs frontaliers qui n’avaient jamais opté formellement pour un système. Ils étaient de fait affiliés en Suisse mais la C.P.A.M. les considérait comme des tra- vailleurs redevables de cotisa- tions en France. C’est ce qu’a démenti la Cour de cassation en estimant que leurs cotisations avaient été indûment payées” précise Valérie Pagnot, juriste à l’Amicale des Frontaliers. Ces frontaliers avaient déjà obtenu gain de cause en première ins- tance et en appel. “On n’a pas bien compris pourquoi la C.P.A.M. s’était obstinée à conti- nuer le combat judiciaire.” Interrogée sur le sujet le 20 mars dernier lors d’une séance de question au gouvernement au Sénat, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a indiqué que l’État notifierait aux différentes C.P.A.M. cette décision et que “les frais de cotisations sociales perçus seraient remboursés.” n J.-F.H.

Les frontaliers ont gagné leur combat judiciaire contre la C.P.A.M.

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